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Le vote, un acte individuel

Dissertation : Le vote, un acte individuel. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2022  •  Dissertation  •  2 171 Mots (9 Pages)  •  478 Vues

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                          Le vote, un acte individuel

Le droit de vote, ce n'est pas l'expression d'une humeur, c'est une décision à l'égard de son pays, à l'égard de ses enfants.” Tels étaient les propos de Jacques Chirac ancien président de la France. A travers cette citation, Chirac soulève la place prépondérante occupée par le vote au sein de chaque société. De plus, il démontre que la fonction du vote ne se limite pas à des raisons liées à un état d’esprit, au contraire le vote va au-delà de cela, car il touche non seulement un aspect politique mais également un aspect social. Par conséquent, le vote peut se définir selon la juridiction de 1989, par « une opinion exprimée dans une assemblée délibérante ou un corps en vue d’un choix, d’une élection, d’une décision ». La quintessence de cette définition démontre un caractère inhérent du vote qui est l’acte individuel. En effet le vote permet à l’électeur de s’exprimer de manière secrète et de façon isolée, ainsi le vote n’appartient qu’à l’individu. Néanmoins malgré cette dépendance liée à l’individu, le vote demeure en étroite relation avec la collectivité. En effet l’électeur n’est pas seul quand il se présente à l’isoloir, il amène avec lui ses groupes d’appartenance, son histoire individuelle et ses valeurs. De plus, le vote est le moment fort d’une démocratie, puisqu’il est le résultat d’une élection, c’est l’expression de la majorité, c’est d’ailleurs l’une des principales formes de participation politique. La pratique du vote n’est pas spontanée, c’est un fait social qui est étudié en sciences sociales. Ainsi, l’acte de voter est, dans une démocratie, le symbole de la participation du citoyen à la détermination de son destin politique, sur le plan individuel et collectif.

Alors, comment les électeurs décident-ils de leur vote ? Sont-ils libres et autonomes de leurs choix ?

Nous allons dans un premier temps amorcer notre étude sur le choix du vote dans sa dimension individuelle et collective, puis dans un second temps nous allons nous intéresser à ce qui fait la volatilité du vote.

            Lors de son discours en 1856, Abraham Lincoln affirmait que « le bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil. ». Le vote tel qu’il est communément admis est la manifestation d’une opinion, d’une volonté et d’un choix lors d’une consultation au sein d’un corps politique, d’un collège électoral, en vue d’une élection, d’un référendum ou d’une prise de décision. Cette définition relève un aspect important du vote qui émane d’un acte individuel. Depuis 1913, l’isoloir devient obligatoire en France, ce qui a permis à l’électeur de se détacher des pressions subies auparavant par la famille, les voisins ou encore des institutions qui pouvaient avoir une influence considérable. La mise en place l’isoloir a donné la possibilité à l’individu de s’affranchir de son entourage. En 2017 lors des élections présidentielles, un micro-trottoir est réalisé par LCI, ce sondage révèle alors 41% d’indécis également plusieurs personnes interrogées indiquent qu’ils n’ont pas d’intérêt pour la politique ou ne votent jamais. Certains rajoutent même que la politique « ça ne sert à rien », et « ça ne va rien changer », d’où le jaillissement du phénomène de l’abstention. C’est pourquoi Dans la continuité de ce micro-trottoir, une analyse est réalisée par Anne Muxel dans laquelle elle met en évidence deux formes d’abstention, : une abstention dans le jeu et une abstention hors-jeu. Ce sont deux profils d’abstentionnistes, les « hors-jeu » englobe tout individu en retrait de la vie politique, soit par défaut d’intégration sociale, soit par un manque d’intérêt pour la politique ou une faible politisation. A contrario, il y a les « Dans le jeu », ce sont des personnes intégrées socialement et politisées, mais insatisfaites de l’offre politique. Daniel Gaxie affirme que « Le vote obéit à une logique dispositionnelle et transactionnelle. » En effet, les dispositions sont des systèmes liés à des attitudes, de préférence, de croyance et d’opinion que les individus ont intériorisé au cours de leur socialisation. Ainsi, le vote est toujours la rencontre entre l’offre politique et un électeur dans un contexte donné. Le vote est une expérience à la fois individuelle et collective. C’est la manifestation d’un rapport avec le monde social mais aussi la manifestation au champ politique.

            Dans une autre optique, les travaux réalisés par l’école de Michigan aux Etats Unis démontrent que le vote est avant tout un acte politique basé sur la perception qu’ont les électeurs des principaux objets politiques. Ils s’appuient sur l’idée de « la carte cognitive » que les électeurs ont en tête. Délaissant l’approche monographique, et mettant en exergue ce qu’on appelle « l’identification partisane ». Cette dernière se définit comme un attachement affectif durable à l’un des deux grands partis qui structurent la politique américaine (républicains et démocrates). A cet égard, ce sont l’ensemble des critères, des traditions léguées par les parents et qui se sont renforcées par le milieu social et professionnel. Ainsi, plus l’électeur s’identifie à un parti plus il est favorable à son candidat et aux positions qu’il défend donc il est susceptible de voter pour lui. Par conséquent, l’identification partisane est vue comme un contribuant à l’image de soi d’un individu. Proprement dit, cette identification reflète, l’image qu’on a sur soi-même. Cette identification avec un parti est issue de l’héritage familial, mettant en avant le rôle de la socialisation primaire, le renforcement dans le temps contribue pleinement à ancrer cette identification partisane, étant donné que c’est la solution la plus adéquate quant à la résolution des problèmes rencontrés par les électeurs liés à comment se former une idée et faire face à l’abondance et à la complexité de l’information qui nous parvient par exemple des médias, des campagnes politiques ou autres par rapport à l’offre politique. En d’autres termes, l’identification partisane constitue une échappatoire aux aléas de la vie politique. Dans cette approche, il est donc possible que l’électeur accepte les arguments d’un certain parti parce qu’il s’y sent plus proche. Alors, le vote dans ce cas est essentiellement une question d’attachement, d’identité et surtout de loyauté vis-à-vis d’un parti. Autrement dit, si on connait l’identification partisane des électeurs, on peut faire une prédiction sur ce que va être le vote normal, ce qui est un vote qui n’est pas ou ne devrait pas être influencé par d’autres facteurs conjoncturels dans un électorat donné.

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