Caius gracchus commentaire txt

Ce texte a été écrit par Plutarque. Philosophe, médecin, mathématicien, biographe d'origine grecque, il est né vers 46 ap. JC en Béotie et mort vers 125. Grand homme respecté de son époque, il a effectué le lien entre la Grèce et Rome, dont il est devenu citoyen et s'est illustré avec ses Vies parallèles des hommes illustres, des biographies comparées d'hommes célèbres romains et grecs. Son objectif est à chaque fois de dégager le portrait moral des différents personnages plutôt que de rapporter les événements politiques de l'époque : il se considère lui-même plus comme un biographe ou un moraliste qu'un historien. Il est devenu une source importante pour l'histoire ancienne.

Ici, l'extrait porte sur l'un des frères Gracque, Caius Gracchus. Caius et son frère Tiberius Gracchus sont issus de la nobilitas plébéienne. Fils du consul Tiberius Sempronius et de Cornelia Africana et petits-fils de Scipion l'Africain, ils sont renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain. Caius, né en 154 av. J.-C. est d'abord questeur en Sardaigne en 126 av JC avant d'être élu tribun de la plèbe en 124 av. J.-C pour l'année 123 av JC. Caius a apparemment un vrai programme politique : diminuer les pouvoirs du Sénat romain et accroître ceux des comices afin de relever la République. Il s'alloue alors les faveurs des opposants dus Sénat, la plèbe et les Chevaliers. L'extrait se concentre sur les lois promulguées par Caius et la façon dont le Sénat l'a fait exécuter.

Problématique : Dans quelle mesure ce texte témoigne-t-il d'une volonté de réforme sociale et politique de la part de Caius Gracchus dans un système dirigé par une oligarchie aristocratique ?

Celui devient un tribun révolutionnaire qui favorise le peuple et s'oppose au sénat à travers ses lois

Le texte révèle alors le conflit entre l'élite aristocratique dominante et le peuple romain

enfin, la querelle entre ces deux camps se solde finalement par la victoire de l'élite oligarchique

Caius : un tribun révolutionnaire

des lois en faveur du peuple

Le programme politique de Caius touche au social, au politique, au judiciaire et au militaire. Toutes les lois qu'il a mises en place sont en faveur du peuple.

« Parmi les lois qu’il proposa pour favoriser le peuple et abaisser le Sénat, l’une était agraire et partageait entre les pauvres les terres publiques. » (l.1-2) Le premier objectif de la loi agraire de Caius Gracchus était de rétablir la paysannerie romaine, par des assignations de terres, dans ses anciennes conditions de production et d'existence. Elle devait aussi enrayer l'exode rural et mettre un frein à la croissance démesurée de la population urbaine. La loi de Caius reprenait celle de Tiberius pour l'essentiel en y apportant des aménagements. Les lots distribués devaient être de 200 jugères au lieu de 30. Ils devaient aussi être inaliénables.

« Une autre concernait le service militaire et ordonnait d’habiller les soldats aux frais du Trésor, sans pour autant rien retrancher de leur solde à ceux qui faisaient campagne ; elle interdisait aussi d’enrôler un homme âgé de moins de dix-sept ans. » (l.2-3) Le deuxième aspect du programme politique de Caius est donc militaire. Ici, il cherche aussi à rétablir un équilibre entre le peuple et la nobilitas en habillant les soldats au frais du trésor.

« Une troisième visait les Alliés et accordait aux Italiotes le même droit de vote qu’aux citoyens. » (l.5) La volonté de Caius Gracchus était aussi de réduire l'opposition des alliés. Il proposa de donner la citoyenneté romaine à l'élite des alliés, les autres recevraient le droit latin, ce qui leur ouvrirait une participation aux assemblées tributes.

« Une quatrième avait trait aux céréales et rendait l’achat du blé moins onéreux pour les pauvres. » (l.6) La loi de Caius instituait que chaque mois, tout citoyen résidant à Rome pourrait y acheter une certaine quantité de blé à faible prix. Depuis toujours, les autorités romaines s'étaient chargées de ravitailler la ville et de remédier aux disettes et aux famines. Cependant, ces interventions n'avaient rien de systématique. La nouveauté de la loi de Caius Gracchus était donc de prévoir des fonds publics réguliers et empêcher les variations du prix du blé qui pouvait devenir intolérable pour le plus grand nombre.

des lois en défaveur du sénat

Plus que d'être en faveur du peuple, le programme politique de Caius est en défaveur du Sénat. Il cherche à diminuer son autorité. « Une cinquième, relative à la justice, enlevait au Sénat la plus grande partie de ses prérogatives judiciaires : comme les Sénateurs étaient seuls juges des procès et par là redoutables au peuple et aux chevaliers, Caius adjoignit aux trois cents membres du Sénat trois cents chevaliers, et désormais les procès furent jugés en commun par les six cents. » (l.7-10) La loi judiciaire de Caius Gracchus est donc en faveur des chevaliers. C'est un groupe de citoyens de la Rome antique appartenant à l'ordre équestre. Ce sont les plus fortunés de la ville et les plus honorables des citoyens en dehors des sénateurs. La volonté de Caius Gracchus est de s'attirer la bienveillance de cet ordre supérieur et de défavoriser le Sénat. Cette loi était fondamentale car les chevaliers étaient à partir de cet instant introduits dans la direction politique de la cité dont ils étaient exclus auparavant. En effet, dans la mesure où ils se livraient à des activités économiques ils étaient disqualifiés pour être sénateurs ; ces deux activités ne pouvant pas se cumuler.

Caius est porteur d'un programme large qui touche à tous les domaines : politique, social, économique et militaire. Il est dirigé en faveur du peuple et contre le sénat. Cette opposition entre les deux camps se poursuit sous le nom de la querelle entre les optimates et les populares, dont les Gracques ont fourni les idées fondatrices.

L'opposition entre les optimates et les populares

Caius :

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