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Commentaire Le Léviathan - Hobbes

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Par   •  2 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  2 642 Mots (11 Pages)  •  1 542 Vues

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Thomas Hobbes, Léviathan. Traité de la matière, de la forme et du pouvoir ecclésiastique et civil « Chapitre XVII : Des causes, de la génération, et de la définition d’une République », 1651

        Selon Thomas Hobbes « l’homme est un loup pour l’homme » : C’est à partir de cela qu’il construira sa théorie politique du Léviathan. Thomas Hobbes (1588 – 1679) est un philosophe anglais qui s’est longtemps consacré à l’étude de la méditation. Il est l’auteur de nombreux ouvrages mais Léviathan, où il expose ses conceptions de la vie politique, est l’œuvre phare de sa carrière. Il décrit l’Etat comme étant le Léviathan, qui est un serpent de mer monstrueux issu de la Bible. Pour comprendre cette réticence envers l’Etat, il faut analyser le contexte dans lequel cet ouvrage fut écrit : De 1642 à 1660, l’Angleterre a connu une guerre civile s’articulant avec de lourdes crises politiques opposant le roi Charles 1er Stuart, qui se fera exécuter, au Parlement. Hobbes définit le Léviathan comme étant le manuel du souverain et met en évidence ce qu’est pour lui la politique moderne. Même s’il était à Paris au moment des faits, accompagné de Descartes ou encore Gassendi, Thomas Hobbes reste un philosophe de référence grâce au Léviathan, par sa conceptualisation de l’état de nature ou encore du contrat social et sa fondation des bases de la souveraineté. Le Léviathan, ainsi que d’autres de ses ouvrages, ont créé de nombreux scandales en Angleterre car il fut accusé d’athéisme et de déloyauté puisqu’il prône la supériorité de l’Etat par rapport à l’Eglise. Des philosophes tels que Descartes par exemple, n’ont pas hésité à le controverser. Dans l’extrait étudié, qui est un extrait du chapitre XVII : « Des causes, de la génération, et de la définition d’une République », Hobbes parle du principe de souveraineté par la transmission de pouvoir dans les mains d’un seul Homme au détriment des autres qui eux, « abandonnent leurs droits » pour le laisser régir la société. Il oppose ainsi les termes de souverain et de sujet. Il met aussi en évidence le lien entre la souveraineté et la paix, la sécurité de chacun. Tous ces éléments se regroupent sur un seul terme qui est l’Etat, qui peut être défini comme étant la personne morale qui représente un peuple dans un territoire sur lequel elle exerce sa souveraineté, son pouvoir. Hobbes considère l’absolutisme comme étant la solution aux instabilités des sociétés : un seul homme doit, selon lui, diriger la société par son pouvoir supérieur.

        Nous nous demanderons en quoi cet extrait fait-il référence à une notion de souveraineté quelque peu passée tout en se questionnant sur l’utilité du Léviathan et de l’obéissance qui l’accompagne sur le bien-être du peuple.

Nous verrons que l’Etat est primordial pour régir et organiser les sociétés (1), puis, que le Léviathan, de la manière dont en parle Hobbes, est en réalité une entrave à la liberté et au bien-être de la société par la passivité et l’aliénation extrême des citoyens (2).

Dans cet extrait, Hobbes montre que la meilleure manière de protéger la société est de donner le pouvoir à une personne qui s’exprime et agit pour le collectif. Pour comprendre cela, nous verrons qu’il dépasse la thèse de l’état de nature en créant un Etat « supérieur » régi par des contrats puis, nous verrons que l’Etat est primordial pour bien vivre en société.

L’état de nature est, pour Hobbes, l’état pour lequel les Hommes n’ont aucun lien direct, à part celui d’être Homme et est surtout un « horrible état de guerre ». Mais, dans cet extrait, le philosophe met en évidence que la société doit être régie par des contrats politiques pour maintenir la sécurité et la paix : cet extrait dépasse l’état de nature. Pour lui, « c’est plus que consentir ou s’accorder : c’est une unité réelle de tous en une seule et même personne, réalisée par une convention de chacun avec chacun » (l. 11 et 12). Les Hommes se doivent de vivre ensemble et ne peuvent plus vivre chacun pour soi. Il est primordial, selon les propos de Hobbes, que la politique régisse correctement la société « par des conventions mutuelles passées l’un avec l’autre » (l.24). Dans nos sociétés modernes, il est impossible de bien vivre sans cette politique, cet Etat, sans ces conventions et normes : une société sans borne, sans aucune limite ne peut résister et ne peut être une société. Ce dépassement de l’état de nature est ainsi intéressant par le fait qu’en découle la mise en place de la souveraineté. Rousseau ou encore Locke se sont eux-aussi penchés sur l’état de nature en reprenant l’idée initiale de Hobbes. Locke, de la même manière que Hobbes montre qu’il manque à l’état de nature une certaine garantie de la sécurité et, en ce sens, il montre que la politique est nécessaire pour la société. Mais, Hobbes va bien plus loin que ça : pour lui, la seule manière de s’unir, n’est pas de s’assembler mais de se soumettre à un seul homme : il faut « rassembler tout leur pouvoir [celui des sujets] et toute leur force sur un seul homme, ou sur une seule assemblée d’hommes » (l. 4-5). Une fois ce contrat d’obéissance, de soumission opéré et l’état de nature totalement dépassé, le peuple serait donc représenté par le pouvoir du souverain. Ainsi, le Léviathan symbolise un Etat qui protège de la nature : il maintient et contrôle la société.

Le Léviathan, cette métaphore faisant référence à l’Etat serait donc nécessaire aux sociétés pour bien vivre ensemble. Si nous nous appuyons sur la définition de Weber pour parler de l’Etat, alors il est « un groupement de domination de caractère institutionnel qui a cherché à monopoliser, dans les limites d’un territoire, la violence physique légitime comme moyen de domination » et, ce terme de domination résonne tout autant dans l’extrait de Hobbes qui parle « d’abandonner son droit ». Mais, malgré cela, le Léviathan est fondamental pour vivre en société ; Hobbes met en lumière que chacun doit reconnaitre « comme sien tout ce que celui qui ainsi tient le rôle de sa personne fera, ou fera faire » (l. 8-9) : En effet, si l’Homme veut la paix, la sécurité et « se nourrir et vivre satisfaits » (l. 4) alors, l’Etat est la solution puisqu’il peut « user de la force et des moyens de tous comme elle le jugera utile pour leur paix et leur commune protection » (l.26). En ce sens, les Hommes ne peuvent prendre des décisions seuls en vue d’une meilleure protection : seul le pouvoir central peut le faire. On pourrait donc penser que le Léviathan est la solution clef pour le peuple et pour le bien-être de celui-ci : Tout est question ici d’autorisation (« J’autorise cet homme »). Comme dirait Rousseau dans Du Contrat Social, « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté », c’est-à-dire qu’en acceptant de faire passer son pouvoir dans les mains d’un autre, on accepte d’être soumis à une entité de pouvoir pour notre bien : on obéit mais on est libre et c’est même en obéissant que nous sommes libres. De la même manière, La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire de 1576 montre que la servitude d’un peuple envers son souverain est légitime puisqu’elle est volontaire. Ainsi, le Léviathan serait nécessaire par ses moyens d’action et créerait une nation regroupée autour d’un cœur qu’est donc lui-même. Il est, en effet, primordial pour la cohésion et pour crée une « unité réelle » (l.11) puisque qu’il est « l’essence de la République » qui veut dire que « ses [ceux du Léviathan] actes sont les actes dont les individus d’une grande multitude » (l.24).

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