La théorie Wébérienne de l’autorité
TD : La théorie Wébérienne de l’autorité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Imp7yrion • 9 Février 2017 • TD • 2 225 Mots (9 Pages) • 1 449 Vues
La théorie Wébérienne de l’autorité
Introduction :
Max Weber n’a pas cherché à faire une théorie de l’organisation, sa pensée de recherche est plus large. Selon Philippe Bernoux, « (WEBER) veut tenter de comprendre le sens que représente l’action rationnel pour les acteurs du modèle » capitaliste. La rationalité est l’originalité du capitalisme, partant de ce lien fort entre l’action rationnel et le modèle capitaliste, Weber a construit une image de l’organisation fondée sur l’origine de l’autorité : l’action rationnelle « permet de poser les principes généraux définissant l’entreprise à travers une description de la bureaucratie ». Pour pouvoir répondre à notre problématique : quelles sont les piliers du pouvoir et de l’autorité dans l’organisation ? Nous allons répondre à trois questions de recherche qui représentent les trois axes de notre travail :
- Pourquoi les hommes obéissent-ils aux ordres de ceux qui les commandent ?
- Comment s’y prennent les dirigeant pour faire reconnaitre le bien-fondé de leur autorité ?
- Par-rapport à l’exercice de l’autorité quelle est le modèle d’organisation le plus efficace, quelles sont ses caractéristiques ?
Max WEBER (1864 – 1920) : Avocat, économiste et sociologue allemand. Considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie, ses interrogations portent sur les changements opérés sur la société avec l'entrée dans la modernité. On lui doit notamment des analyses complexes de la bureaucratie, de l'avènement du capitalisme et du processus de rationalisation en Occident. Après avoir étudié l’éthique protestante, les religions et leur influence sur les types d’organisation, WEBER a conclu que les idées ne résultent pas des situations matérielles, d’où le modèle de rationalisation des ensemble humain (bureaucratie) qui a permis l’essor de la société industrielle moderne.
Qu’est-ce la bureaucratie ?
En science politique : « la bureaucratie, c'est le gouvernement par les « bureaux », c'est-à-dire par un appareil d'État constitué de fonctionnaires nommés et non pas élus, organisés hiérarchiquement et dépendant d'une autorité souveraine » Encyclopædia Universalis, c’est-à-dire c’est le pouvoir de conduite détenu par des fonctionnaires de haut niveau hiérarchique. Il est très important de noter que dans la pensée de Max WEBER : la bureaucratie est « le moyen spécifique de transformer un agir en communauté en un agir en société rationnellement ordonné », c’est-à-dire le modèle de rationalisation des ensembles humains qui a permis le développement/ progrès de la société industrielle moderne.
Pour rationnaliser des ensembles humains, ils doivent obéissent aux ordres. Mais, Pourquoi les individus vont obéir aux ordres ?
- Les formes d’autorités
L’étude de Max WEBER conclut que dans tout système d’autorité, les subordonnées « acceptent les ordres parce qu’ils les croient légitimes » Ute Nikolay. Cette légitimité de l’autorité repose sur « la qualité du leader », Max WEBER identifie trois modèles d’organisation :
- L’autorité charismatique :
« Est charismatique la domination fondée sur un dévouement hors du quotidien et justifié par le caractère sacré ou la force héroïque d’une personne et de l’ordre révélé ou créé par elle » Raymond ARON. D’abord le charisme est un ensemble de qualité naturelles qui permettent à un individu de disposer d’une ascendante sur les autres. La domination ou l’autorité charismatique d’un leader repose donc sur des qualités personnelle exemplaires telles que la confiance en soi, le prestige ou le savoir, qui sont jugées supérieures à celles des membres de l’organisation. C’est pourquoi on suit ses ordres : ce type d’organisation repose sur une surestimation de la part des subordonnées. L’autorité charismatique est instable par nature car, le dirigeant peut perdre à tout moment la croyance des membres de son équipe à son charisme : tombé en disgrâce du chef.
- L’autorité traditionnelle :
« Est traditionnelle la domination fondée sur la croyance au caractère sacré des traditions anciennes et à la légitimité de ceux qui ont été appelés par la traditions à exercer l’autorité » Raymond. ARON, la légitimité des ordres est liée à la tradition ou la coutume. Ainsi par exemple un dirigeant est légitimé parce qu’il est le fils de l’ancien patron. Ce type d’organisation peut conduire à des tensions ou conflits : les subordonnées suivent les ordres sans forcément reconnaitre leur légitimité
- L’autorité bureaucratique (rationnel-légal) :
« Est rationnelle la domination fondée sur la croyance à la légalité des ordonnances comme à la légalité des titres de ceux qui exercent la domination » Raymond. ARON, ce type d’autorité est basée sur les compétences professionnelles et les qualifications du dirigeant acquises par sa formation et son expérience. Weber préconise la domination bureaucratique : « c’est un mode d’organisation rationnel, fondé sur la division du travail et la hiérarchie » Ute Nikolay. Ce modèle est qualifié de rationnelle dans le sens ou L’autorité reposent sur des règles écrites, et légale parce que l’autorité repose sur la Légitimité de ceux qui donnent les ordres (rang hiérarchique).
- Les caractéristiques du modèle d’organisation bureaucratique :
WEBER estime que les caractéristiques structurelles de la bureaucratie sont notamment « la règle, la fin, le moyen, l’impersonnalité “objective” », à chaque caractère correspond un ou plusieurs traits, afin d’éliminer les sources d’inefficacité.
- Une structure hiérarchique bien définie : séparation fondamentale doit être opérée, dans la structure de l’entreprise entre les ouvriers et la direction ou les cadres supérieurs. Comme le confirme B. Lussato « l’autorité descend par une ligne : continue et nette, une échelle bien définie de postes ». Ce principe est initié par TAYLOR dans son modèle d’organisation scientifique du travail et repris par FAYOL sous le nom (chaine de commandement).
- La division de travail : déterminer les taches de chaque travailleur, permet de produire mieux avec le même effort : grâce à la spécialisation, les employées deviennent expérimentées et productives. La division de travail fait partie des principes du modèle de l’Administration scientifique du travail de FAYOL.
- L’emploi professionnel est la seule occupation : les attributions de chacun sont définies dans le détail, de manière contractuelle
- Les membres sont personnellement libres et n’obéissent qu’aux devoirs de leur fonction officielle : ils ne sont soumis à l’autorité que pour le seul accomplissement des fonctions cités dans le contrat.
- Chaque emploi est basé sur un socle de compétence bien définie, la sélection et la nomination des employés de fait via des concours, examens ou à la vue de leurs diplômes (la sélection scientifique des ouvriers fait partie des principes tayloriens)
- La rémunération évolue avec le rang hiérarchique et la promotion se fait sur la base du jugement des supérieurs
- Séparation entre la fonction et l’homme qui l’occupe : l’employé n’est pas propriétaire des moyens de l’organisation et ne doit pas les utiliser pour des fins personnelles.
- Les employées remplissent leur fonction de manière impersonnelle : ce n’est pas à celui qui applique une procédure qu’il faut obéir, mais à un ordre, un règlement ou une consigne qui justifie telle ou telle règle légitime et abstrait.
- Appréciation du modèle Wébérien :
- Intérêt de la bureaucratie :
En premier lieu, il est aisé de remarquer que ce modèle vise à garantir la compétence et l’efficacité. Par exemple : les employés d’une bureaucratie sont sélectionnés selon le système équitable des concours et des examens ; si ce principe n’est pas infaillible, il reste le meilleur moyen pour révéler les qualifications professionnelles et pour sélectionner la bonne personne à la bonne place.
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