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La police dans la société moderne

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Par   •  18 Octobre 2015  •  Dissertation  •  3 557 Mots (15 Pages)  •  1 107 Vues

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« Les grandes réformes policières constituent essentiellement des « écrans de fumée » qui masquent ce rapport de la police au pouvoir politique dans le maintien de l’ordre social : voilà ce qui fera l’objet de cette étude. » (Beauchesne, p. 23) À l’aide des chapitres I à V du livre de Line Beauchesne (2010) La police communautaire : un écran de fumée (Montréal : Bayard Canada Livres), nous allons présenter les principales caractéristiques du développement des fonctions municipales de la police au Canada jusqu’aux années 70-80.

Dans une première partie, nous verrons d’abord les éléments qui ont causé une perte de légitimité de la police au début du XXe siècle, obligeant le politique à une réforme en profondeur de la police. Par la suite, les éléments principaux de cette réforme politique seront abordés, soit le choix d’une gestion paramilitaire et la projection de la police en tant que « combattant du crime » efficace. Ensuite, nous verrons comment cette image professionnelle fut renforcée par les syndicats au cours des années 1960, car la nécessité de l’amélioration des conditions de travail de la police causé par la dangerosité de la profession,qui contribuent activement à maintenir cette image de « combattant de crime ». Nous terminerons cette première partie en montrant le décalage entre cette image professionnelle et la réalité des pratiques dans les fonctions municipales.

Dans une deuxième partie, nous aborderons les problèmes constatés par les chercheurs dans les années 1970-1980 dans ces fonctions municipales, problèmes grandement reliés à cette gestion paramilitaire et cette image professionnelle et qui se répercutent dans la gestion, les critères d’embauche et la formation. Enfin, nous terminerons en montrant les conséquences négatives de ces problèmes tant dans les interventions policières que chez les policiers eux-mêmes.

La naissance du « combattant du crime » et la réalité des pratiques

Au début du XXe siècle, les « combattants du crime » subirent une crise de légitimité. Les classes sociales, en particulier la classe populaire, critique l’inefficacité et la corruption de la police en fonction de leur travail avec le politique et l’industriel. La population juge la police comme étant incapable de les protéger contre la criminalité à l’intérieur de la société. (Barlow, p.41) Selon Klockars, qui soulève un bon point, le gouvernement et la police doivent travailler ensemble contre le crime pour enfin arriver au bon fonctionnement de la société. « Ne pas supporter la police dans cette guerre contre le crime, lui faire obstruction, ou ne pas lui donner les ressources demandées pour le combattre est se mettre du côté de l’ennemi et métaphoriquement équivaut à la trahison. » (Klockars, p.43)

D’abord, la police doit regagner sa crédibilité non seulement aux yeux de la population mais aussi à ceux de l’État. Le politique forcera alors la police à changer son modèle. « Le pouvoir politique, pour lequel la légitimité de la police constitue un enjeu majeur pour sa propre légitimité, travaillera activement à sa transformation institutionnelle. » (p.42) L’arrivé du « combattant du crime » va créer des nouvelles fonctions qui se déterminent à partir de la professionnalisation. Cette solution à comme but de changer l’apparence de la police pour qu’elle soit vue neutre et efficace dans la vie de tous les jours. « Le but essentiel de cette professionnalisation consiste à redonner une apparence de neutralité aux interventions policières, c’est-à-dire indépendantes des politiciens locaux et des nantis, afin que ce qui constitue un désordre social à réprimer soit reconnu comme tel dans la population. » (Forcese, p.42) Étant donné que la neutralité policière est très importante, le « combattant du crime » doit aussi retrouver la confiance du public.

Alors, en récompensant les policiers avec une augmentation de salaire, ils pourraient enfin trouver la motivation pour bien servir la communauté. Deuxièmement, le politique va tenté d’éliminer la corruption en haussant le salaire des policiers. Cette augmentation de salaire va également améliorer et faciliter le recrutement car la nouvelle paye va encourager plusieurs individus à devenir « combattant du crime ».

Enfin, il faudra démontrer l’efficacité de la police, « le but étant la disparition de leurs milices privées, le pouvoir politique va privilégier une police armée sous une gestion paramilitaire. » (p.43) La formation et la gestion pour une nouvelle légitimité va permettre au « combattant du crime » d’apprendre ses nouvelles fonctions par la discipline militaire. « L’analogie militaire sert à projeter cette indépendance à l’égard du pouvoir politique et de la classe économique dominante. » (p.43) La gestion paramilitaire relève plusieurs questions par rapport aux nouvelles fonctions. D’abord, quelles sont les menaces? Comment y réagir? Et comment contrôler les foules? Cette gestion paramilitaire aide à contrôler le pouvoir discrétionnaire et introduit l’obéissance comme qu’on la voit dans l’armée. Selon Beauchesne, « les rituels militaires symbolisent chez les policiers la discipline de ce modèle de gestion, censée assurer un plus grand contrôle de l’activité policière sur le terrain. » (p.44) Voilà la réponse à ces questions et comment l’efficacité de la police peut jouer un rôle important lors de ses interventions. Le port de l’arme, l’uniforme avec grade à l’épaule va définitivement assurer la légitimité professionnelle de la police en tant que « combattant du crime » et sera absolument vendue au public. (p.52)

La police et les médias ont toujours faits les efforts pour bien travailler ensemble selon l’image d’une équipe. C’est-à-dire que certains journalistes avaient un bureau dans le poste de police et non au bureau de leur journal. (p.58) Leur relation fonctionne d’abord par ce que la police a besoin ou demande car ils ont toujours le premier et le dernier mot. « La police utilise les médias pour des campagnes de prévention du crime, où l’on demande au public de retrouver les « criminels ». Cela entretient la peur du crime et légitime son rôle malgré l’inefficacité de ces programmes à résoudre des délits importants. » (p.62) En 1960, l’arrivée des syndicats a non seulement choqué la société mais a aussi amélioré l’état du « combattant du crime ». Le rôle des syndicats était de renforcer l’image professionnelle de la police en fonction des conditions de travail et de la dangerosité de la profession. (p.63) Ils ont augmenté les salaires ainsi qu’avoir modifié les tâches

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