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L'affaire Calas

Discours : L'affaire Calas. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2018  •  Discours  •  575 Mots (3 Pages)  •  774 Vues

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Voltaire demande la réouverture du dossier de l’affaire Calas. Il prononce devant les capitouls de Toulouse un discours visant à réhabiliter Jean Calas. Dans ce discours, Voltaire tente de prouver (convaincre) l’innocence de J. Calas tout en faisant appel à la sensibilité (persuader) des juges                ≃ 30 lignes

Messieurs, les capitouls, c’est en tant qu’écrivain et philosophe des Lumières que je m’adresse à vous aujourd’hui dans le but de la réouverture du dossier de Jean Calas, accusé du meurtre de son fils.

Je souhaiterais, d’abord, aborder le sujet de l’autopsie du corps. Celle-ci ayant été sérieusement négligée, il n’a même pas été notifié l’on pouvait distinguer sur le cou de la victime les marques d’une corde et non les traces de mains qu’un homme aurait pu laisser suite à une strangulation. Ceci prouvant que Monsieur le capitoul David de Beaudrigue n’a pas même pris la peine d’analyser ne serait-ce que brièvement le corps de Marc-Antoine. Un homme n’aurait pu provoquer ce type de démarcations, encore moins une personne détenant l’âge de l’accusé, près de 60 ans. Il se trouve, en effet, dans l’incapacité d’effectuer certains travaux physiques alors comment aurait-il pu trouver la force nécessaire pour étrangler un homme, lui atteignant 29 ans et se trouvant dans la fleur de l’âge.

Ensuite, Jean Calas a toujours été présenté et décrit comme un bon et honnête homme, en témoignent famille, amis, voisins et clients. Il ne lui ai connu aucun antécédent d’actes de violence, ni casier judiciaire. Il aimait profondément son fils et aucun motif ne justifie qu’il puisse avoir désiré de le tuer. Vous me diriez que Marc-Antoine aurait voulu se convertir au catholicisme et que Monsieur Calas, en fervent protestant, s’y serait opposé au point de le liquider. Mais je vous répondrai que la religion ne l’a jamais empêché d’aimer ses enfants, comme Louis Calas pourrait vous l’affirmer et sa propre servante tous deux catholiques et toujours, aux dernières nouvelles, vivants. En revanche, ce contexte de célébration du bicentenaire du massacre des Huguenots à Toulouse en 1561, a fortement favorisé les accusations infondées sur ce père de famille. Sinon, quelle autre raison pourrait justifier que soudainement Jean Calas aurait assassiné son fils ?

En plus de l'absence de motif et de preuves, l’enquête fut intensément bafouée : les témoins de la découverte du corps, et alibis de l’accusé, ne furent point interrogés et les recherches sur les causes de la mort du jeune Calas pas assez approfondies. En effet, différentes raisons aurait pu expliquer un suicide : il était décrit comme taciturne, mélancolique et renfermé et il désirait faire du droit mais ne pouvait se présenter aux magistratures du fait de sa foi protestante. Ceci s’ajoutant aux traces de la corde, si des enquêtes avait été diligentées, la piste du suicide aurait été privilégiée et l’affaire probablement résolue car Jean Calas qui doit, en plus, surmonter l’épreuve qu’est le deuil d’un enfant, se retrouve faussement incriminé. Certes, il a descendu le corps pendu de son fils, ce qui fut une erreur, mais il cherchait spontanément à éviter l’opprobre qu’est le suicide pour une famille. Qui, elle, fait maintenant face aux tortures publiques du père Calas, dû à une infime erreur de sa part et à un important manquement aux procédures d’investigation pour meurtre.

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