Géopolitique Et Jeux Olympiques
Documents Gratuits : Géopolitique Et Jeux Olympiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar charlydevaud90 • 4 Mars 2013 • 7 550 Mots (31 Pages) • 1 526 Vues
Introduction
Du 27 juillet au 12 août 2012 ont eu lieu les Jeux Olympiques de Londres. Il est intéressant de constater que, pendant ces deux semaines, la quasi totalité des médias de la planète titraient sur les exploits sportifs réalisés ou à venir ; pendant deux semaine, aucun autre évènement de caractère international n’a pu se frayer une place jusqu’aux « unes » des journaux ; pendant deux semaine, des habitants de tous les pays ont eu les yeux rivés sur Londres, unifiant le monde d’une façon que seul le sport est capable de créer… Tout en le laissant divisé, chacun supportant une nation.
Les Jeux Olympiques modernes, créés en 1896 par le Baron Pierre de Coubertin, sont, en effet, le lieu de rencontre d’une majorité de nations pendant quinze jours. Ils ont pour caractéristique de prôner la neutralité, à savoir un caractère apolitique et areligieux. Cependant, ils sont un des rares évènements mondiaux à rassembler autant de pays au même moment et sont donc par conséquent particulièrement intéressants à étudier du point de vue de la géopolitique.
Effectivement, il est maintenant clair que sur la scène internationale, le sport, tout comme la course à l’espace ou à l’armement, est un outil pour montrer la puissance d’un pays et ce, malgré ses valeurs. Si l’adversaire sportif n’est pas un ennemi, mais bien un adversaire, il n’en reste pas moins que les compétitions sportives, par l’engouement et l’identification qu’elles génèrent parmi leurs supporters, sont le théâtre de rapports de forces.
Il est donc intéressant de s’interroger si, tout au long des années, les Jeux Olympiques sont le reflet des tensions politiques de leur époque, s’ils sont un prétexte pour mettre en avant les conflits, s’ils sont outils à l’intérieur de ces conflits ou s’ils peuvent être la cause de nouvelles tensions.
Après avoir montré l’existence d’une géopolitique du sport, la réflexion mènera à s’interroger autour des luttes d’influence que provoquent les Jeux Olympiques. Enfin, leur face cachée sera examinée, en se focalisant sur les évènements qui ont lieu au sein des Jeux et qui sont effectivement le reflet de tensions internationales.
I. La géopolitique dans le sport
Les principales valeurs du sport sont le fair-play, le respect des règles et le respect de l’adversaire. Ces valeurs font du sport un facteur unificateur. En effet, lors d’un événement sportif, il n’y a pas d’ennemi au sens politique, il y a un adversaire que l’on respecte quelles que soient les différences politiques, religieuses, économiques ou géographiques.
Le sport est omniprésent dans notre société, chaque lieu de sport étant un lieu de connivence où ce facteur unificateur peut s’exprimer. Au sein d’un pays, d’un peuple, tous s’unissent autour d’un objectif commun tel que l’amour du sport, de son équipe, de son représentant, et ce quelque soit le niveau d’exercice. Le temps d’un événement sportif, chacun oublie ses différences et s’unit pour soutenir et encourager son équipe.
Cette image de pays uni est bonne pour le pays lui même car, lors de ce moment sportif, le peuple appartient à un seul et même groupe -les différences pouvant être plus ou moins importantes selon les pays. Le pays bénéficie d’une plus grande force d’influence à l’international en étant uni. Il est bien évident qu’un groupe soudé a plus d’impact et d’importance qu’un groupe divisé. C’est cette unification qui donne du pouvoir au groupe : sans elle, ce ne seraient que de petits groupes tentant de se faire entendre face aux plus grands qu’eux, en vain.
Cependant, bien que le sport soit un facteur unificateur, l’Homme reste motivé par sa volonté de montrer sa domination sur les autres. Le sport est donc aussi un moyen de montrer sa puissance. C’est un soft power, et non un hard power, puisqu’il est un moyen de pression, d’expression, de communication et de revendication. Les évènements sportifs sont « une guerre ritualisé, sans armes, sans versement de sang et sans mort » (Pascal BONIFACE).
Cette domination se fait par la victoire, l’hyper-performance des athlètes, l’importance médiatique dont ils jouissent, l’équipe et le territoire associé. Cette domination est connue depuis bien longtemps puisque, il y a presque un siècle, une presse sportive allemande écrivait (1913) : « L’idée olympique de l’ère moderne symbolise une guerre mondiale qui ne montre pas son caractère militaire ouvertement, mais qui donnent à ceux qui savent lire les statistiques sportives un aperçu suffisant à la hiérarchie des nations. »
Les enjeux de cette domination sont donc liés au territoire, à l’identification d’un peuple à une nation déterminée par un drapeau et une culture. Le sportif devient alors ambassadeur d’un message politique qui peut être au profit d’une minorité, de la défense des droits de l’Homme, ou d’une nation. Il porte alors la fierté du territoire qu’il représente à l’événement sportif.
Nous pouvons donc très clairement parler de géopolitique du sport. De plus, nous soulignerons que le sport est au même titre que l’économie, la puissance militaire, et la culture, un facteur primordial pour s’affirmer et se placer sur l’échiquier mondial.
II. Les luttes d’influence autour des JO
A) Influences autour des villes olympiques
Les villes accueillant les Jeux Olympiques sont élues tous les 4 ans par le Comité International Olympique. Le CIO, créé en 1894, est l'autorité suprême pour le Mouvement olympique et pour toute question relative aux Jeux. Le rôle du comité est d’assurer l’organisation régulière des Jeux Olympiques afin que ceux-ci soient un événement exceptionnel, de soutenir toutes les organisations membres affiliées au Mouvement olympique, d’en renforcer l’unité et, pour finir, d’encourager fortement, par des moyens appropriés, la promotion des valeurs olympiques. De plus, d’après la Charte Olympique signée par les membres du CIO, le comité s’engage « à demeurer étranger à toute influence politique ou
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