L’avènement de l’Etat moderne marque-t-il une rupture par rapport aux formes d’organisation des « sociétés traditionnelles » ?
Dissertation : L’avènement de l’Etat moderne marque-t-il une rupture par rapport aux formes d’organisation des « sociétés traditionnelles » ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Philippine Barth • 5 Janvier 2021 • Dissertation • 1 109 Mots (5 Pages) • 799 Vues
SSEP L1S2
Sociologie politique
Examen : Introduction à la science politique : Sociologie politique
Sujet 1 : L’avènement de l’Etat moderne marque-t-il une rupture par rapport aux formes d’organisation des « sociétés traditionnelles » ?
Selon Aristote, l’homme est un animal social ou un animal politique. Malgré son désir et son besoin de s’affirmer en tant qu’individu, il a besoin de vivre en société. Pour que les hommes puissent vivre ensemble, des règles doivent dominer la société. Pour cela, une multitude de formes de régulation sociale existe. L’Etat moderne est la forme la plus répandue d’organisation des sociétés. Cependant, elle est une forme parmi d’autres. L’Etat moderne ne veut pas dire démocratie. Un Etat est une structure d’organisation de la société par un pouvoir institutionalisé, délimité par des frontières et régissant un groupe d’individus. L’Etat moderne, selon Jean-Philippe Genet, repose sur la fiscalité publique, acceptée par la « société politique ». En Europe, on oppose généralement l’Etat moderne aux « sociétés traditionnelles » qui l’ont précédé. Par « sociétés traditionnelles », on entend une société pré-étatique, reposant sur les traditions et sur la collectivité. Dans qu’elles mesures, peut-on alors parler d’un antagonisme entre les sociétés traditionnelles et l’Etat caractéristique des sociétés modernes ? Pour répondre à cette problématique, notre étude portera tout d’abord sur la fracture entre deux types de sociétés humaines pour enfin examiner la naissance de l’Etat moderne dans un processus d’évolution des sociétés.
- Dans quelles mesures l’Etat moderne marque-t-il une scission avec les sociétés dites « traditionnelles » ?
- Une opposition idéologique entre deux types de sociétés
Dans un premier temps, les sociétés traditionnelles et modernes s’opposent par leurs idéologies. Le pouvoir dans les sociétés traditionnelles est détenu par la société tout entière ou par une autorité supérieure (le pouvoir est donné par le ou les dieu(x)). L’autorité est légitimée par la tradition. Dans les sociétés modernes, l’autorité s’exprime par la loi selon la volonté du peuple. Quel que soit le régime politique, le peuple consent à l’autorité. De plus, les sociétés ne se basent pas sur la même économie. Les sociétés traditionnelles reposent sur l’agriculture et l’artisanat alors que les sociétés modernes reposent sur l’industrie, le commerce et les finances. Enfin, selon Emile Durkheim, les sociétés se distinguent par leur type de solidarité. On passe d’une solidarité mécanique à une solidarité organique. Dans les sociétés traditionnelles, la division du travail est faible, une personne se substitue facilement à une autre. Les comportements sont déterminés par une « conscience collective ». En opposition, dans les sociétés modernes, la solidarité est organique. On assiste à une montée de l’individu sur le collectif. La division des taches entraine une interdépendance entre les individus. Malgré l’individualisme grandissant, la cohésion sociale perdure car les individus sont dépendants entre eux.
Ainsi, selon Durkheim on passe d’une société basée sur la collectivité à une société basée sur l’individu. On passe d’un système communautaire a un système institutionalisé.
- D’une communauté à une société étatique
Pour Pierre Clastres, toutes les sociétés sont politiques. A partir du moment ou des individus font société, il y a une dimension politique. Cependant, elles n’ont pas la même façon d’appréhender le social et le politique. Les sociétés observées par Pierre Clastres sont principalement acéphales, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de chef à leur tête. Leur pouvoir appartient au groupe, on peut donc parler de communauté. Les sociétés peuvent avoir un pouvoir qui n’est pas centralisé. Ce sont des sociétés que Marcel Gaucher appelle des « sociétés enchantés ». Pierre Clastres oppose les sociétés sans état avec les sociétés étatiques. Pour lui, soit il y a Etat soit c’est une communauté sans pouvoir centralisé.
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