Etudes politiques du conflit colombien
Dissertation : Etudes politiques du conflit colombien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Antonin Lucas-Rehfeld • 29 Novembre 2017 • Dissertation • 4 405 Mots (18 Pages) • 765 Vues
Antonin LUCAS
(P1067640)
ANALYSE D’UN CONFLIT POLITIQUE : La guérilla colombienne
Travail d’analyse politique
Dans le cadre du cours POL1000
« Analyse politique : Théories et concepts »
Professeur : Alain noël
Département de science politique
UNIVERSITÉ DE MONTREAL
Le conflit armé colombien dure depuis maintenant plus d’un demi-siècle, il s’agit du conflit le plus ancien d’Amérique du sud. Il aurait déjà fait depuis environ 220 000 morts, 5,7 millions de déplacés, 25 000 disparus et 27 000 otages (le monde). D’après les analystes on peut considérer ce conflit comme une guerre civile, elle trouve son essence et sa raison d’être dans le clivage gauche droite. Les bases du conflit remontent à 1948 quand débute la période de la violencia dont le point de départ est l’assassinat du chef du parti libéral Jorge Gaìtan par les responsables du parti conservateurs. Cette assassinat provoque un profond traumatisme chez la population colombienne et provoque une révolution paysanne et la création de groupes armés. Durant la période de la violencia on dénombre environ 300 000 morts sur une population colombienne de 15 millions d’habitants, cette période est la plus violente qu’ai connu la Colombie au 20ème siècle. La naissance du conflit actuel survient donc dans un contexte de violence extrême, c’est à l’année 1964 qu’on attribue le début de la « nouvelle guerre civile ». Plus précisément le 27 mai 1964, jour de l’attaque par l’armée Colombienne de la république de Marquetalia, le bastion des forces armées d’extrême gauche créent au début de la période de la violencia. Ainsi à partir des guérillas déjà existantes qui opéraient dans cette république et par l’engagement de nombreux paysans tentant de sauver leurs propriétés se forme la plus importante guérilla d’extrême gauche, les FARCS. Dans les années 1970 les FARCS opèrent en embuscades et sont retranchés dans les campagnes reculés de Colombie, durant cette période les guérillas se structurent et commence à prendre la dimension qu’on leurs connait actuellement. Dans les années 1980 le conflit prend de l’ampleur, notamment avec l’essor du narcotrafic, et se complexifie, de nouveaux protagoniste apparaissent, notamment les premiers groupes paramilitaires. C’est aussi dans les années 80 que commencent les premières tentatives de négociation entre les guérillas et le gouvernement qui aboutissent en 1984, sous la présidence de Belisario Betancur, à la création d’un nouveau parti politique sous l’égide du parti communiste et des FARCS, il s’agit de l’UP, l’union patriotique, cependant la popularité de ce nouveau parti effraie l’extrême droite et plus de 3000 militants de l’UP sont assassinée par des groupes paramilitaire, les négociations échouent ainsi une première fois. Les années 1990 sont marqué par l’essor fulgurant du narcotrafic « il représente dés lors 40% des exportations et 2.5 à 5% du PIB du pays » ( cisco.qc.ca, Quels droits pour les travailleuses et les travaileurs en Colombie ?), ce trafic prend une place de premier plan dans le conflit étant donné qu’il permet le financement des différents groupes armés. De nouveaux groupes paramilitaires sont créés durant cette période notamment le groupe Auto-défenses unies de Colombie ou AUC en 1997 : « N’importe où en Colombie, quelqu’un avec des intérêts illégaux à défendre créait son propre groupe armé pour protéger ses terres, attaquer des envahisseurs, éliminer la guérilla ou n’importe quelle personne considérée comme une menace » (COLLECTIF, 50 días que cambiaron la historia de Colombia, Planeta Colombiana, Bogotá, 2004, p.268). La décennie 90 connait elle aussi une tentative de coopération entre les révolutionnaires et l’état, en effet en 1998, sous la présidence d’Andrés Pastrana, le gouvernement démilitarise une zone de 42000km2 pour permettre la tenue de dialogues qui n’aboutiront finalement jamais. Les FARCS profitent de ce répit pour se renforcer et pour installer des plantations de drogues illégales. Les années 2000 sont marquées par les mandats successifs d’Alvaro Uribe et par la politique répressive qu’il met en place à l’encontre des FARCS, il prône en effet l’action par la force redoutant les négociations étant donné l’échec des précédentes tentatives qui ont permis un renforcement des FARCS et leur profonde implantation dans certaines régions. En 2010 Juan Manuel Santos succède à Uribe, il affirme alors que sa politique s’inscrira dans un prolongement de celle de son prédécesseur en continuant de mener une lutte sans merci contre la guérilla, cependant en novembre 2012, le gouvernement Santos débute de nouvelles négociations avec les FARCS à Cuba.
Pour analyser et comprendre les négociations actuelles nous reviendrons dans un premier temps sur l’aspect idéologique du conflit, nous verrons en quoi diffèrent les idéologies des protagonistes et quels sont les moyens qui ont été mis en place pour imposer ces idéaux ? Nous verrons ensuite qui sont les différents acteurs tout en revenant sur leurs revendications respectives ainsi que sur les différents lieux où il se confrontent. Puis dans une deuxième partie
nous parlerons plus en détails des stratégies. Quelles sont-elles ? Comment évoluent-elles dans le temps ? Pour finir nous parlerons des discours tenus par chacun des deux partis, Quels sont-ils ? En quoi diffèrent-ils parfois de la réalité ? Et nous nous projetterons finalement dans l’avenir en se demandant quelles sont les issues potentielles des négociations ? Ce conflit se terminera-t-il enfin grâce à elles ? Ou au contraire les négociations finiront-elles sur un nouvel échec ? Quel sera la situation et les nouveaux problèmes qui se poseront en cas de résolution dans un pays qui sortirait alors à peine de plus de 60 années de guerre ininterrompue ?
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