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Le soleil des scorta, Laurent Gaudé

Dissertation : Le soleil des scorta, Laurent Gaudé. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2019  •  Dissertation  •  2 834 Mots (12 Pages)  •  5 205 Vues

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  • Le personnage du roman, du XVIIe siècle à nos jours.

LAURENT GAUDÉ, Le Soleil des Scorta, 2004.

  1. Auteur[pic 1]

Laurent Gaudé est un écrivain français né en 1972 à Paris (ayant actuellement 45 ans). Il fait des études de lettres axées sur la dramaturgie, ce qui l’amène premièrement à l’écriture de pièce de théâtre comme Les Sacrifiées (2004).

Il est d’abord récompensé du Prix Goncourt des lycéens et du Prix des librairies pour La Mort du roi Tsongor en 2002. Puis, deux ans plus tard, il reçoit le Prix Goncourt et d’autres prix importants pour Le Soleil des Scorta, son troisième roman, qui obtient un grand succès et est traduit à l’international, en 34 langues.

Son dernier roman, Écoutez nos défaites, sort en 2016.

  1. Titre et incipit

2.1 Que suggère le titre du roman avant la lecture du roman ?

        « Le Soleil », écrit en début de titre avec une majuscule, semble être un aspect important de l’histoire. Il est suivi d’un COD, « des Scorta », constitué d’une préposition plurielle et d’un nom propre : le soleil appartient donc à ces Scorta, qui semblent être un groupe, une famille. Le soleil peut nous donner l’atmosphère, le climat dans lequel se déroule le roman. Étant aussi un terme plutôt mélioratif, il peut être assimilé à ce qui fait le bonheur, la joie de ces Scorta.

        Comment le comprenez-vous après la lecture du roman ?

        Le soleil est bien l’un des thèmes principaux de l’œuvre. Sa mention est récurrente tout au long de l’histoire. On le voit, lui et ses effets, dans certains titres de parties. Dès la première partie, « La chaleur du soleil » débute la première phrase du roman. Il accompagne la vie des personnages au fil des années, les évènements racontés se passent presque tous en été, sous sa chaleur et sa lumière accablante. Il fait leur malheur, peut être le « soleil lion » qui tyrannise les hommes, un meurtrier (comme avec Don Carlo Bozzoni), comme il peut être une de leurs sources de bonheur. C’est à lui que certains Scorta s’identifient, comme Domenico qui considère les hommes comme des « mangeurs de soleil », ou Donato qui se dit être le soleil couchant, au moment de sa mort. Chaque membre de cette famille possède une vision différente de cet astre, Giuseppe le considérant comme l’un des acteurs du plus beau moment de sa vie : le repas familial au trabucco. Le soleil est constituant de la vie des Scorta, comme le village. Il fait grandir les oliviers et assure le tourisme. Il est Montepuccio (Italie du Sud), à la fois père et bourreau des Scorta.

2.2  Incipit

        L’incipit semble répondre aux attentes du lecteur. Le cadre spatio-temporel est posé et précis. Nous avons le lieu de l’histoire : « Montepuccio », dans « le massif du Gargano ». L’action se passe à « deux heures de l’après-midi », pendant « le mois d’août », en l’an « 1875 », sous une chaleur écrasante. On nous présente également deux personnages, Luciano Mascalzone et Filomena Biscotti, et l’intrigue : Luciano a été en prison pendant 15 ans et veut exercer sa « vengeance » sur le village qui l’a méprisé. Luciano et Filomena ont une relation et une histoire commune. Les thèmes récurrents du roman, le soleil, le passé, … sont enfin absorbés.

  1. Au cours de la lecture

3.1Combien y a-t-il de narrateurs ?

