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Professeur De Religion

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Par   •  6 Avril 2012  •  2 287 Mots (10 Pages)  •  1 441 Vues

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Evangile de Luc 13, 10-17

« Guérison de la femme courbée, un jour de Sabbat »

[10] Or, il enseignait dans une synagogue le jour du sabbat.

[11] Justement il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme ; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser.

[12] Jésus, la voyant, l’interpella et lui dit : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité » ;

[13] Puis il lui imposa les mains. Et, à l’instant même, elle se redressa et elle glorifiait Dieu.

[14] Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus eût fait une guérison le sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez donc ces jours-là vous faire guérir, et non le jour du sabbat ! »

[15] « Hypocrites ! lui répliqua le Seigneur, chacun de vous, le sabbat, ne délie-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire ?

[16] Et cette fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, il n’eût pas fallu la délier de ses chaines le jour du sabbat ! »

[17] Comme il disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, tandis que la foule entière était dans la joie de toutes les merveilles qu’il accomplissait.

Interprétation du texte biblique

I. Le sens direct

• Le sens des mots

Attardons nous tout d’abord au sens des mots du titre : guérison, courbée et sabbat.

Guérison vient du mot hébreux « iama » et du verbe latin « guarir », qui signifie « protéger, garantir ». La guérison fait référence à l’action de guérir, de délivrer d’un mal physique.

Courbée, du latin vulgaire « curbare », et du latin classique « curvare », signifie courber. Une personne courbée peut faire référence à une personne pliée sous la volonté d’une autre. Il peut s’agir de marques de soumission ou au contraire de respect. Dans notre cas, c’est la notion de soumission qui nous intéresse.

Sabbat vient du latin « sabbata » et du grec ancien, de l'hébreu šabat (« abstention »).

Le sabbat représente chez les juifs le dernier jour de la semaine, consacré à la prière et pour lequel la population juive devait s’abstenir de tout travail. Il avait été institué par Dieu le septième jour, en souvenir de son propre repos après la Création.

Intéressons maintenant au sens de certains mots du texte :

Synagogue vient du grec ancien sunagōgē (« assemblée ») et de sunagō (« rassembler »). La synagogue, du point de vue religieux de l’Antiquité, représentait l’Assemblée religieuse des juifs.

Possédée vient du verbe latin « possidere ». Au sens religieux, l’adjectif « possédé » fait référence à une personne démoniaque et à la possession d’un homme par un démon, qui sera dans ce contexte Satan.

Infirmité, venant du latin « infirmitatem », désigne une affection congénitale ou accidentelle qui gêne ou empêche le fonctionnement d’une ou plusieurs parties de l’organisme. En d’autres termes, il s’agit d’une imperfection naturelle, d’un défaut ou encore d’une faiblesse.

Glorifier vient du verbe latin « glorificare » et de « gloria » (« gloire »). Du point de vue religieux, il s’agit d’honorer la divinité dans toute sa gloire. Dans la Bible, la gloire est un attribut de Dieu.

Hypocrite, issu du latin « hypocrita » et du grec « ὑποκριτής », signifiant « mimique », faisait référence à des souffleurs ou des acteurs qui officiaient dans les théâtres de l’époque antique. Une personne hypocrite s’attribue une vertu ou un sentiment noble qu’elle ne possède pas. L’hypocrisie est le pêché de ceux qui veulent paraître ce qu’ils ne sont pas.

Et pour terminer, intéressons-nous aux personnages cités dans le texte :

Abraham, signifiant « ami privilégié (de Dieu) » est le patriarche des Hébreux. Il fait partie des personnages majeurs des religions juive, chrétienne et islamique. « Fille d’Abraham » est utilisée pour montrer que cette femme courbée fait partie du peuple qui a reçu la Loi, qu’elle appartient à la nation élue.

Satan : Nom emprunté à l’hébreu ancien « Satan » ou « esprit tentateur ».

• La narration

Les récits de miracle commencent tous par une introduction décrivant la maladie du personnage du récit. S’ensuivent une demande de guérison de la part du malade, l’intervention de Jésus, le constat de guérison et enfin la réaction de l’auditoire.

Excepté la demande de guérison, le récit de Luc obéit bien à la structure des récits de miracle.

En effet, celui-ci commence bien par une introduction, décrivant le mal, la détresse de la femme et fixant le cadre de l’histoire: « Or, il enseignait dans une synagogue le jour du sabbat. Justement il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme ; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser » (v.10-11).

Le terme possédé nous indique que la maladie de la femme courbée n’est pas seulement physique, le dos courbé étant l’image d’un mal psychique qui lui pèse.

Cette introduction nous précise que le miracle se déroule un jour de Sabbat et que Jésus enseigne dans une synagogue.

Vient après l’intervention miraculeuse de Jésus : « Jésus, la voyant, l’interpella et lui dit : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité » ; Puis il lui imposa les mains » (v.12-13).

La parole d’enseignement de Jésus, celui-ci remarquant la détresse chez cette femme courbée, devient parole de guérison. Le contact physique entre Jésus et la femme courbée crée un lien entre eux : Jésus la tire de son infirmité, de son isolement et la libère de l’esprit démoniaque qui la possède.

Ensuite, le constat de guérison : « Et, à l’instant même, elle se redressa et elle glorifiait Dieu » (v.13).

Le terme se redresser est le signe

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