La Femme au Maghreb

Au Maghreb en général et au Maroc en particulier, l'engagement politique des femmes est inévitablement complexe, car il est constamment entravé par des obstacles et par les facteurs idéologiques, culturels, économiques et sociaux.

Dans la plupart des cultures, il existe une matrice du pouvoir politique composée d'un grand nombre de hiérarchies sociales, dont le genre n'est qu'un élément parmi d'autres. La dominance mâle dans la région a intentionnellement réduit l'activité politique des femmes, en faveur des hommes qui continuent à monopoliser le pouvoir et la prise de décision. Cela explique la nécessité de la participation des femmes en politique et dans les différents rôles publiques.

Malgré toutes les restrictions sociales et culturelles, une part importante de la vie politique nationale dépend de la participation de la femme.

Les femmes marocaines ont lutté contre le colonialisme et ont contribué au développement et au progrès de la société dans les périodes de paix et de transition. Même si les femmes marocaines ont récemment pris part à la vie politique formelle, leur impact reste limité puisque la société reste imprégnée par la pensée conservatrice. De plus, le taux élevé d'analphabétisme parmi les femmes (65%) les empêche de développer une prise de conscience quant à l'existence des droits civils et politiques encourageant leur participation. Fatema Mernissi révèle que le discours religieux et le nationalisme relèguent la question des femmes et leur participation politique à un niveau secondaire. Elle ajoute dans « Sultanes Oubliées, 1990 » : bien que la mentalité arabo-musulmane favorise l'intelligence féminine, elle n'accepte pas encore la volonté politique individuelle de la femme.

Les femmes musulmanes en général se sentent handicapées non pas par leur incompétence ou par leur manque d'expérience, mais par la conviction commune que la politique est le monde des hommes. Ces derniers font rarement confiance aux femmes quand elles sont aux rênes du pouvoir public. Cela explique le nombre relativement faible des femmes élues au parlement ou aux communes. Heureusement que le système des quotas a été mis en place, sans lequel il n'y aurait pas autant de femmes au parlement.

La majorité des femmes qui ont lutté pour l'égalité des sexes, ainsi que pour l'émancipation des femmes proviennent de l'élite qui jouit de conditions de vie confortables, à la différence de celles démunies qui continuent à lutter pour satisfaire les besoins de base de leur famille.

Malgré toutes les contraintes, les femmes ont joué un rôle actif dans l'histoire politique de notre pays. Toutefois, il est intéressant de noter que leur engagement politique est insignifiant par rapport à celui des hommes pour des raisons liées aux traditions et aux mentalités. Néanmoins, tout au long de l'histoire, elles ont exercé le pouvoir politique d'une manière particulière et spécifique, et dans de nombreux cas, leur activisme se distingue de l'activisme politique des hommes.

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