L’histoire est développée par deux narrateurs : un narrateur omniscient contant la quasi-totalité de toutes les parties, à la troisième personne du singulier. Extérieur au récit, il connait tout des personnages, cite parfois leurs pensées, fait des prolepses, des anticipations, parle des évènements à suivre et sait même l’attitude des personnages dans la mort, comme quand Carmela « dépos(e) un baiser sur le bois (du cercueil) – ce qui fit sourire Raffaele dans sa mort », au chapitre VIII ; un narrateur intérieur au récit, qui s’exprime à la fin des parties, sauf la dernière. Il s’agit du personnage de la vieille Carmela, s’exprimant à la première personne, qui confie son histoire à un « vous », au curé Don Salvatore, avant que sa mémoire ne lui fasse défaut.

        3.2Justification des titres des dix parties

  • « I, Les pierres chaudes du destin » : Luciano Mascalzone subit la haine de Montepuccio et meurt à coup de pierres, rendues chaudes par le soleil. Tout ceci et ce qui s’ensuit ne sont que la fatalité du destin.
  • « II, La malédiction de Rocco » : Rocco Scorta-Mascalzone, fils de Luciano, à sa mort, maudit ses enfants et leur descendance en les vouant à la pauvreté en passant un pacte avec Don Giorgio.
  • « III, Le retour des miséreux » : Les trois enfants de Rocco, Domenico, Giuseppe et Carmela, reviennent à Montepuccio, après leur tentative ratée de chercher une vie meilleure en Amérique.
  • « IV, Le tabac des taciturnes » : Les trois Scorta et leur frère de cœur, Raffaele, décident de prendre leur destin en main, en fondant avec effort le premier commerce de tabac du village. Ils sont nommés les taciturnes par les Montepucciens, car ils sont les enfants de « la Muette », d’une femme qui ne pouvait pas parler.
  • « V, Le banquet » :Raffaele convie toute la famille Scorta, adultes et enfants, à un repas gargantuesque en bord de mer, qui devient un jour mémorable et rempli de bonheur pour tous.
  • « VI, Les mangeurs de soleil » : Domenico a une vision personnelle des habitants des Pouilles et du Sud : ils sont nés et faits de soleil, et mangent les fruits qu’il permet de créer.
  • « VII, Tarentelle » : La tarentelle est une danse de Calabre, qu’Elia, fils de Carmela, décide de pratiquer, pour soigner son amour désespéré et obsessionnel pour Maria. Le rendant fou, elle lui fait incendier le bureau de tabac, qui est tout la vie de la mère, mais lui permet aussi de gagner le cœur de Maria.
  • « VIII, La plongée du soleil » : C’est en imitant celle-ci que Donato, frère d’Elia, quitte le monde. Il abandonne en effet sa barque au large des côtes pour plonger avec le soleil couchant dans la mer. Raffaele meurt aussi.
  • « IX, Tremblement de terre » : Un imprévisible tremblement de terre frappe Montepuccio. La terre se fissure et fait disparaître la vieille et sénile Carmela, qui rejoint ainsi ses frères, après une vie de remords.
  • « X, La procession de Saint’Elia » : C’est pendant cette fête ancestrale et religieuse fidèle au village qu’Elia, que la vieillesse a gagné, réfléchit sur sa vie, sa famille et l’existence humaine.

3.3Arbre généalogique des Scorta[pic 2]

3.4   Questions

1. Rocco et Don Giorgio passent un pacte stipulant que lorsque Rocco sera mort, sa fortune sera léguée à l’Église et que tout Scorta devra être enterré dignement et dans l’honneur. Ce faisant, il condamne ses enfants à la pauvreté.

2. Korni est un vieil homme polonais dont Carmela s’occupa lors de son voyage de retour par bateau d’Amérique – voyage durant lequel de nombreuse personnes moururent.Une partie de l'argent qui lui permet de lancer son affaire de tabac lui vint de celui-ci. Il lui avait légué un crucifix en argent, et quelques pièces d'or, c'est tout ce qu'il avait, pour la remercier : de l'argent « arraché à la crasse et à la débrouille ».

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