La science politique et l'étude de la politique étrangère
Cours : La science politique et l'étude de la politique étrangère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 123156ccc . • 2 Mai 2016 • Cours • 1 942 Mots (8 Pages) • 1 130 Vues
CHAPITRE 1
La science politique et l'étude de la politique étrangère
La politique étrangère est une activité d'acteurs politiques dûment habilités. Cette activité de politique étrangère a pour objet de réguler les rapports entre les acteurs étatiques souverains, ainsi donc tout un ensemble d'acteurs sont exclus d'actions en politique étrangère même s'il s'agit d'acteurs politiques. De même celle-ci, même si en substance elle a pour objet de réguler les rapports entre États, elle n'exclut pas d'autres rapports indirects.
Très tôt, certains auteurs ont mis en relief le caractère spécifique particulier de la politique étrangère, c'est ce qui la singularise, l'individualise par rapport aux autres politiques de l’État. Il y a dès lors deux positions qui se succèdent dans le temps et qui montrent une évolution dans l'étude de la politique étrangère.
La première, plus ancienne, part d'une conception minimale, la politique étrangère est une activité étatique tournée vers l’extérieur, elle veut fonder ou construire une sociologie politique des rapports entre États.
La seconde, plus récente, prend en ligne de compte les évolutions constatées dans la nature même des relations entre États, elle essaye de construire un cadre qui puisse tenir compte de la complexité même des relations internationales et l'incidence de cette complexité sur la conduite de la politique étrangère.
La première conception a été celle de ceux qu'on pourrait appeler les pères fondateurs, essentiellement fondés sur les écoles étasuniennes, tandis que la seconde conception est due aussi à une réaction des écoles européennes. La première conception est liée à l'arrivée aux affaires du monde des EUA.
Section 1 : Les pères fondateurs
Quelles ont été les origines de l'étude de la politique étrangère ? Quel a été l’intérêt de telles études ?
On s'aperçoit de façon concomitante que trois perspectives apparaissent à partir des 50's :
- L'approche décisionnelle due essentiellement aux travaux de Richard Snyder. The study of international politics, 1954 (avec Bruck et Sadin).
- L'approche personnelle avec James Rosenau, Theory of foreign policy.
- L'approche contextuelle avec Harold et Margaret Sprouts.
Snyder insiste sur le processus décisionnel, il pense que les budgets et les résultats, dans l'étude des politiques étrangères, ne sont pas plus importants que la prise de décision. La variable économique n'est pas plus importante que le processus.
Rosenau s’intéresse essentiellement à la politique étrangère sous l'angle de la théorie de l'acteur. Un processus politique dépend fortement de celui qui le construit et qui le mène. Le style individuel prime sur le reste. Cela amène Rosenau à nouer, à revenir vers des positions plus classiques.
Les époux Sprouts insistent sur le fait qu'il y a un rapport entre le milieu et le contexte dans la construction et la mise en œuvre de la po étrangère. Ainsi par exemple les personnalités qui ont eu à agir pendant la Guerre Froide avaient des spécificités propres qui vont interagir avec un contexte particulier. Les mêmes personnes, quand elles seront aux prises avec un nouveau contexte, ne seront pas en mesure de conduire une nouvelle politique étrangère. Il faut une adaptation entre le milieu, la structure décisionnel, le personnel et le contexte.
§1. L'approche décisionnelle
Ce qui compte dans le cadre d'une telle approche ce n'est pas tellement le résultat mais le processus de mise en œuvre, l'angle par lequel on va étudier la po étrangère. Une po étrangère ne peut être étudiée, envisagée, qu'en fonction de son déroulement particulier. Dans le cadre de cette approche l'objectif est de considérer qu'une politique étrangère est pré-déterminée par un certain nombre de variables qu'il convient de mettre en exergue, de révéler. Ainsi certains pensent que la po étrangère est largement un processus d'ordre bureaucratique cad qu'il s'agit d'un système, d'une structure, qui met en œuvre un ensemble de directives selon un « rituel » propre à maintenir ou à renforcer une structure bureaucratique.
§2. L'approche personnelle ou théorie de l'acteur
Pour Rosenau il s'agit d'une posture qui agit sur les « styles de comportement ». Dans un article de 1994 Rosenau écrit : « L'objectif de l'adoption d'une telle posture d'étude est d'identifier les facteurs, de comprendre les processus qui affectent, qui influencent, le comportement extérieur, de comprendre ce qui rend certains facteurs opérationnels dans certaines circonstances. Il faut reconnaître que la politique étrangère est façonnée tout autant par des facteurs internes que par des facteurs externes. »
Contrairement à l'ensemble de ses contemporains Rosenau pensait qu'il était possible de construire une théorie générale de la politique étrangère. Il pensait que chaque États, chaque pays, avait un style national, une sorte de génotype, qui lui permettrait de se distinguer par rapport aux autres États.
Il pense que la politique étrangère d'un pays se déduit d'un processus qui part du niveau le plus simple, élémentaire, celui des individus, et qui aboutit au système international. Ces individus agissent dans des sphères spécifiques, transmettent des demandes qui aboutissent en décisions dans un système international. Pour lui, l'idée selon laquelle la po étrangère met en lien un milieu décisionnel et un système international est partiel.
Selon Rosenau l'explication doit être multi-causale et multi-niveau, partant de l'analyse d'un système social et parvenant donc à un système international. Cela est vrai mais ne correspond pas forcément à une réalité pérenne.
Rosenau a émit son hypothèse à une époque très particulière de la politique internationale, plus spécifiquement aux EUA, au moment où certains problèmes avaient un fort retentissement local, national. Son hypothèse dépend du lieux où les citoyens ont la possibilité d'exercer une pression sur un gouvernement ou ne l'ont pas. Cela dépend également des moyens. La capacité des individus à agir est très faible. L'idée est intéressante mais ne donne pas la possibilité de construire une théorie générale.
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