Le sacre est-il constitutif de la royauté ?

Histoire des institutions – TD2

Introduction :

« Nous avons Sir, deux sortes de lois. Les unes sont les lois et ordonnances des Rois, les autres sont les ordonnances du royaume qui sont immuables et inviolables par lesquelles vous êtes monté au trône royal, ainsi devez-vous observer les lois de l'État du royaume qui ne peuvent pas être violées sans remettre en cause votre propre puissance ». Dans cette sentence, on a une marque d'une limite à l'absolutisme, la monarchie toute absolue qu'elle soit n'est pas sans limite et les lois fondamentales sont l'une des limites clés de l'absolutisme.

Ignoré des mérovingiens, le sacre n’est pourtant pas inconnu à l’époque franque. Emprunté a la tradition juive et tiré de l’ancien testament, il était d’ailleurs utilisé par les Wisigoths au milieu du VIIème siècle. Le roi Pépin le bref fût le premier roi sacré à Soissons en 751, puis dans la basilique de Saint-Denis par le pape Étienne II en 754. Le sacre est une cérémonie religieuse pour le couronnement d'un souverain, cette cérémonie religieuse marque le début du règne personnel des rois ou des empereurs de France. Le lieu étant variable auparavant, le sacre des rois de France se passe, à partir de 1027, à Reims, en souvenir du baptême de Clovis Ier qui a eu lieu dans cette ville vers 496. Le dernier sacre d'un roi de France fut celui de Charles X le 29 mai 1825 dans la cathédrale de Reims. Désormais le Roi s'engage dès le sacre à respecter l'inaliénabilité de la couronne. Le sacre est sacré, c'est le lien des sujets du Roi et pas simplement du Roi. C'est également le lien entre le Roi et Dieu, c'est le serment prêté à Dieu par le Roi.

L'origine du sacre semble être la pratique des Hébreux de l'Antiquité dont le roi recevait l'onction par le grand prêtre ou par un prophète, agissant selon la croyance au nom de Yahvé. Le sacre s'est transmis dans la civilisation chrétienne. Les rois Carolingiens et les rois Capétiens connaissaient la cérémonie du sacre.

La monarchie est un régime politique où le pouvoir est détenu par un seul chef, le monarque ou souverain. A l'origine, ce pouvoir était légitimé par une relation spirituelle que le monarque entretenait avec une divinité.

La monarchie Française établi un point d'équilibre entre la souveraineté française propre et la tradition romaine. 1792 est la proclamation de la première République et s'en est fini de la monarchie.

Le sacre est-il constitutif de la royauté?

Il nous conviendra donc de voir que le sacre est un élément important dans la monarchie (I) et ainsi que le sacre est une coutume qui regorge de principes et d’exceptions (II).

I. Le sacre, un élément important dans la monarchie.

Le sacre a une cérémonie particulière (a)  et doit suivre des traits bien précis faisant référence à une coutume. (b)

a) le déroulement du sacre

 Le sacre ne fait pas le roi. On devient roi au moment précis où le prédécesseur meurt : c'est ce que rappelle la formule dite à cet instant par le Chancelier de France « le roi est mort. Vive le roi », le premier roi étant le défunt, le second le nouveau roi. Il n'y a pas d'interruption de la royauté.

Il peut se dérouler plusieurs mois après l'arrivée du roi sur le trône. La cérémonie a lieu un dimanche, jour réservé à Dieu dans la religion chrétienne. La cérémonie est présidée par l'archevêque de Reims qui est entouré des évêques de Laon et de Beauvais ainsi que par les princes du sang, les pairs de France représentants les plus grands fiefs du royaume et les plus grands dignitaires du pays.

Le sacre se passe en plusieurs étapes à l’époque moderne :

- La prestation du serment ou là le roi jure qu'il protégera l'Église catholique et les biens qu'elle possède dans le royaume.

- l'adoubement du roi avec les insignes de chevalier (les souliers, l’éperon d’or et l’épée)

- l'onction du sacre avec un crème fabriqué avec une parcelle de substance tirée de la Sainte Ampoule, conservée dans à l'abbaye de Saint-Rémi de Reims et qui est apportée suspendue par un collier d'or au cou du prieur de l'abbaye.

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