La démocratie représentative

Sujet : “La démocratie représentative”

«Le pouvoir des citoyens se résume et s’épuise dans l’élection de leurs représentants»,

au travers de cette phrase, le spécialiste du droit constitutionnel français, Jean Gicquel, tient à

souligner que le seul droit restant au peuple, à terme, dans le cadre d’un régime représentatif,

est celui de voter. Cette vision plutôt négative, voire extrême, du système représentatif met alors

parfaitement en lumière un problème tout à fait contemporain, celui d’un mal être conséquent,

lié à la représentation politique notamment. Pourtant, si ce système représentatif semble en perte

de vitesse et en baisse de capital populaire, il n’en reste pas moins le favori et même le plus

choyé des États se voulant modernes, développés et stables.

Cette vision particulière du concept de la représentation politique n’est, à tout égard,

pas la seule possible, mais se trouve être particulièrement pertinente à l’analyse du sujet portant

sur “la démocratie représentative”, en cela qu’elle dégage immédiatement et sans détours le

fait que ce régime, bien qu’extrêmement diffusé et populaire, connaît des limites, qu’il est

probablement en train d’atteindre pour certaines d’entre elles et qu’il sera nécessaire

d’envisager et de prendre en compte au cours de cette étude. D’abord, la notion de démocratie,

mot ayant acquis une notoriété croissante au cours des dernières décennies, dans le monde entier,

désigne, dans son sens synoptique, “le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple”

(phrase d’Abraham Lincoln, l’un des “pères fondateurs” et 16e

président des États-Unis

d’Amérique). Désormais, il convient de s’intéresser à l’apparition de cette démocratie, qui, dans

sa forme originale, est née dans l’Antiquité et plus précisément en Grèce antique, aux alentours

du VIe siècle (av. J.-C.). A cette époque là, ce régime politique s’exerçait à l’échelle de la cité,

par le biais d’assemblées de citoyens qui délibéraient ensemble sur des questions publiques.

Ensuite, et ce pendant une très longue période, la démocratie s’est effacée, a disparu des radars,

autant dans la pratique que dans les idées. En France, elle ne réapparaît qu’au XVIIIe siècle,

durant le fameux “siècle des Lumières”, et encore, cette réapparition se réalise seulement dans

la pensée philosophique. Ce n’est que plus tard qu’elle renaîtra véritablement et connaîtra alors

une montée en puissance significative. Il est de différents facteurs permettant d’identifier une

démocratie solide, et en réalité, deux visions de la notion de démocratie le permettent, celle de

la démocratie formelle (participation des citoyens à la vie politique, avec le droit de vote

notamment) et celle de la démocratie matérielle (les droits et libertés des citoyens doivent être

garantis). Ensuite, c’est en direction de l’adjectif « représentative » qu’il convient d’aller, pour

en dégager le sens. En effet, cet adjectif émane directement de la notion de représentativité, qui

elle, renvoie à la capacité que l’on reconnaît à une personne ou à un organisme d’agir, de parler

au nom de quelqu'un d'autre. Dès lors, la représentativité, terme polysémique, incarne dans

l’environnement politique ou bien dans les différentes organisations existantes, le caractère

reconnu à une personne, un parti, un syndicat, ou bien à un groupe organisé de représenter,

d’incarner la volonté de ses commettants. Elle donne alors la possibilité de parler ou d'agir en

leurs noms respectifs, dans le dessein de défendre au mieux leurs intérêts et leurs aspirations.

La démocratie représentative constitue alors une démocratie dans laquelle le pouvoir politique,

bien que possédé par le peuple, est exercé par des représentants librement élus par ce même

peuple.

Ce sujet permet alors l’étude, au fil des années, de la démocratie, qui s’est peu à peu

installée et affirmée comme le régime politique par excellence au sein des États disposant d’un

assez haut niveau de développement, dotés d’une population percevant des revenus

suffisamment élevés pour lui assurer un bon niveau de vie et d’une stabilité politique effective.

La démocratie s’entend alors comme une construction historique, qui verra se mettre en place

au fur et à mesure les éléments de son organisation représentative, nés d’un besoin et d’une

envie de mettre en place un système à même de retranscrire la volonté d’une majorité de

citoyens au sein d’un pays donné. A l’époque contemporaine, il sied de relever une forme de

précipitations des choses avec une montée en puissance et un développement de la démocratie

comme forme de régime politique privilégié. En effet, cette démocratie, bien que n’étant pas

toujours sous sa forme représentative, s’est largement étendue au cours du XXe

siècle,

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