La religion.

Chapitre 3

• La religion

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        La variable religieuse est extrêmement lourde. Car si on prend les extrêmes (sans religion et catholique pratiquant régulier) les premiers voterons plus à gauche et les seconds à droite, il y a un écart de près de 40 points. Pour la catégorie « autres religion » elles sont assez fortement ancrées à gauche avec un changement dans les années 2000 puisque les juifs qui étaient historiquement à gauche depuis se déplacent vers la droite.

        Le point le plus marquant au niveau religieux est un changement sociologique marqué par le déclin du catholicisme dans le paysage religieux français.

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        C'est le groupe sans religion qui prend de l'ampleur. Cette évolution est surtout sensible dans les générations les plus jeunes (18-25 ans et 25-34 ans).

        Ce phénomène a une importance politique réelle, désormais dans le monde catholique et en particulier chez les plus jeunes, le catholicisme est observé comme une minorité mais il est vécu aussi de cette manière. Ces catholiques qui se sentent sur le déclin vont agir comme une minorité, il vont affirmer plus fortement et intensément qu'avant leur position sociale et politique. Donc on a un regain identitaire du catholicisme. Ce phénomène permet des mobilisations massives comme on l'a vu lors des manifestations contre le mariage homosexuel.

        La position religieuse se vit sur un mode identitaire mais aussi le fait de ne pas avoir de religion. On l'observe notamment à travers des débats sur la place des crèches dans les administrations publiques par exemple. La recomposition du paysage religieux se traduit donc par des questions plus vives sur la religion.

        Les musulmans ont tendance a voter plus a gauche.

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        Mais une question se pose sur le fait de savoir si c'est un vote religieux ou ethnique plutôt lié à l'origine migratoire ?

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        A l'époque il y a déjà un sur-vote à gauche par rapport à l'échantillon témoin. Or l'échantillon étudié est basé sur l'origine ethnique, la descendance. La gauche est historiquement vu comme défendant les minorités ethniques.

        Cependant cet échantillon a une caractéristiques spécifique quant à l'autoritarisme et au enjeux sur la morale et les mœurs (attitude sexistes et hostiles à l'homosexualité) ce qui est différent de l'électorat de gauche habituel.

        L'identification partisane comme la religion renvoient à la même instance sociale qui est la famille.

• La classe sociale

        On s'intéresse au « vote de classe » c'est à dire quel est le poids de la position socio-économique des personne dans leur choix électoral ?

        Les ouvriers ont constitués la classe sociale type puisque cela a débouché sur une conscience de classe collective. On a vu naître des partis politiques qui faisaient de l'ouvrier leur cible principale et c'est dans ce groupe qu'on a observé le lien le plus fort entre une classe sociale et un choix politique.

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        En 1978, la gauche avait eu la majorité des voix et les ouvriers votaient à 70% dans les partis de gauche c'est le score le plus élevé en France dans le vote de classe ouvrier.

Le fait du vote a gauche est corrélé par le fait d'être ouvrier mais il est probable que la personne cumule des attributs ouvriers :

• être ouvrier
• descendre d'un ouvrier
• avoir un conjoint ouvrier

        C'est a dire que plus on a l'un ou les 3 de ses attributs plus on votera à gauche et donc on votera en fonction de notre classe. Alors on remarque que c'est un phénomène relativement récent. En 1966 l'échelle allait de 34% à 53% soit 20 point de moins qu'en 1978. D'autre part même en 1978, on a « que » 70% des ouvriers qui votent à gauche donc le reste vote à droite. Ce n'est pas une hégémonie. Ce constat reste claire dans les années 70/80 dans tous les pays occidentaux.

        Il reste qu'on observe aussi dans ces pays un déclin du vote de classe. La condition sociale d'ouvrier paraît de moins en moins lié au vote à gauche. On déduit qu'aujourd'hui c'est la variable classe sociale en générale qui serait en train de disparaître.

        L'indice d'Alford démontre un déclin importants dans tous les pays occidentaux du vote de classe. Mais cet indice est un indicateur contestable puisqu'il mesure la composition sociale de l’électorat de gauche, soit le nombre d'ouvrier dans l'électorat de gauche, c'est la pureté de classe du vote à gauche. Le déclin peut donc signifier que moins d'ouvrier vote pour la gauche mais qu'une autre classe peut voter pour la gauche. Et en effet la gauche a conquis de nouvelles classes économiques.

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        Pour le vote ouvrier dans les élections présidentielles, depuis 1981 le vote ouvrier a nettement baissé pour la gauche (-20 points en 2012) mais ce n'est pas pour autant qu'il est plus en faveur de la droite classique (-5 points en 2012) en revanche c'est l'extrême droite qui dès 1988 prend 17% des voix et en 2012 atteignait presque 20% des voix. En 2012 la gauche reste tout de même le parti ou les ouvriers votent le plus (40% contre 30 % pour la droite et 2à% pour l'extrême droite).

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        Mais dans ce schéma il manque une variable qui est l'abstention qui a augmentée en particulier chez les catégories populaires (employé+ouvrier). Dans les faits ce qui est le premier comportement électoral ouvrier c'est l'abstention.

        Les élections intermédiaires (européennes et régionales) ont montré que le vote à l'extrême droite a été plus important pour l'extrême droite que pour les autres partis politiques même si l'abstention reste massive.

        Cette désaffiliation nette des ouvriers pour la gauche s'explique à travers des études notamment celle de L.Gougou. La désaffiliation peut renvoyer soit a une déstructuration objective de la classe ouvrière soit à une déstructuration subjective (cette conscience de classe ouvrière a commencé a disparaître quand pour des ouvriers le parti socialiste était égal a la gauche et ils se sont senti trahis par les fermeture d'usine). Cela a libéré des espace pour la résurgence d'un anticapitalisme de droite qui s'est exprimé à travers le FN.

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