Le Maroc Et Le Fond Monétaire International

Au lendemain du krach bousier de 1929, de la grande dépression et de l’éclatement de la seconde guerre mondiale, la stabilité du système financier international devient une priorité pour les gouvernements alliés. Rassemblés aux Etats-Unis en juillet 1944, ils signent dans ce but les accords de Bretton Woods et créent notamment, pour en garantir le respect, une nouvelle institution: le Fonds Monétaire International (FMI).

Le FMI est une institution financière internationale dépendant de l'ONU (organisation des nations unis). Il prend la forme d'un « gendarme de prospérité » chargé de promouvoir la coopération monétaire internationale par le développement du commerce transfrontalier. Mais de nos jours son rôle c'est élargi dans plusieurs domaines notamment la globalisation des marché, la mondialisation des économies, la libéralisation des échanges.

L’existence du FMI est officialisée le 27 décembre 1945 après la ratification de ses statuts par 29 pays. Son activité et le système de bretton Woods entrent en vigueur en mars 1947. Tous les pays indépendants sont invités à y adhérer. Des 45 pays présent à Bretton Woods , outre l’URSS qui avait quitté la conférence avant son terme , seuls le Liberia et la Nouvelle Zélande ne ratifient pas les accords .

Actuellement le nombre des Etats membres atteint 187 pays, et le complément de ressources promis ou engagé atteint 600 Milliards de dollars EU dont l’encours des prêts au 18 aout 2011 est de 282 Milliards de dollars EU.

Durant son premier quart de siècle d’existence, le FMI joue le rôle de fonds mutuel de stabilisation dans un système économique basé sur la coopération monétaire et le développement du commerce international. S’il éprouve alors bien des difficultés à imposer son autorité a ses Etats membres –à commencer par les plus influents -, le FMI a le mérite de réguler un système qui permet le développement des échanges commerciaux, la croissance et le plein emploi.

En 1971. lorsque le président américain Richard Nixon abolit les accords de Bretton Woods , le FMI est maintenu en vie mais est condamné à jouer les seconds rôles. C’est seulement au début des années quatre –vingt lors de l’émergence de la crise de la dette du tiers Monde : qu’il est appelé à jouer un rôle majeur dans l’économie mondiale.

Le Maroc aussi, tel que les autres pays en voie de développement, est entré dans une crise financière considérable. Celle-ci résultait de la combinaison d’un certain nombre de facteurs internes et externes. En effet, au lendemain de son indépendance, le Maroc s’est trouvé, confronté à une préoccupation déterminante, le financement de son développement économique c’est ainsi qu’il a eu recours aux emprunts extérieurs pour financer ses investissements.

La notion de dette extérieure désigne tout emprunt, souvent libellé en monnaie étrangère, contracté par un Etat ou un organisme public, auprès d’un non-résident tel qu’une banque privée étrangère ou une institution internationale. Les prêts contractés par une entreprise privée dont l’Etat se porterait garant ou non, font également partis de la dette extérieure des Etats.

L’endettement du Maroc s’est beaucoup accru durant les années 70 avec la forte augmentation des dépenses publiques notamment de l’investissement dans le cadre du plan d’équipement intensif 73-78. Les recettes étaient insuffisantes pour couvrir les dépenses, les autorités publiques ont eu massivement recours aux emprunts extérieurs durant cette période puisqu’au lieu de générer un « effet de levier », l’endettement extérieur du royaume a donné naissance à une spirale d’endettement. Au début des années 80, le Maroc, s’est retrouvé dans l’impossibilité de faire face à ses engagements. Ainsi, le Maroc procéda au rééchelonnement de sa dette. Ce rééchelonnement a pour but de redéfinir les modalités de remboursement en accordant au pays débiteur de nouveaux termes de remboursement. C’est une modification de l’échéancier sans modification du montant total de la dette. Ce mécanisme n’est pas seulement conçu pour alléger la situation financière des débiteurs. Il vise également et surtout à défendre le système financier international, donc à sauvegarder les intérêts des créanciers, notamment les banques, car sans ce procédé, celles-ci risquent de tomber en fillette. Le rééchelonnement n’est accordé que moyennant l’application d’un programme d’ajustement structurel, celui-ci doit faire l’objet d’un accord entre le pays endetté et le FMI. En l’absence de ce programme, les négociations dans le cadre du club de Paris et du club de Londres ne peuvent avoir lieu. C’est ainsi que le Maroc a signé durant la période 1983-1992, neuf accords de rééchelonnement de sa dette, six fois avec le club de Paris pour un montant de 6.7 milliards de dollars, et trois fois avec le club de Londres pour un montant de 3.2 milliards de dollars. De même, le Maroc a signé avec le FMI dans le cadre du programme d’ajustement structurel 7 accords de confirmations pour un montant global de 1513,5 millions de DHs (entre 1982 et 1990).

Pour décortiquer ce sujet, On va poser les questions suivantes :

• Quels sont alors les organes de gouvernance du FMI ? et quelles sont ses principales missions ?

• Quelles sont les origines de la dette extérieure marocaine ? et comment s’est gérée cette dette ?

Pour répondre à ces questions, on va traiter notre sujet selon le plan suivant :

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