Quel rôle pour les Etats dans la globalisation

Exposé Sciences Politiques

Quel rôle pour les Etats dans la globalisation ?

« La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d'une République » écrivait Jean Bodin dans son traité Les Six Livres de la République. La souveraineté étatique représente donc le droit absolu d’exercer une autorité, législative, judiciaire et exécutive sur un territoire et son peuple. Dès lors, aucun pouvoir, aucune entité ne serait supérieure à cette puissance étatique. Cependant ces dernières décennies, l'Etat traverse une « crise » qui remet en question son rôle central dans la société avec l'émergence d'un processus d'unification par-delà des frontières. Ce débat qui questionne la place que doit occuper l'Etat ne peut bien entendu pas se limiter au cadre national. Les phénomènes de globalisation ont une grande influence sur les prérogatives étatiques. La globalisation se définit par le processus historique d’intensification des flux d'échanges, qu'ils soient économiques, humains, informationnels, entre les Etats, elle a débuté avec le développement de « l'économie-monde » capitaliste qui s'accélère depuis de XXe siècle. Nous pouvons donc nous demander comment les Etats s'adaptent au phénomène grandissant de globalisation ?

Dans un premier temps nous verrons que les Etats et leur souveraineté semble s'affaiblir face au développement de la globalisation et dans un second temps nous verrons qu'ils réussissent tout de même à garder une marge de résistance face à ce phénomène.

1. Un affaiblissement des Etats et de leur souveraineté face au développement des flux transnationaux et au transfert de certaines prérogatives

Le monopole étatique n'est plus aussi assuré et les fonctions régaliennes ne sont plus toujours exercée par l'Etat.

A. Une réduction de ses prérogatives face aux institutions internationales ou organisations régionales

Les prérogatives régaliennes sont la sécurité intérieure/extérieure, la justice et les lois, le budget ou encore la monnaie.

Cependant nous pouvons voir la création de nombreuses organisations internationales comme l'ONU, l'OMC ou encore le FMI. De plus, des traités qui contraignent les Etats en les obligeant à se conformer comme le traité sur le libre-échange. Il existe également des organisations régionales qui gagnent du terrain sur les Etats comme l'Union Européenne, l'Asean, le mercosur.

Nous voyons donc que la plupart des prérogatives peuvent être remise en question de la même manière que le monopole étatique peut l'être également.

→ Le monopole de la violence limité par le droit d'ingérence que possède l'ONU = il peut donner le droit à une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d'une autre Etat.

→ Le monopole législatif des Etats limité par les directives européennes, en effet, les Etats ne sont plus les seuls à édicter des règlements et des lois.

→ Le monopole judiciaire est fragilisé par une justice pénale internationale même si celle si garde un champ d'action assez limité, sa mise en place en 98 vient montrer qu'en cas de défaillance d'un Etat pour juger un criminel, la Cour pénale internationale peut prendre le relais.

→ La  monnaie gérer par la BCE et les banques, elles ont une influence forte sur l'économie du pays.

Apparition donc d'une idée de dérégulation et démonopolisation au profit d'acteurs plus internationaux ou régionaux, le rôle de l'Etat semble se diluer.

B. Apparition d'acteurs économiques puissants capables d'influencer les Etats

La globalisation financière se fonde sur la naissance des 3D : déréglementation(arrêt des règlements en matière de capitaux d'un pays à un autre), décloisonnement (atténuation des frontières entre les marchés) et désintermédiation (se financer directement sur les marchés sans passer par le crédit bancaire)

→ Cette globalisation permet à des entreprises de prendre de plus en plus d'importance, c'est notamment le cas des entreprises multinationales qui prennent parfois le dessus sur les Etats. J'ai fait justement le décryptage ayant le sujet Etat et GAFAM et nous avons vu que les GAFAM prennent de plus en plus d'importance et deviennent de plus en plus influent sur la société.

Ces entreprises élaborent des stratégies à l'échelle mondiale et n'ont plus d'identité nationale ni de délimitation claire.

Les FTN de manière générale, gagnent de l'influence, elles pèsent ¼ de la richesse mondiale, 25% du PIB mondial.

→ Monopole financier des Etats remis en cause.

→ Walmart a un chiffre d'affaire égal au PIB de la Pologne (23e pays le plus riche au monde)

On peut ainsi se demander que représente et quelle est l'influence de pays comme le Mozambique ou le Burundi, face à ces FTN.

Nous voyons que certaines de ces sociétés internationales ont la capacité d'imposer des règles en influençant les Etats, notamment en les attaquant en justice.

Ex : La société Philip Morris, spécialisée dans les produits du tabac, empêche le Togo de lutter contre le tabagisme -> le pays africain voulait instaurer une loi de santé publique et la multinationale les a menacés de les attaquer en justice -> retour en arrière du Togo car victoire incertaine

1. Cependant, les Etats conservent une marge de résistance sur ce phénomène de globalisation.

A. Une identité nationale permet une solidarité sociale, l'Etat reste garant de la sécurité et la défense de son propre peuple

Une identité nationale reste très présente, en effet l'Histoire et langue communes ainsi que des symboles sont vecteurs de rassemblement, de socialisation Cela procure un sentiment d’appartenir à un groupe pour les citoyens, ce phénomène est encore très important même dans notre monde mondialisé.

Cette existence d’un esprit national permet au pays de rester unifié contrairement au phénomène de mondialisation où les identités différentes donc litiges, traditions différentes, etc. Il ne peut y avoir de réel sentiment d'appartenance à une nation mondiale en vue de toutes ces différences.

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