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La stratégie de l'interventionnisme est-elle efficace ?

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Par   •  22 Novembre 2015  •  Dissertation  •  2 445 Mots (10 Pages)  •  1 217 Vues

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La stratégie de l’interventionnisme est-elle efficace ?

                                                                                

Introduction :

 

➔ L’interventionnisme correspond à l’intervention d’un Etat ou d’une organisation supranationale dans un conflit entre deux parties, qu’il soit interne ou entre deux entités.

➔ Aujourd’hui la souveraineté nationale est remise en question par l’ingérence. Cette crise de la souveraineté est le résultat de l’interdépendance des pays d’une part, mais surtout de cette tendance qu’ont les puissances, se sentant en paix chez eux, à vouloir intervenir  dans des pays en tant que « gendarme du monde », au nom de l’urgence humanitaire.

➔Ce concept d’ingérence, introduit par Revel en 1979, induit donc la possibilité de violer la souveraineté d’un Etat.

➔ Le thème de cet exposé est la Puissance, un concept difficile à définir. Dans ce cadre, on entendra la puissance comme les moyens qu’utilise un acteur afin de faire infléchir les actions et le comportement des autres acteurs dans le sens de ses intérêts.

➔ L’interventionnisme est donc censé nourrir des intentions purement humanitaires, de venir en aide aux populations, mais aussi permettre une nouvelle expression de la puissance. L’interventionnisme, une méthode efficace, mais pour qui ?

L’enjeu central de cet exposé est justement de comprendre toutes les subtilités de l’interventionnisme, ses motivations, ses résultats, et in fine, d’essayer de cerner le lien  entre interventionnisme et puissance.
Un tel sujet pousse donc à réfléchir quant aux motivations d’une intervention, certes, mais aussi des répercussions sur les sociétés. Nous pouvons donc nous demander à qui la stratégie de l’interventionnisme est-elle la plus profitable ?

Il s’agira d’abord de s’intéresser aux bénéfices que tirent les pays intervenant de cette méthode, pour ensuite se pencher sur l’efficacité de l’interventionnisme dans l’accomplissement  de son objectif initial, à savoir, l’humanitaire.

  1. L’interventionnisme, un outil d’expression de la puissance sous couvert humanitaire.
  1. Un concept datant du XVII ème siècle.

➔L’idée que les Etats sont souverains mais que dès lors qu’il ne respecte plus sa population, il faut intervenir pour la sauver naît avec  Hugo Grotius  au début du XVIIème siècle. En effet, selon cet auteur, il ne faut cautionner que les guerres justes, c’est à dire les guerres à vocation défensive dont le but est de protéger la population et le patrimoine de l’Etat suite à une agression, et les guerre coercitives dont le but est de punir la violation du droit des gens, du droit naturel.

➔Au XIX ème siècle, l’idée d’intervenir dans un pays étranger afin d’y aider la population  est repris par les Européens  sous la forme d’ « intervention d’humanité », ce qui légitima des interventions en Turquie sous prétexte de sauver les chrétiens y vivant.

➔ La notion d’ingérence naît avec la guerre du Biafra (1967-1970), où la guerre civile et surtout la famine provoquèrent un à deux millions de morts. La médiatisation intense de ces évènements engendra un élan humanitaire, jusque là ignorée par les chefs d’Etats au nom de la neutralité et de la non-ingérence, prônant l’ingérence afin de venir en aide aux réfugiés. Cette situation a entrainé la création d’ONG comme médecin sans frontière.

➔ Ce droit d’ingérence est reconnu en 1988 par le droit internationnal, et la première intervention au nom de ce droit se fait au Koweït en 1991, pour venir en aide au Koweït suite à son invasion pour l’Irak.

➔ Cette notion va être revue par la suite en 2001 par une commission convoquée par Kofi Annan. Cette commission renommera, à travers un document, le droit d’ingérence en Responsability to protect (R2P). Ce dernier codifie clairement l’utilisation de la R2P, selon 3 responsabilités :

        ° Responsability to prevent : la communauté internationale se doit de rester vigilante et de renforcer les capacités de la population lafin d’éviter qu’un leader viole les droits de l’homme, en promouvant la transparence par exemple. Elle se doit donc d’agir afin d’éviter l’avènement de conflits.

        ° Responsability to react : il est nécessaire de réagir à des violations des droits de l’homme. Mais l’intervention militaire est un dernier recours,  il faut d’abord tenter d’autres stratégies comme la diplomatie, l’embargo, voire le «  naming and shaming »

        ° Responsabilty to build : Il faut aussi, après être intervenu, procéder à des phases de stabilisation et de reconstruction de l’Etat, en engageant les acteurs locaux.

 Cette politique d’interventionnisme s’est poursuivie au XXIème siècle, avec de nombreuses interventions, majoritairement sous l’égide de l’ONU, pour des raisons officiellement humanitaires, allant de l’opération Licorne en Côte-D’ivoire au début des années 2000, à l’opération Barkhane au Sahel en 2014.

Cependant, les motivations des interventions sont souvent victimes de vives critiques. La confusion entre droit et devoir d’ingérence complique la séparation entre motivations humanitaire et politiques.

  1. Les motivations des intervenants ; un désintéressement total ?

On est dans un monde où il y a une véritable interaction entre tous les pays : ce qui est néfaste à un petit Etat l’est, à terme, aux  les plus grands. Les grandes puissances ne peuvent donc pas rester indifférentes aux problèmes mondiaux.

L’interventionnisme, à travers le droit d’ingérence, n’est censé avoir comme vocation que l’aide humanitaire. Les initiatives d’intervention dans les pays ont, en tout cas, été justifiées par une volonté de venir en aide à la population ou, du moins, l’humanité.

En effet, si on regarde quelques exemples d’interventions durant dernière décennie ;

➔Pour l’Irak en 2003, l’intervention est justifiée par des sources assurant que l’Irak développe à la fois des armes chimiques et bactériologiques (Anthrax), mais aussi nucléaires, pouvant être opérationnelles en à peine 1 an. L’intervention avait donc pour but de protéger l’humanité d’un possible conflit nucléaire.

➔L’intervention en Lybie en 2011 était dans le but de contrer la répression très violentes et surtout très meurtrière de Kadhafi  en vers les manifestants.  Il y a donc une réelle volonté, humanitaire, de stopper un dictateur qui « a déclaré la guerre à son peuple » selon Angela Merkel.

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