La sociologie politique, une discipline à part entière et autonome.

Sociologie politique

Cours du 11/09/2015

La sociologie politique peut être définit comme une discipline universitaire dont le but est de comprendre sur des bases scientifique le fonctionnement politique des sociétés. La sociologie politique est une discipline autonome, à part entière. Elle peut être qualifiée de science sociale.

1. La sociologie politique, une discipline à part entière et autonome.

Elle ne cherche ni à justifier, ni à condamner, ni même à établir ce qui est juste, légal ou désirable. Elle va se distinguer notamment des discours des professionnels de la politique dont le but est de convaincre. Elle se différencie aussi de la philosophie politique, dont l’objet consiste à s’interroger sur les conditions d’une vie plus harmonieuse ou sur la question du meilleur régime politique possible. La sociologie politique se distingue aussi du droit, dont l’objet est de décrire ce qui est légal ou ce qui ne l’est pas.

Le droit constitutionnel et la sociologie politique ont le même objet, à savoir la politique. Mais elles n’aborderont pas cet objet sous le même angle. A l’origine, il est vrai que l’étude de certain objet politique comme l’Etat, le gouvernement ou le Parlement relevaient principalement de la discipline du droit public et du droit constitutionnel. C’est au sein des disciplines juridique que progressivement va émerger la sociologie politique. S’il est important de distinguer la sociologie politique du droit, il est tout aussi important de rappeler leur complémentarité. Ces deux discipline sont complémentaire parce que le politiste (chercheur en science politique) ne pourra dans son étude ignorer les règles juridique et réciproquement, ceux qui produisent, enseignent, ou étudient le droit ne peuvent être indifférent à la manière dont fonctionne effectivement dans la réalité les systèmes politiques.

Souvent, pour expliquer un phénomène politique on va s’apercevoir que l’approche juridique et sociologique sont indispensables. Exemple : dans les démocraties contemporaines on assiste à l’affaiblissement du Parlement, c’est visible tant du côté de la sociologie que juridique. Les règles constitutionnelles ont tendance à limiter les pouvoirs de l’institution Parlementaire. Du côté sociologique, il y a d’autre cause qui permette d’aboutir au même résultat → il relève l’emprise croissante des partis politique sur le système institutionnel qui tend à favoriser l’exécutif sur le législatif.

1. La sociologie politique comme sciences sociales.

C’est une science qui va étudier un certain type de faits sociaux → les faits politiques.

On entend par science sociale, l’ensemble des disciplines scientifiques qui ont en commun de se consacrer à l’étude des sociétés et des comportements humains. Parmi ces disciplines on trouve la sociologie mais également l’histoire, la psychologie, l’ethnologie et l’économie. Elles vont toute étudier l’homme et la vie en société. Ces disciplines vont se distinguer par des angles d’approche différente et des objets spécifiques.

• La sociologie va étudier les faits sociaux (le mariage, l’école…)
• L’histoire est centrée sur le passé
• L’ethnologie s’intéresse aux sociétés dite éloignées.
• La psychologie explore la conscience
• L’économie s’intéresse aux mécanismes d’échanges de bien.
• La sociologie politique à pour objet tout ce qui est relatif au gouvernement des sociétés et tout ce qui est en rapport avec cette activité de gouvernement.

L’objet de ces disciplines de science sociale peut parfois se regrouper. En effet, l’histoire, l’économie, l’ethnologie, la sociologie peuvent avoir une étude partagée en entrecroisant les interrogations. Exemple : dans ces disciplines, il y a un objet qui revient souvent l’analyse du comportement électoral. 

Les sciences sociales ont une ambition commune, expliquer ce qui se passe par le social, établir les causes sociales des comportements sociaux. Pour la sociologie politique, si on reprend l’exemple des comportements électoraux → chercher dans les structures sociales, dans l’organisation des groupes quels sont les origines des préférences électorales. Expliquer le social par le social revient à faire le double pari que le social obéit à des causes et que celles-ci se trouvent dans la société elle-même.

Toute la science sociale repose sur ce postulat essentiel que « le social est déterminé et qu’il présente donc des régularité. » Le principal objectif de la recherche est d’identifier ces régularités et de les expliquer. Si les comportements sociaux étaient aléatoires, les sciences sociales n’auraient pas lieu d’exister. On va retrouver ce postulat déterministe dans tous les courants qui composent les sciences sociales.

 La sociologie politique n’échappe pas à la règle et on retrouve ce raisonnement dans les deux grands courants de pensée de la sociologie politique. L’une de ces deux théories de la sociologie politique est la théorie dite de tradition holiste. Représenté notamment par Emile DURKHEIM, auteur français du XXe, considéré comme l’un des pères fondateurs de la sociologie. L’holisme est une conception théorique, selon laquelle l’individu est déterminé par les rapports sociaux et par les valeurs, les normes, les règles et les croyances en vigueur dans ces groupes d’appartenance. Du point de vue holiste, il faut partir du groupe, pour expliquer les comportements individuels.

S’oppose à cette théorie, le second courant de pensé, le courant individualiste qui s’inspire en partit des travaux de Max WEBER, auteur allemand XXe considéré comme l’un des pères fondateurs de la sociologie. Selon cette conception, ce qui est premier dans l’analyse n’est pas la société ni le groupe, mais l’individu. Ce n’est pas la société qui produit l’individu, mais le contraire → l’individu produit la société.

En apparence ces deux courants de pensées sont radicalement opposés. Cependant la plupart des grands modèles sociologiques contemporains vont tenter de dépasser cette opposition en montrant que les deux théories ne sont pas antagonistes mais complémentaires.  → Pierre BOURDIEU.

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