Les conditions sont-elles réunies pour un « virage populiste » au Québec ?
Étude de cas : Les conditions sont-elles réunies pour un « virage populiste » au Québec ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Melissa02 • 12 Juin 2018 • Étude de cas • 1 100 Mots (5 Pages) • 552 Vues
Les conditions sont-elles réunies pour un « virage populiste » au Québec ?
L’élection de Trump aux États-Unis, la montée en popularité de Marine Le Pen en France à la venue des élections présidentielles en mai prochain ou la défaite du populiste Geert Wilders aux Pays-Bas face aux libéraux, encore incertaine avant le 15 mars dernier. Ces évènements illustrent l’essor du populisme dans le monde qui monte en popularité.
« Le critère principal d’identification populiste est le fait de revendiquer le monopole moral de la représentation du “vrai peuple” » (Makarian 2016, 1). Autrement dit, le populisme veut représenter le « vrai peuple » c’est-à-dire le peuple qui adhère à ses opinions. Pour ramener des partisans, le populiste utilisera toujours le « nous », sous-entendu celui qui parle au nom du peuple, qui le comprend, le défend. Il aura toujours les mêmes cibles : les élites, les partis politiques en vigueur dont il rejette fermement la légitimité. Il utilisera des évènements, des craintes pour manipuler la population et l’amener à croire de fausses vérités et amplifier la peur pour légitimer des idéaux extrémistes comme solution qui ne le sont pas.
Le populiste procède à deux exclusions : les élites qu’il accuse de corruption, d’incompétence et les citoyens non partisans au mouvement populiste puisqu’un individu ne partageant pas la vision populiste ne ferait pas partie du vrai peuple.
Pour comprendre la popularité du populisme antiplurialiste, nous allons analyser ce qui peut expliquer cette vague populaire actuelle du populisme. Puis, essayer de déterminer si les conditions sont réunies au Canada pour qu’émerge cette vague populiste.
Le contexte mondial d’aujourd’hui est indéniablement la raison première de l’émergence et de la popularité grandissante du populisme dans le monde dont on peut dissocier des facteurs économiques et sociaux.
En effet, du point de vue économique, le monde est touché par une crise qui persiste. Les individus ne voient pas leur situation s’améliorer. Les populations ont le sentiment d’aller mal, que personne ne cherche à améliorer leur situation et pointent les politiciens puisqu’il faut un responsable. De plus, les individus ont le sentiment que se créer un fausser entre les riches et les pauvres, que les inégalités ne cessent d’accroitre au profit des élites et des riches. Il en découle le sentiment de déclassement, le sentiment que l’on ne laisse pas aux individus qui veulent s’en sortir la possibilité de le faire. Alors que « les études divergent encore sur la question, mais on s’entend un peu partout pour lier le populisme actuel à la montée des inégalités et au désarroi des perdants de la mondialisation » (Noël 2017, 3).
Par exemple, des étudiants poursuivent leur étude pour avoir un travail et un salaire à la hauteur de leur diplôme en vain. Il y a une volonté de faire mieux que ses parents, d’avoir des diplômes supérieurs sauf qu’ils se retrouvent avec un emploi inférieur a ce qui est attendu et se retrouve à maintenir le même niveau de vie que leur parent à niveau d’études supérieures. On se retrouve face à une population qui se sent victime du développement économique, qui se sent victime du libre-échange et que les autres viennent prendre leur emploi, qui se voit comme exclue socialement.
D’un point de vue social, l’immigration s’avère être un sujet sensible. Il existe une crainte, une rancune envers les immigrants en ce sens ou les individus ont le sentiment que s’ils ne trouvent pas de travail c’est parce qu’ils sont venus les prendre. Mais également, une crainte notamment envers les musulmans qui découlent des actes terroristes qui sévissent dans le monde. Les populistes et les médias se servent de ce facteur pour développer au sein des populations une surestimation de l’immigration et agrandir cette peur qui existe à leur égard. À tout cela s’ajoute le détachement partisan de plus en plus profond, le cynisme politique, la perte de confiance, le désabusement conduit les électeurs à être beaucoup plus volatiles.
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