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Crise libyenne : La transition politique

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Par   •  12 Janvier 2022  •  Dissertation  •  3 183 Mots (13 Pages)  •  479 Vues

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Trajectoire de la transition politique Libyenne

Les minces espoirs nés après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 ont vite été déçus. Onze ans plus tard, la Libye évolue toujours au gré d’une fragmentation politico-socio-territoriale qui n’augure rien de bon ni pour le pays ni pour la région MENA. La fragmentation politico-sécuritaire continue à semer le brouillard quant à une issue paisible du processus de transition. De surcroît, le fort ralentissement de l’activité pétrolière nationale a porté un coup supplémentaire à l’économie.

Alors que la guerre civile en Libye inquiète de plus en plus la communauté internationale, qui veut éviter que le pays ne devienne une « seconde Syrie, les grandes puissances mondiales, ont tour à tour transcendé la crise soit en s’impliquant directement dans le processus de sécurisation opérationnel, soit en accompagnant le processus de transition politique de la Libye.

Le conflit en Libye s’est intensifié pour devenir une lutte d’influence géostratégique opposant pays du Golf, Egypte, Turquie, Russie et à la plupart pays européens dans un pays disposant de réserves de pétrole importantes à la croisée de l’Afrique du Nord, du sud de l’Europe, du Sahel et du Moyen-Orient.

En parallèle, si l’affirmation de milices islamistes faisait loi au milieu de la décennie écoulée, le conflit militaire se précise dès lors entre forces du Gouvernement d’Union nationale (GNA) et les forces du maréchal HAFTAR (Armée nationale Libyenne : ANL). Ni les rounds de SKHIRATE et BOUZNIKA ni ceux qui vont suivre n’ont pu fédérer les visions des deux protagonistes quant à une issue viable de la crise en cours.

Résumer ainsi la crise libyenne serait peu expressif sur les soubassements d’une fracture profonde où l’histoire, la géopolitique et la géo-économie ne semblent pas suffire à fournir les jalons d’une grille de lecture possible.


  1. SITUATION A L’OMBRE DE LA CRISE LIBYENNE.

Depuis la guerre civile au début de 2011, le paysage politique libyen connait une succession de structures politiques plus au moins influentes cherchant à ancrer la stabilité et préparer la reprise attendue.

  1.  Situation politique fragile.

En août 2012, le Conseil national de transition (CNT), autorité étatique mise en place le 27 février 2011 et reconnue par la communauté internationale, cède la place au Congrès Général National (CGN), qui a été élue au suffrage universel. Toutefois, le pays reste proie à la violence des milices et le CGN se trouve dans l’incapacité de mettre en place des institutions stables.

Le 25 juin 2014, la Chambre des représentants est élue et se réunit le 4 août, mettant fin au mandat du CGN. Cependant, le 25 août, une minorité d'anciens membres non réélus du CGN décide de rétablir à Tripoli l'ancienne législature, qui se pose en rivale de la Chambre.

À partir de cette date, le pouvoir en Libye est contesté entre la Chambre des représentants, siégeant à Tobrouk et seule reconnue par la communauté internationale, et le Congrès général national, installé à Tripoli et soutenu par des milices islamistes et anti-Kadhafi. Le pays se retrouve également avec deux gouvernements rivaux. Cependant, après l'installation à Tripoli du gouvernement d'union nationale dirigé par Fayez el-Sarraj, le « gouvernement de Tripoli » lui abandonne le pouvoir le 5 avril 2016.

Aujourd'hui, la Libye présente un plateau politique très complexe avec deux centres de pouvoir reconnaissables.

- Le premier centre de pouvoir est le Gouvernement d'entente National (GEN) qui est né de la signature de l'Accord Politique Libyen (LPA) et soutenu par Nations Unies, le Qatar et la Turquie. Il est dirigé par Fayez au Serraj, siège à Tripoli mais dont la composition reste rejeté par la chambre des Représentants de Tobrouk.

- Le deuxième centre de pouvoir est composé par les autorités siégeant à l’Est du pays, en particulier la chambre des représentants de Tobrouk qui appui le gouvernement de Bayda. Les autorités de Tobrouk et Bayda s’allient au maréchal Khalifa HAFTAR reconnu homme fort de l’Est. La chambre des Représentants s’appuie sur le soutien direct de l’Egypte, des Emirats Arabes Unis, de L’Arabie Saoudite et le soutien indirecte des Etats Unies, de la Russie et du Royaume Uni.

  1.  Situation militaire chaotique.

Le paysage militaire libyen se caractérise par la rivalité soutenue entre plusieurs acteurs locaux armés, dont les principaux sont :

  1.  L’Armée Nationale de Libye commandée par Khalifa HAFTAR.

Khalifa HAFTAR est reconnu comme comandant général des forces armées par la Chambre des Représentants en Libye orientale. L’Armée Nationale libyenne autoproclamée (LNA), composée d’un mélange d'unités militaires et tribales ou encore de groupes armés régionaux s’approprie le combat contre les groupes terroristes implantés au pays. LNA développe sa présence à travers la Libye centrale et orientale grâce notamment à un réseau d'alliances tribales.

  1.  EIIL (DAECH) :

Formé principalement de l’Aube de la Libye (Fajr Libia) et d’autres groupes de Tripoli.

  1.  Alliance de milices :

Formée en partie en réponse à l’activité de HAFTAR. Cette coalition comprend des milices islamistes et non islamistes, des groupes armés de Tripoli et de Misrata, et d’autres lutteurs de la Libye occidentale, y compris une  minorité Amazigh.

  1.  Milices de Misrata :

L’une des plus grandes et plus puissantes milices de la Libye. Les forces de Misrata,  formées pour faire face aux activités de le DAECH à Syrte comme dans autres parts de la Libye.

  1.  Situation socio-économique désastreuse.
  1.  Rivalité et diversité ethniques :

Outre la faute d'unité politique, ils s'unissent autres lignes de fracture, diverses et multiples : régionales, locales, tribales, anciens pro-Kadhafi ou considérés comme tels contre anciens opposants ou révolutionnaires de la dernière heure.

  1.  Ingérence extérieure :

Les ingérences étrangères au profit de telle ou telle faction compliquent encore la situation. Les Nations unies mettent en place une mission en charge d’aider à la reconstruction d’un État dans un pays où la légitimité réelle appartient aux groupes armés apparus pendant ou après la guerre de 2011.

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