Gracchus babeuf

Exposé Gracchus Babeuf

« De chacun selon sa force, à chacun selon ses besoins »

François Noêl Babeuf dit Gracchus Babeuf est un révolutionnaire Français né en 1760 et mort en 1797. Fils d'un employé de ferme, il est issu d'un milieu rural, il commence d'ailleurs à travailler dès l'âge de douze ans dans un emploi manuel. Autodidacte, il parvient à acquérir une spécialisation en droit féodal pour ensuite travailler à son compte. A la fin des années 1789 il participe à la rédaction des cahiers de doléance, ce qui peut expliquer en partie, son affiliation à la cause paysanne pendant et après la révolution. Militant actif, il perdra sa fille, morte de privation pendant un de ces séjours en prison, et sera guillotiné prématurement pour une tentative d'insurrection à l'aube de sa trente-septième année.

En effet, après la révolution, la division des notables révolutionnaires rend l'avènement d'une Constitution difficile, cette division s'articulant autour de la bourgeoisie parisienne et celle de province. Difficultés causant instabilité institutionnelle et gouvernement extraordinaire, avec notamment, les événements de la Terreur en 1793.

Gracchus Babeuf intervient donc dans ce contexte particulier où élaborer un pacte social n'est plus une métaphore mais un enjeu bien réel. Ainsi, Manifeste des plébeiens est un texte issu du journal révolutionnaire initié par Babeuf dans lequel il intervient pour critiquer, d'une part les politiques extraordinaires des gouvernements révolutionnaires, mais aussi, sa composition eumprunt de partialité et non de répresentativité.

Notre exposé, en lien avec la constitution de Robespierre nous donne pour objectif de determiner le rapport de Babeuf à la constitution tuée dans l'oeuf de 1793, pour laquelle il a milité durant une partie de sa vie. Aussi, de façon plus personelle, nous tenterons d'expliquer l'idéologie Babouiste à travers sa notion du républicanisme. En effet, si la chute de la Constitution de Robespierre rend l'avenir politique de la France incertain, la formation de nouveaux gouvernements, toujours homogène et partiel participe d'autant plus à la politisation et revendications « extrêmistes » de l'auteur. Ainsi, s'il reconnaît en la constitution de l'an III un caractère « noble » de part les principes republicains promulgués ainsi que la place active et égale du citoyen dans la participation politique, Gracchus Babeuf marque son époque pour l'importance qu'il accorde à l'abolition de la propriété privée theorisée au fil des années dans sa République idéale.

En somme, le texte étant un commentaire aux évenements vécus durant la constitution d'un nouveau gouvernement, nous tenterons de comprendre le rapport de Babeuf à ses contemporains.

Pour cela, nous verrons dans un premier temps la proximité idéologique de Robespierre et Babeuf, puis ensuite, nous nous attarderons à la République bavouiste.

I/ Babeuf et Robespierre ou, le recours aux institutions populaires.

L'enjeu de cette première grande partie sera d'abord de recontextualiser la chute de la constitution de l'An III, qui amène à la Convention Thermidorienne, nécéssaire à la compréhension de la proximité idéologique relative de Babeuf avec son contemporain Robespierre.

A) La chute de la Constitution de Robespierre

Robespierre élabore avec les autres Jacobins la constitution de l'an I, cette constitution qui consolide les acquis de la Révolution à travers notamment le recours au suffrage universel masculin direct, vient surtout compléter la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen avec des mesures dites « populaires », comme l'émanation du principe de «souveraineté populaire», l'abolition juridique de l'esclavagisme, ou le droit de vote pour les étrangers.

Cependant, avec le soulevement des royalistes en Vendée, la nouvelle constitution devient caduque et le convention montagnarde vote le maintien du Gouvernement Révolutionnaire jusqu'à l'obtention de la paix. Ainsi, la place est désormais accordée à la Convention Thermidorienne, troisième periode de la Convention nationale, elle est composée de bourgeois libéraux et modérés. Cette convention qui a pour but l'élaboration d'une nouvelle constitution, marque une rupture avec le principe d'égalité, pourtant moteur de la Révolution Française. En effet, la Constitution de l'An III établit le suffrage censitaire, veritable hérésie pour Babeuf ainsi que Robespierre.

B) Babeuf et Robespierre, une proximité idéologique.

Si nous pouvons penser de prime abord, que Babeuf vout un culte sans limite à la constituion de Robespierre, notammment par le militantisme dont il fera preuve quand elle fût abandonnée. Celui-ci dément dès le début du texte « Il se trompe, ce qui croient que je m'agite que dans la vue de faire substituer une constitution à une autre ». Mais cette constitution « n'avait de bon » qu'elle préparait à « de bonnes insitutions » dans l'idée qu'elle était imprégnée de principes égalitaires à travers, comme nous l'avons vu plus haut, le suffrage universel, mais aussi la possibilité de constituer des assemblées citoyennes, chères aux yeux de Babeuf, et surtout qu'elle établissait dès son premier article, le but du « bonheur commun » de la République.

En effet, le texte vient directement critiquer la formation et l'élaboration de la constitution de l'An III, pas seulement dans ses

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