La grand monarchie
Commentaire de texte : La grand monarchie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alpha Fantasya • 13 Février 2022 • Commentaire de texte • 2 068 Mots (9 Pages) • 1 245 Vues
Commentaire de Texte
La Grand’monarchie de France Claude de Seyssel
Je veux montrer que la monarchie de France est gouvernée par trop meilleur ordre que nulle des autres dont nous ayons connaissance à présent et dont peut-être il soit mémoire par histoire ancienne […]
Vivant le roi selon la loi et religion chrétienne, ne peut faire choses tyranniques. Et s’il en fait quelqu’une, il est loisible à un chacun prélat ou autre homme religieux bien vivant et ayant bonne estime envers le peuple, le lui remontrer et incréper [reprocher], et à un simple prêcheur le reprendre et arguer publiquement et en sa barbe. Et ne l’oserait bonnement le roi, pour cela mal traiter ni lui méfaire (encores qu’il eût volonté), pour non provoquer la malveillance et indignation du peuple [...]
Le second [frein] est la justice ; laquelle, sans point de difficulté, est plus autorisée en France qu’en nul autre pays du monde que l’on sache, mêmement à cause des Parlements qui ont été institués principalement pour cette cause et à cette fin de réfréner la puissance absolue dont voudraient user les rois [...]
Le tiers frein est celui de la police : c’est à savoir de plusieurs ordonnances qui ont été faites par les rois eux-mêmes, et après confirmées de temps en temps, lesquelles tendent à la conservation du royaume en universel et particulier. Et si ont été gardées par tel et si long temps que les princes n’entreprennent point d’y déroger […]
Charles Loyseau citait en 1608 dans Traité des signeurs: « Comme la couronne ne peut être si son cercle n’est entier, ainsi la souveraineté n’est point si quelque chose y défaut. »
La monarchie absolue est ici définit selon Charles Loyseau comme étant parfaite, cependant à l’image de La Grand’monarchie de France toute monarchie n’est idéal dès lors que certaines contraintes soient respectées.
Il s’agit ici d’un extrait de l’ouvrage intitulé La Grand’monarchie de France rédigé et publié par Claude de Seyssel en 1519.
Né en France en 1450 et mort en Italie en 1520 en tant qu’archevêques, Claude de Seyssel également conseiller de Louis XII, fut le premier grand théoricien de l’absolutisme français.
Dans son ouvrage, La Grand’monarchie de France l’auteur défend les principes selon lesquelles la monarchie serait le meilleur des régimes qu’est connue la France jusque ici.
Seyssel rédigea La Grand’monarchie de France pour François Ier, sacré roi de France en 1515 et considéré comme le premier grand souverain absolutiste. Cela se traduit par de multiples ordonnances et réformes, mais aussi par la prise de pouvoir du roi sur l’Église puisque celui-ci conclu avec le Pape Leon X le concordat de Bologne en 1516.
La Grand’monarchie de France est donc un reflet important du régime politique de l’époque et de la société d’ordre mise en place c’est à dire la division de la population française en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-Etat.
Claude de Seyssel distingue trois grands principes qui régissent la monarchie et empêchent le monarque en place de sombrer dans la tyrannie lesquels sont : la foi chrétienne, la justice et la police.
Ainsi, il convient de se demander par quels moyens ces principes parviennent-ils à freiner le pouvoir royal ?
Claude de Seyssel démontre tout d’abord que la religion chrétienne est un outil nécessaire à la protection contre la tyrannie mais celle-ci repose uniquement sur la bonne foie de chacun (I) et secondement que les différentes institutions et structures misent en place au sein du royaume permettent également de veiller au bon fonctionnement de la monarchie (II).
I) La foi chrétienne, un outil indispensable contre la tyrannie
Selon Seyssel, le souverain vivrait sous la contrainte de sa propre foie (A), mais aussi sous celle des autres (B)
A) L’autorité royal soumise à la religion chrétienne
En tout premier lieu, Claude de Seyssel souligne le fait que la religion chrétienne puisse freiner la naissance d’une quelconque tyrannie au sein de la monarchie qui selon lui est parfaite : « Je veux montrer que la monarchie de France est gouvernée par trop meilleur ordre que nulle des autres dont nous ayons connaissance à présent et dont peut-être il soit mémoire par histoire ancienne ». Il fait l’éloge de ce régime politique qui selon lui est le meilleur que la France ait connue. Il explique par la suite que cela est du à trois grands principes dont le premier est « la foi chrétienne ». En France, la monarchie est un symbole de puissance, d’autorité mais surtout de pouvoir religieux. Le sacre des rois en est un exemple significatif, la plus part des monarques de l’Histoire furent sacré à L’église ou dans une cathédrale par le pape ou un représentant de la religion. La religion chrétienne est donc profondément inscrite dans l’Histoire de France, il est donc naturelle pour Seyssel de penser qu’il ne peut exister de monarchie sans religion.
Claude de Seyssel consacre son ouvrage au roi François Ier dans le but de lui donner des conseils qui le conduiront à comprendre les rouages de la monarchie selon lui.
Ainsi il explique par la suite: «Vivant le roi selon la loi et religion chrétienne, ne peut faire choses tyranniques. »
En effet, entre le XV et le XVIème siècle, la religion chrétienne est omniprésente en France. L’Église est très puissante et la foi chrétienne régit le bon comportement de tous les individus du royaume. Ainsi, le roi se doit d’agir en fonction des valeurs chrétiennes auquel cas toute atteintes à ces principes seraient considérées comme un pêchés et un manquement à ses devoirs envers l’Église. Seyssel considère donc que la tyrannie et le despotisme vont à l’encontre de la religion et constitue un pêchés. Le roi est donc limité par ses obligations envers l’Église, pour autant le roi François Ier couronné en 1515 à la Cathédrale de Reims étend le pouvoir royal sur l’Eglise de manière significative lors du concordat de Bologne conclue avec le pape Leon X en 1516 lequel lui permet de nommer les archevêques, évêques, abbayes et prieurés du royaume. Cependant, cela ne constitue pas selon le pape une forme de despotisme, au contraire cela permettrait de diminuer les abus.
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