Coronavirus

La fermeture des frontières, une réponse à la propagation de la pandémie du coronavirus ?

La pandémie du covid-19 aussi appelée coronavirus ou virus chinois, est un virus cousin du SRAS de 2002 et 2003, originaire de la ville de Wuhan en Chine. En effet, c’est à cet endroit que le gouvernement chinois a été informé du premier cas de covid-19 le 30 décembre 2019, aussi appelé patient 0. Personne n’est certain de l’origine exacte du virus, l’hypothèse la plus répandue soupçonne qu’une chauve-souris porteuse du virus aurait été mangée par un pangolin, vendu par la suite dans un marché illégal. Il y a toutefois d’autres théories, comme celle remontant à un laboratoire biochimique chinois à Wuhan qui travaillait sur le SRAS et qui a connu des problèmes de sécurité sanitaire. Afin de se protéger de toutes critiques, le gouvernement chinois a tenté de gérer le virus à l’abris des regards extérieurs (en enlevant, en menaçant et en faisant taire les lanceurs d’alertes) mais l’a finalement annoncé à l’Organisation Mondiale de la Santé le 23 janvier 2020. Tout d’abord comparé à la grippe saisonnière, son expansion exponentielle à travers le monde lui a vite fait atteindre le stade de pandémie (une pandémie est une épidémie présente sur une large zone géographique internationale).

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Actuellement, on compte plus de 2 millions de cas confirmés à travers le monde avec 140 000 décès. La France qui était relativement mal préparée par manque de stock et de production de masques et de tests a un bilan 100 mille cas confirmés et de 17 mille décès. Durant la gestion de cette crise sans précédent en France, le président Emanuel Macron a pris certaines décisions controversées, comme celle de ne pas directement fermer les frontières au début de l’épidémie ou celle de garder les frontières avec les autres pays européens actuellement.

        La fermeture des frontières est-elle une mesure efficace pour lutter contre la propagation du coronavirus ?

        Nous nous pencherons dans un premier temps sur l’efficacité de la fermeture des frontières comme mesure préventive, puis nous verrons s’il y a un intérêt à les fermer à ce stade de l’épidémie.

        Le gouvernement français a refusé de fermer les frontières à l’arrivée de l’épidémie en Europe, nous verrons tout d’abord les raisons de cette décision, puis nous étudierons les arguments de l’opposition.

        Le gouvernement français a suivi l’avis des autorités sanitaires qui était jusqu’au 15 mars de ne pas s’inquiéter et que le virus était comparable à une grippe saisonnière. En suivant ce principe, le gouvernement a mené plusieurs campagne incitant les français à pratiquer les gestes barrières qui sont : rester à 1 mètre de distance, éternuer dans son coude, se laver les mains et éviter de se toucher le visage, mais a tout de même maintenu le premier tour des élections municipales le 15 mars. Ainsi le gouvernement a placardé des affiches de prévention dans tous les aéroports internationaux et dans toutes les mairies, cependant, aucun contrôle sanitaire des arrivants n’a été faite. Ces mesures et le maintien de l’ouverture des frontières est une extension de l’idéologie pro-européenne du président Macron. En effet, ce dernier dénonce lors de son allocution du 12 mars, un « repli nationaliste » de certains pays européens comme l’Italie ou l’Allemagne. De plus, le nouveau ministre de la santé, Olivier Véran parle de la fermeture des frontières de la manière suivante : « c’est une réponse qui scientifiquement n’avait pas d’intérêt ». Le président de la Société Française des Médecines de Catastrophe (SFMC), Henri Julien qualifie cette mesure de « décision symbolique pour tenter de montrer que l’état réagit et pour calmer possiblement les angoisses de la population ». Selon le premier ministre Edouard Philippe, la fermeture des frontières aurait compliqué l’acheminement des matières premières en France, nécessaires pour l’industrie française. De plus, cela aurait empêché les travailleurs frontaliers (personne qui traverse la frontière tous les jours pour se rendre sur son lieu de travail) de travailler. Cependant, certains pays comme l’Allemagne n’ont pas eu besoin de recourir à une solution aussi extrême, en effet, ils ont mis en place un contrôle stricte aux frontières avec un test sanitaire et une mise en quarantaine si besoin. Cependant, cette méthode requiert un nombre massif de tests dont la France ne dispose pas.

Cependant, même si les autorités sanitaires française dénonçaient l’inutilité de la fermeture des frontières, il est indéniable que les pays qui ont le mieux géré la crise et qui s’en sortent le mieux sont les pays qui ont fermé leurs frontières très tôt : c’est le cas par exemple de la Corée du Sud qui a fermé ses frontières dès le début de l’épidémie, de la Russie qui a réussi à empêcher l’arrivée de personnes infectées, de la Chine qui a élevé a l’échelle nationale une frontière imperméable isolant la ville de Wuhan ou encore l’Allemagne, qui certes n’a pas totalement fermé ses frontières mais a limité le flux de personnes infectées. Contrairement à ce que nous a dit le président Macron en disant que « Le virus n’a pas de passeport. », la fermeture des frontières participe à un effet d’endiguement qui ralentit la propagation du virus en empêchant les porteurs du virus de venir. Certains hommes politiques français ont donc poussé cette idée, comme Marine Le Pen du parti du Rassemblement National, qui, dans un tweet datant du 12 mars, demande au président de fermer les frontières. De même, Éric Zemmour disait le 18 mars : « Il aurait fallu fermer les frontières immédiatement. ».  Jeanne Brugère Picoux, membre de l’académie nationale de médecine, a annoncé : « Fermer les frontières est une mesure barrière efficace lorsque la menace est encore lointaine. » et « Ça aurait dû être décidé bien en amont. ».  

Derrière la gestion de la crise et principalement derrière la question de la fermeture des frontières, il est évident que se cache une bataille idéologique autour de la place de la France au sein de l’Europe et du monde.

Nous avons donc vu les arguments autour du débat de la fermeture des frontière à l’arrivée du coronavirus en Europe, cependant, il est peut-être trop tard d’y recours à ce stade de l’épidémie.

Maintenant que l’épidémie est planétaire (pandémie), fermer les frontières ne parviendrait pas à endiguer l’épidémie, ou à la retarder. En effet, comme l’a dit Jeanne Brugère-Picoux, « fermer les frontières est une mesure barrière efficace lorsque la menace est encore lointaine. Aujourd’hui, il est trop tard puisque le virus se trouve de chaque côté de la frontière. ». Fermer les frontières pourrait aussi avoir un impact négatif, cela achèverait de montrer l’incapacité de l’union européenne à gérer la crise liée au coronavirus. Cette impuissance européenne pourrait souffler sur les braises nationalistes, notamment en France qui est l’un des plus grands contributeurs au budget européen, ce qui pourrait signifier la fin de l’Europe actuelle. En effet, le 30 mars Éric Zemmour a annoncé sur C news : « L’Europe est en danger de mort. ». De plus, la fermeture des frontières pourrait compliquer la livraison des 2 milliards de masques venant de chine. Cette mesure pourrait également créer des incidents diplomatiques évitables comme quand la France a réquisitionné une cargaison de masques qui étaient destinés à la Suède. Enfin, fermer les frontières est pratiquement inutile car de nombreux français sont toujours rapatriés des quatre coins du monde. Du reste, nous serions toujours confrontés à des problèmes d’acheminement des matières premières en France comme l’a dit Edouard Philippe.

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