Le confédéralisme démocratique Kurde
Dissertation : Le confédéralisme démocratique Kurde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mélio Arjona • 22 Octobre 2020 • Dissertation • 2 349 Mots (10 Pages) • 313 Vues
DISSERTATION INSTITUTIONS POLITIQUES – TD3
Sujet : Le Kurdistan et le confédéralisme démocratique.
Le Kurdistan (« Pays des Kurdes » en Kurde) est une région géographique et culturelle du Moyen-Orient, majoritairement peuplée par les Kurdes (environ 44 millions d’individus). Cette région s’étend sur quelques 503 000 kilomètres entre la Turquie (20 millions d’individus), l’Iran (12 millions d’individus), l’Irak (8,5 millions d’individus) et la Syrie (3,6 millions d’individus ). Quelques îlots en Arménie, en Géorgie, en Azerbaïdjan, au Turkménistan, au Kirghizistan et au Kazakhstan font également partie de ce qui pouvait être appelé, autrefois, le Kurdewarî.
Une confédération est une alliance de plusieurs états indépendants qui se regroupent sans renoncer entièrement à leur souveraineté et à leur autonomie. Ces états délèguent l’exercice e certaines de leurs compétences à un pouvoir central constitué d’organismes interétatiques dont presque toutes les décisions doivent être prises à l’unanimité des États membres.
La confédération respecte, en principe, la souveraineté de ses membres au regard du droit international. Son statut est établi sur la base d’un traité qui ne peut être modifié qu’avec l’accord unanime de tous les signataires.
Du grec « dêmos » (peuple) et « kratos » (pouvoir, autorité), la démocratie est un régime politiques dans lequel le pouvoir est détenu et contrôlé par le peuple (principe de souveraineté) sans qu’il y ait de distinctions dues à la naissances, la richesse la compétence etc…(principe d’égalité). Généralement, les démocraties sont indirectes ou représentatives, le pouvoir s’exerçant par l’intermédiaire de représentants désignés lors d’élections au suffrage universel.
Dans ce développement nous chercherons à comprendre quel est le statut du Kurdistan, comment les Kurdes pourraient-ils s’organiser afin d’un jour être enfin reconnu comme un État indépendant à part entière et nous nous demanderons si le rêve d’un Kurdistan autonome, indépendant est possible. Pour répondre à cela nous nous intéresserons en premiers lieux à l’utopie du Kurdistan en tant que pays indépendant au XXème siècle avant de voir que le rêve n’est pas prêt de devenir une réalité de sitôt.
C’est au sortir de la Première guerre mondiale que l’utopie d’un Kurdistan indépendant est née. Les kurdes se sont battus, à travers les différentes régions du Moyen-Orient dans lesquelles ils habitaient, jusqu’au début du XXIème siècle.
Après la Première Guerre mondiale, le traité de Sèvres (10 Août 1920) prévoit de donner au peuple Kurde des frontières. Mais une nouvelle guerre est menée par Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier Président de la République de Turquie, qui souhaite éviter que son pays ne soit complètement divisé. Cette guerre va donc pousser les alliés à revoir le traité de Sèvres et c’est finalement le traité de Lausanne (24 Juillet 1923) qui sera adopté. Dans ce nouveau traité, il n’est plus question de Kurdistan indépendant. Les Kurdes sont donc divisés entre plusieurs pays : la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. Le peuple Kurde a toujours rêvé de devenir, comme bon nombre de peuples, un État indépendant. Malheureusement pour eux, il s’est révélé compliqué de se faire une place et trouver des frontières au milieu des pays dans lesquels, pour l’instant, ils vivent. D’autant plus lorsque le peuple en question n’est pas uni et solidaire.
L’entre-deux-guerres fut une période difficile pour les Kurdes à travers tout le Moyen-Orient. Entre persécutions, déportations et rébellion, le peuple Kurde ne trouve pas sa place. Les Kurdes continueront de se battre avec les États centraux jusqu’au début du XXIème pour la Turquie et la Syrie sans grands changements.
Suite à la Seconde Guerre mondiale, les kurdes ont touché leur rêve d’indépendance du doigt, sans réussir à l’atteindre, en Iran et en Irak.
En Irak, suite à la Première Guerre mondiale, les kurdes mettent en place une administration autonome au nord de l’Irak. Le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK) s’y partage le pouvoir mais ne peuvent pas s’entendre, ce qui donnera lieu à des affrontements entre 1994 et 1998. Aux cours de ces combats, le territoire administrativement géré par les Kurdes est scindé en deux parties : une dirigée par le PDK, l’autre par l’UPK. La situation de cette zone est donc instable mais il y a du mieux car les Kurdes ont leur propre territoire. Après la Seconde Guerre mondiale, il y est mis en place le Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK). Le Kurdistan est officiellement autonome et Erbil en devient la capitale. Un premier objectif est atteint : il existe un Kurdistan autonome avec son propre gouvernement.
Suite à la Seconde Guerre mondiale, en janvier 1946, la création de la République de Mahabad naît dans le nord de l’Iran avec l’aide de l’URSS et le peuple Kurde a enfin son propre État. Malheureusement pour eux cela fut de courte durée puisqu’en décembre de la même année l’armée iranienne reprend ces terres aux Kurdes. Mais cet épisode sera symbolique dans l’histoire du Kurdistan car il montre qu’une terre Kurde indépendante est possible : le rêve a été effleuré.
Durant la seconde partie du XXème siècle, les choses ne se révèlent pas forcément plus simples pour les kurdes iraniens. En 1979, profitant du relâchement du pouvoir central suite à la révolution en Iran, le Parti Démocratique Kurde d’Iran (PDKI) réclame un statut d’autonomie. Le régime islamique réagit par une sévère répression. Le PDKI mène alors une stratégie de guérilla jusqu’en 1983, alors que l’Iran et l’Irak sont en pleine guerre. Durant cette guerre (1980-1988) les deux États soutiennent d’ailleurs les Kurdes du pays ennemis.
En 2007 et 2009 des nouveaux affrontements ont lieux entre les deux pays : l’armée iranienne bombarde des positions rebelles Kurdes iraniennes basées en Irak.
La lutte a alors continué, entre les années 2000 et 2010 en Turquie et en Syrie.
En Turquie d’abord, malgré tout la lutte s’arrête quelques années à partir de l’an 2000 suite à l’arrestation d’Abdullah Öcalan, leader du PKK (Parti des Travailleurs (« Karkerên » en Kurde) du Kurdistan), créé en 1978 fondé sur le marxisme léninisme. La lutte kurde reprend en 2004 et la moitié de l’armée turque va stationner dans le
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