LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Pacte de préférence et promesse de vente

Cours : Pacte de préférence et promesse de vente. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Octobre 2021  •  Cours  •  3 791 Mots (16 Pages)  •  866 Vues

Page 1 sur 16

Pacte de préférence et promesse de vente 

Séance 5 : 


« Pacte de préférence et promesses de vente sont des contrats à durée déterminée ». 



Les avant-contrats, véritables contrats préparatoires à la conclusion d’une vente, ont pour objectif d’encadrer les négociations et pourparlers destinés à aboutir à des contrats. En principe, la vente se forme par le seul échange des consentements qui n’est soumis à aucune condition de forme exigeant l’usage des contrats préparatoires. Si ce recours n’est donc pas obligatoire, cela permet aux parties, qui ne peuvent ou ne veulent recourir à une vente directe, de recourir à une réalisation progressive de la vente. Par conséquent, cette étape souvent négligée apporte une sécurité juridique supplémentaire à ne pas omettre. Ainsi, il existe trois types d’avant-contrats, le pacte de préférence, la promesse unilatérale de vente et la promesse synallagmatique de vente.  

Cependant, cette sécurité juridique apportée par les contrats préparatoires est sans doute à relativiser dans certains cas. En effet, si par exemple la promesse de vente est conclue pour une période indéterminée, la ou les parties pourraient se retrouver dans une situation inconfortable. Elles se retrouveraient en quelque sorte enfermées dans une situation juridique. Par conséquent, la qualification des promesses de vente et du pacte de préférence comme contrat à durée déterminée ou contrat à durée indéterminée semble intéressante afin deI cerner leurs atouts et éventuels inconvénients.

PB: L’affirmation « pacte de préférence et promesses de vente sont des contrats à durée déterminée » conduit alors à s’interroger sur la prévision ou non d’un terme extinctif dans de tels contrats.

Afin de parvenir à répondre à une telle affirmation, il convient d’analyser le régime juridique et les solutions jurisprudentielles relatives au pacte de préférence d’une part, pour lequel les exigences formelles divergent quelque peu de la pratique (I), puis à la promesse unilatérale de vente et à la promesse synallagmatique de vente d’autre part (II).

I - Le pacte de préférence octroyé dans le cadre d’un contrat de vente.

  1. Les éléments constitutifs du pacte de préférence: la durée. 

Comme nous l’avons énoncé, le pacte de préférence défini à l'article 1123 du CCiv, est un contrat par lequel une partie s’engage prioritairement à proposer à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait à contracter. 

Ex : Madame X hésite à vendre sa maison, elle s’engage auprès de Monsieur Y de traiter prioritairement avec lui dans le cas où elle vendrait sa maison. Il s’agit donc d’un pacte de préférence. 

Cet avant contrat est le résultat d’un accord de volontés entre le promettant et le bénéficiaire. Le pacte à seulement pour objet le droit de priorité que le promettant consent au bénéficiaire dans l'hypothèse où il envisagerait de vendre son bien convoité. 

Il faut aussi noter que le pacte de préférence crée une obligation à la charge seul du promettant, car il s’engage à vendre le bien en priorité au bénéficiaire, notons tout de même que le bénéficiaire est libre de ne pas exercer son droit de préférence. 

 

Comme tous contrats, le pacte de préférence est soumis aux mêmes conditions énoncées à l'article 1128 du code civil, en effet, les parties doivent être capables, le pacte doit être licite et il doit résulter d’un accord de volonté. Ce sont donc les conditions nécessaires à la validité du pacte ; mais d’autres ne le sont pas comme le prix ou la durée. 

En effet, nous pouvons néanmoins noter, que le prix n’est pas une condition de validité du pacte de préférence. Effectivement, ni la loi ni la jurisprudence exigent un prix déterminé ou déterminable dans cet avant contrat. 

Tout comme la durée, il ne s’agit pas non plus d’une condition de validité du pacte de préférence, sous réserve de la prohibition des engagements perpétuels. (art 1210 CC).

Le principe de prohibition des engagements perpétuels signifie que nul ne saurait être engagé indéfiniment dans des liens contractuels, et en droit cela est interdit. 

Dans la décision du 15 Janvier 2003 (doc 4), la CA retient que l'obligation de proposer de vendre un immeuble à des bénéficiaires déterminés sans qu'aucun prix ne soit prévu est purement potestative et ne constitue pas un pacte de préférence.

La CASS car la condition potestative doit émaner de celui qui s'oblige et que la prédétermination du prix du contrat envisagé et la stipulation d'un délai ne sont pas des conditions de validité du pacte de préférence.

Mais, si la stipulation d’un délai n’est pas essentielle à la création du pacte de préférence, le promettant est tenu à l’égard du bénéficiaire sans aucune limitation de durée, ce qui peut devenir très contraignant, ainsi la fixation d’une durée est donc largement souhaitable afin de limiter dans le temps l’obligation du promettant. 

Cependant, la cour de cassation a eu l'occasion de se référer au critère de la durée excessive pour apprécier la validité d'un pacte de préférence qui avait été stipulée pour une durée de 20 ans ( com. 27 sept. 2005). 

En tout état de cause, le pacte de préférence conclu pour une durée déterminée est valable.

La durée peut être celle du contrat auquel le pacte de préférence est adjoint, comme un bail. On ne peut pas résilier unilatéralement un engagement contractuel à durée déterminée, ainsi pour un bail (6 juin 2012).

On peut prévoir une longue durée, ainsi que le prix, pour éviter la spéculation (23 Septembre 2009), notamment quand une vente a été consentie par un organisme public ou d’intérêt général à un prix faible. La stipulation d’une longue durée n’est pas une atteinte au droit de propriété.

Le pacte peut être aussi à  durée indéterminée même si la  jurisprudence est réticente à l’indétermination d’un délai.  Car en l’absence de durée le  promettant serait tenu indéfiniment et le  droit du bénéficiaire serait transmissible à ses héritiers, et cela peut aussi sembler contraire au principe de prohibition des engagements perpétuels. 

...

Télécharger au format  txt (24.7 Kb)   pdf (103.6 Kb)   docx (722.1 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com