Les transformations menant à l'Etat-nation
Cours : Les transformations menant à l'Etat-nation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Célia A. • 14 Octobre 2020 • Cours • 2 916 Mots (12 Pages) • 332 Vues
ITRE I Les transformations menant à l’Etat-nation
Chapitre 1 - La rencontre de l’Etat et de la nation partie rédigée
La Nation désigne une population qui a conscience d’elle-même, de l’unité qu’elle forme. La Nation est donc un terme qui ne peut concerner que des populations humaines. Elle n’est pas un donné immédiat de la conscience. C’est une représentation collective que se donne une population. C’est une idée qui suppose un certain niveau d’évolution de la conscience collective et des consciences individuelles. La nation est une idée politique : en tant qu’idée, elle traduit intellectuellement un fait social et, en tant que politique, elle concourt à la modification de la réalité sociale. La nation est une idée agissante. Ainsi, après un temps de maturation, cette idée va cours semaine 1 6 transformer la manière dont le pouvoir politique va s’exercer (Sch. 1). C’est également une idée chargée de valeurs collectives : en effet, la nation se charge des valeurs qui expriment les idéaux du groupe national. Elle prend sur elle, elle assume ces valeurs fondatrices de l’organisation politique (comme les valeurs de démocratie, d’égalité de liberté). La nation agit par l’intermédiaire de l’Etat qui est son expression juridique. L’Etat (et le droit qu’il crée) exprimeront donc et protègeront les idéaux de la nation (Sch. 2). .
SCH 1- La transformation du pouvoir politique par l’idée de nation Le phénomène du pouvoir n’a pas attendu l’idée de nation. Mais celle-ci va modifier la représentation et l’exercice de ce pouvoir politique : le pouvoir politique va devenir un pouvoir impersonnel exercé par un être juridique abstrait : l’Etat. (S.1) L’ancrage social et politique de l’idée de nation va également transformer la représentation de la société et du système juridique dans le sens d’une unité et d’une certaine uniformité (S.2) cours semaine 1 7
S.1 La société politique étatisée
§1- Les formes du pouvoir politique (manuel p. 8)
Le pouvoir politique a connu des modalités d’exercice différentes selon les époques avant de parvenir à sa forme moderne étatique ($1.) Cette forme moderne du pouvoir politique se caractérise en occident une séparation proclamée du politique et de l’économique qui rattache le pouvoir politique à l’intérêt général, national. ($2) A. Typologie des formes du pouvoir politique (manuel p. 8) 1°) la forme anonyme C’est une forme archaïque. Elle se manifeste dans des sociétés sans histoire, sans écriture, essentiellement préoccupées par la nécessité de survivre (recherche de la nourriture, d’abris..). La trame du tissu social est constituée par les relations familiales et/ou tribales. Son originalité est d’ignorer la distinction gouvernantsgouvernés. La coutume, la loi des ancêtres ou la loi des Dieux est cours semaine 1 8 acceptée par chacun des membres de la communauté, sans qu’il soit besoin d’une autorité humaine supérieure pour la faire respecter. Quand une sanction intervient, en cas d’infraction, ce sont les dieux qui l’ordonnent et c’est l’ensemble du groupe social qui l’administre au nom des Dieux. Lorsque une guerre ou une expédition de chasse importante requiert la désignation d’un chef, ce dernier n’exerce de pouvoir de commandement que durant le temps du conflit ou de la chasse. Ensuite, il “rentre dans le rang”. -Il s’agit d’une forme de société anarchique, au sens ethnologique du terme, sens qui est à distinguer du sens politique (selon lequel l’anarchie est une forme idéale d’organisation de la société à base de petits groupes établissant entre eux des relations contractuelles) C’est une situation unique car dans toutes les autres formes du pouvoir politique l’on observe une distinction claire entre ceux qui commandent, les gouvernants et ceux qui obéissent : les gouvernés et pour certains auteurs comme il n’y a pas de pouvoir politique sans autorités politiques, c’est à dire sans détenteurs identifiés du pouvoir de commander, ces sociétés ne connaissent de pouvoir “politique”. La forme anonyme n’est pas stable. La plupart du temps, il arrive qu’un membre du groupe social finisse par revendiquer un pouvoir politique propre en se fondant cours semaine 1 9 sur une qualité supérieure comme un pouvoir spirituel (sorcier) ou une capacité de chef militaire. Alors, la distinction gouvernants/gouvernés apparaît. 2°) la forme patrimoniale La détention du pouvoir politique y est rattachée à la propriété d’une terre. Le pouvoir politique est exercé alors par le propriétaire sur les hommes qui vivent sur sa terre. Le pouvoir politique suit la propriété de la terre et il est donc un bien du patrimoine privé qui se transmet par héritage. Le pouvoir politique est alors naturellement identifié à la personne du propriétaire qui l’exerce. Le pouvoir politique fait un avec la personne physique de son détenteur. Il y a personnification du pouvoir. Cette forme du pouvoir politique est observable dans le système féodal. Ce système aboutit à un démembrement des propriétés par succession et donc à un émiettement progressif du pouvoir. Il ne permet pas la constitution d’espaces territoriaux puissants. Il favorise les luttes intestines à l’intérieur du royaume: lutte des grands seigneurs entre eux et difficulté du roi à s’imposer vis à vis de ses vassaux. Ces inconvénients vont le condamner à disparaître. cours semaine 1 10 Le pouvoir va se dépatrimonialiser peu à peu avec l’essor de la théorie du pouvoir royal de droit divin. (C’est la conception théocratique du pouvoir). Cette théorie introduit • l’idée que le pouvoir légitime vient de Dieu et non de la propriété de la terre (qui a pu être obtenue par la force) • l’idée que le pouvoir appartient à une lignée : il ne se transmet plus par héritage en se divisant. Il se transmet en bloc au premier né. • l’idée que le pouvoir est une fonction confiée par Dieu. Le pouvoir n’appartient pas en propre au Roi. Elle justifiera le système de pouvoir absolu dans lequel le roi ne connait de limites que celles que lui dicte sa conscience de chrétien. Cet absolutisme appellera une nouvelle étape.
3°) la forme impersonnelle La forme impersonnelle d’exercice du pouvoir politique suppose que l’on puisse concevoir le pouvoir politique comme une chose en soi, distinct de celui qui l’exerce. Le pouvoir politique devient une fonction assumée par les gouvernants au service de l’ensemble du groupe social. Celui qui gouverne exerce un pouvoir qui ne lui appartient pas. Il s’exerce objectivement pour le bien commun,
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