Les décolonisations entre ruptures et continuités : l’exemple de la Françafrique
TD : Les décolonisations entre ruptures et continuités : l’exemple de la Françafrique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar wikijr • 17 Octobre 2021 • TD • 1 642 Mots (7 Pages) • 402 Vues
TD de Géopo : La Décolonisation
1. L’Assimilation est, selon Arthur Girault, « l’union plus intime entre le territoire colonial et le territoire métropolitain », elle devait amener d’après lui, à la création progressive de véritables départements français.
L’idée d’assimilation remonte à la Révolution française, elle vise à transformer les indigènes en leur donnant des droits naturel. On veut, à terme, donner aux peuples colonisés le même statut que les citoyens français, c’est à dire étendre le principe de l’intégration républicaine au territoire colonial.
La doctrine de l’assimilation est utilisée au départ pour justifier la légitimité de la mission colonisatrice et elle « prolonge l’idéologie républicaine de l’éducation » (p16). Cependant les colonisateurs se heurtent à leur propre contradiction, ils ne peuvent donner aux indigènes des droits établissant leur liberté, cela signifierait la fin de la colonisation. Cette disjonction entre l’idéologie et l’inégalité dans les faits sera tout de même maintenue grâce aux élites indigènes qui se revendique de ce statut de citoyens et continuent de répandre une vision utopique de l’assimilation, bien que l’assimilation soit un temps, abandonnée par le gouvernement français.
Le sujet reste cependant vif dans les discours de la France à usage interne ou international, ainsi que dans les différentes expositions, celui ci ne se maintien que comme « fonds de commerce idéologique de la colonisation française » (p17)
Dès que démarre une nouvelle République, le sujet de l’assimilation reparait avec la question coloniale. La doctrine va permettre à Diagne, de devenir le tout premier député noir des colonies européennes.
La véritable théorisation de l’assimilation se fait sous le gouvernement Ferry. La société est alors totalement déstabilisée en France, on cherche donc une « idéologie consensuelle susceptible de transcender les clivages, et l’idéologie coloniale répond à ces données » (p19). Le débat se structure donc autour de l’assimilation qui permet à l’Etat de se donner « bonne conscience ». Après la Seconde Guerre Mondiale, on n’est plus dans une politique assimilationniste mais associationniste, qui elle consiste à maintenir les institutions locales et traditionnelles et à s'appuyer sur elles pour administrer les territoires colonisés
2. Houphouët est le leader africain de la Côte d’Ivoire, il crée un parti politique en 1945 qui s’apparente aux partis français. Il est le parfait exemple pour montrer la modification des relations entre la France et l’Afrique avec notamment l’émancipation des leaders. En effet en plus d’être un représentant politique, il se revendique aussi d’intérêts économiques, et dispose d’un statut particulier; les entreprises voulant s’installer dans son pays doivent lui rendre des comptes et non au gouverneur. C’est dans ce contexte là que l’on prétend être sorti du rapport d’assujettissement qui existait auparavant entre la France et ses colonies, puisque l’on observe l’apparition d’élites au sein des peuples colonisés qui disposent de rôles particuliers et d’importantes responsabilités.
Il fait parti des élites africaines de la première génération, celle qui entretenait avec les politiques français des relations d’entente voire de confraternité, Houphouët a même été nommé ministre sous Guy Mollet. Il est aussi personnellement impliqué dans l’accès aux ressources et capte une partie de l’aide du FIDES. Il a le contrôle sur beaucoup d’Etats africains, il aide à payer les fonctionnaires des autres pays.
De plus, la Côte d’Ivoire est le pays qui réalisait le plus d’échanges avec la métropole. Houphouët est « une sorte de chef d’Etat adjoint de la Françafrique, ou de l’Etat franco-africain, le personnage central qui va régler quantité d’affaires pour le compte de l’Etat » (p24). Il permet à la France de devenir une grande puissance exportatrice d’armement. Houphouët-Boigny témoigne parfaitement des intérêts franco-africains entremêlés et occupe un rôle primordial dans la constitution de la Françafrique.
3. « L’Afrique est consubstantielle à la Ve République » (p26), il y a une relation de connivence qui persiste entre le France et ses anciennes colonies, en effet, « on a le nucléaire et le pétrole, mais la France n’a ni pétrole ni uranium » (p26), ce sont ses anciennes colonies qui les lui fournissent, des relations privilégiées persistent mais celles-ci traduisent d’une dépendance certaines des Etats africains. La France avait investi des sommes énormes à la coopération bilatérale à l’époque de son empire colonial, aujourd’hui les anciennes colonies dépendent totalement de ces aides. Les anciennes colonies restent cependant dépendantes de leur ancienne métropole. Il y a tout d’abord une dépendance financière, traduite par la suprématie des capitaux étrangers dans de nombreux secteurs. La dépendance est aussi économique, l’économie française occupant l’extrémité des filière de production, les anciennes colonies ne participent presque pas à la transformations des matières premières alors que c’est cette pratique qui génère le plus de bénéfices, elles se contentent uniquement de produire ces matières premières. Les Etats africains dépendent aussi de la France et de l’Europe sur le plan technologique car n’étant pas assez avancés dans le domaine, ils sont obligés d’acheter des équipements aux anciens Etats colonisateurs. Enfin la dépendance est aussi monétaire, étant technologiquement dépendant, les anciennes colonies sont aussi obligées de s’aligner sur les monnaies étrangères ce qui les empêche de mener des politiques monétaires visant à combattre le déficit ou à favoriser les investissement.
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