Les Musulmans Ont Sanctionné Nicolas Sarkozy
Mémoire : Les Musulmans Ont Sanctionné Nicolas Sarkozy. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nonitoch • 2 Mai 2013 • 622 Mots (3 Pages) • 749 Vues
Les musulmans ont sanctionné Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle. Majoritairement installés dans les quartiers populaires où le taux d'abstention est très élevé, ils ont été déçu par le président qui les avait attirés en 2007. Nicolas Sarkozy a perdu cet électorat en courtisant l'électorat du Front National sur le thème de l'immigration et de la viande halal.
En Seine-Saint-Denis, département qui abrite le plus grand nombre de musulmans, le président sortant a dégringolé, passant de 26,85% au 1er tour en 2007 à 19,48% en 2012. Ce n'est pas une surprise pour Raphaël Liogier, professeur de sociologie à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence. Ce dernier a d'ailleurs observé une "variable musulmane dans les quartiers nord" de Marseille. "Il a pu y avoir à un moment donné un vote musulman en faveur de Sarkozy mais avec ce qui s'est passé au sein même de l'UMP, et notamment les sorties de Guaino, ce n'était plus possible", selon lui.
Pourtant "ils sont plus proches de la droite sur les questions sociétales (mariage, famille, autorité) mais aussi sur les options économiques puisqu'il défendent le libéralisme, l'économie de marché et se méfient de la fiscalité", explique Samir Amghar, sociologue. En plus de défendre ces valeurs, Nicolas Sarkozy "a porté un discours sur la laïcité qui a séduit les musulmans" en 2003, date à laquelle il a créé le Conseil français du culte musulman (CFCM)" analyse Karim Amellal, maître de conférence à Siences Po Paris. Il a ainsi donné un statut officiel à l'islam. Ce qui lui a permis à l'élection présidentielle de 2007 d'attirer des associations de musulmans, qui ont formé des comités de soutien à sa candidature toujours selon Karim Amellal.
Un désamour récent
Le grand tournant arrive en 2010. "Le discours de Grenoble sur l'immigration, la convention de l'UMP sur l'islam, la loi anti-burqa et la polémique sur le halal ont été perçus, par les musulmans, comme des attaques contre leur religion", ajoute Karim Amellal. Le candidat de l'UMP "a estimé que l'électorat frontiste est plus important et vote plus que dans les quartiers populaires", présume Samir Amghar. Le nombre des musulmans inscrits sur les listes électorales n'est pas connu. Mais la France compte 2,1 millions de "musulmans déclarés" de 18 à 50 ans, selon l'INSEE. L'institut IFOP évalue quant à elle, cette communauté à 3,5 millions de personnes.
En outre le 22 avril, "ce n'est plus le même Sarkozy" qui s'est présenté au premier tour de la présidentielle" abonde Karim Amellal. Même s'il "avait certainement prévu de gagner à droite au premier tour avant de tenter de rassembler au second", selon lui, "il est obligé de poursuivre sur la même ligne puisqu'il ne peut gagner qu'avec les électeurs du FN". "Chez les musulmans des nouvelles classes moyennes qui sont plutôt conservateurs, il n'y en a plus un seul qui va voter Sarkozy", pronostique Raphaël Liogier.
Boycotter Sarkozy
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