Violence dans les manifestations

En quoi les violences dans les manifestations, symbole de la liberté d’expression, sont-elles symptomatiques de la fragilisation du lien social ?

Violences : Abus de la force physique et du matériel mis à disposition ( armes, briques, matraques…)

Règles et limites : L’usage de la force par la police ou la gendarmerie n’est légal que s’il est nécessaire et proportionnel. La violence de certains individus n’autorise pas les États à faire usage de la force publique contre tous les manifestants car ce ne serait ni nécessaire ni proportionné.

Si certaines personnes commettent des violences pendant une manifestation, le droit international rappelle que cela ne doit pas nécessairement remettre en cause le caractère généralement pacifique du reste de la manifestation.

Si l’usage de la force est nécessaire, en dernier recours, il doit se limiter au maximum aux personnes qui commettent les violences. S’il n’est pas possible de les cibler, et que des personnes pacifiques risquent d’être touchées par accident, la police et la gendarmerie doivent dans certains cas renoncer à faire usage de certaines armes.

Le droit français autorise malheureusement les dépositaires de la force publique à faire usage de la force au-delà de ces cas précis. Notamment pour disperser des attroupements, quand deux sommations sont restées sans effet, et même si aucun individu dans l’attroupement ne commet de violences.

Manifestations : Réunion publique, défilé organisé pour manifester une opinion ou une volonté.

Règles et limites : En France,la manifestation doit être déclarée pour être légale, la déclaration doit être faite en mairie ou à la préfecture de police de Paris, pour la Capitale, dans un délai compris entre 15 jours et 48 heures avant la manifestation. Les organisateurs doivent donner leurs noms, adresses, l’objectif, la date, le lieu, et le parcours de la manifestation.

Pour être légitimes, les restrictions au droit de manifester doivent être prévues par la loi et nécessaires pour protéger un intérêt public.

Enfin, les moyens employés pour restreindre le droit de manifester doivent être strictement proportionnés au but poursuivi.

Liberté d’expression : La liberté d’expression est un droit essentiel qui permet aux sociétés et aux individus de se développer et de faire valoir d’autres droits. C’est donc un levier pour promouvoir et défendre l’ensemble des droits humains.

Règles et limites : La liberté d’expression est aujourd'hui encadrée par la loi qui fixe des limites : la diffamation, l'injure, la provocation à la haine ;qui comprend le racisme et l'antisémitisme, ou encore l'apologie du terrorisme. Le droit français distingue l'expression des idées et la protection des personnes.Tous les jours, des citoyens, des journalistes ou des défenseurs des droits humains sont surveillés, arrêtés, battus ou menacés, simplement pour avoir exprimé des idées ou un point de vue, pour avoir manifesté, ou cherché ou diffusé des informations. Cependant la limiter, c’est attaquer et menacer l’ensemble des droits humains.

Lien social : Le lien social est l’ensemble des liens culturels, sociaux, économiques et politiques qui relient les individus dans leur vie quotidienne au sein de groupes divers (ce que c’est, définition essentielle) et qui assurent l’intégration sociale tant du point de vue individuel que celui de la société globale (à quoi ça sert, définition fonctionnelle).

Comment le lien social peut-il être fragilisé par les violences dans les manifestations ?

Prenons l’exemple de la révolte des “gilets jaunes”, nous verrons alors que ce mouvement a crée un certain lien social à faible echelle. Cependant l’ampleur du mouvement et les violences subies par les manifestants et la police ont fragilisé ce lien social. Enfin nous verrons à travers des exemples plus larges que la liberté d’expression en France est une des sources majeures de la fragilisation du lien social en France.

Ⅰ - La création du lien social à travers ces manifestations

D’un côté, les manifestants,à travers les multiples interactions provoquées par le conflit social, se sont rencontrés et ont noué des liens de sociabilité. Ces rencontres ont eu lieu dans le cadre des actions liées au conflit social (occupation de ronds-points, manifestations).

D'après Michel Wieviorka, “les mouvements sociaux prennent très souvent une dimension festive. Les participants se mettent à vivre au même rythme, ils mangent ensemble, partagent des moments du quotidien. Il se crée alors une relation interpersonnelle dans le conflit”. “Dans le cas des gilets jaunes, c’est très particulier”, poursuit le sociologue. “Ce mouvement, qui n’a pas touché une classe socioprofessionnelle précise, a permis de rassembler des gens qui ne se seraient jamais rencontrés autrement” Ainsi certaines personnes comme Claudie et Michel, deux retraités originaires du Loiret, respectivement âgés de 64 et 68 ans, se sont rencontrés sur un rond-point de leur région. "On manifestait ensemble et on discutait. Je lui ramenais des casse-croûtes et petit à petit on s'est donné la main et maintenant on est ensemble”, a raconté Claudie à France Bleu. Ces retraités, asphyxiés par des maigres retraites, se sont rendus compte qu’ils étaient plusieurs à avoir le même train de vie.

D’un autre côté, les opposants au mouvement se sont aussi retrouvés, surtout sur les réseaux sociaux afin de débattre sur les actes et les revendications des gilets jaunes. Ils ont ainsi, dans une moindre mesure, créé un lien de sociabilité. En effet ce phénomène est visible sur Twitter par exemple où un grand nombre d’internautes ont utilisés des hashtags comme #balancetongiletsjaunes ou #sansmoile17 (contre le blocus prévu le 17 Novembre 2018). A travers ces tweets et des arguments fondés, ces utilisateurs cherchent à contrebalancer les idées des gilets jaunes. On peut utiliser l’exemple de Rachida, infirmière libérale de 53 ans qui montre son opposition au mouvement des « gilets jaunes » sur twitter et affirme « Je comprends leur colère,

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