Histoire administrative de l'Etat: la souveraineté royale
Cours : Histoire administrative de l'Etat: la souveraineté royale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar agasis66 • 28 Septembre 2017 • Cours • 9 072 Mots (37 Pages) • 1 428 Vues
CHAPITRE 2 : la souveraineté royale
I) l’indépendance des rois de France vis-à-vis des puissances étrangères
Le roi n’a plus d’autorité, son but est de la reconquérir. Pour cela, il faut d’abord qu’il affirme son indépendance auprès des puissances étrangères.
A) indépendance royale vis-à-vis de l’empereur
Le Saint Empire germanique est l’empire le plus puissant à l’époque médiévale, il est fondé en 962 par Otton premier et installe la dynastie ottonienne. En 1024, la dynastie franconienne s’installe puis s’agrandie en 1034 avec l’ajout de la Bourgogne. Les souverains sont des empereurs élus par 7 grands électeurs désignés par le biais d’une bulle papale. Cet empire est extrêmement puissant grâce à son étendue et cette puissance provoque une envie d’ingérence (notamment lors de l’élection d’Hugues Capet). Le roi de France est insatisfait de cette ingérence et veut donc réaffirmer son autorité envers les puissances extérieures.
1) les victoires militaires sur le Saint Empire
-1124 : Louis VI repousse l’empereur Henri V et son allier le roi d’Angleterre qui tentaient d’envahir la Champagne. A partir de là il y a une affirmation du roi continue.
- Philippe Auguste projette d’envoyer son fils en Angleterre pour pouvoir ingérer ses affaires. Ceci provoque la colère de Jean sans Terre ainsi que le compte de Boulogne et les Flandres. Le SEG et le roi d’Angleterre projettent donc d’envahir la Rochelle mais ils sont repoussés par les troupes de Philippe Auguste. Puis l’Angleterre tente d’envahir le nord de la France mais ils sont repoussé par le Roi de France lui-même, c’est la bataille de Bouvines. Philippe Auguste décide d’attaquer par surprise un dimanche pendant le jour du seigneur. Otton s’enfuit et le Philippe Auguste triomphe. En conséquence, la puissance militaire française est reconnue supérieure par rapport aux puissances étrangères.
2) le roi est « empereur en son royaume »
Au XIIIème la coutume proclame « le roi ne dit tenir de personne ». De plus les établissements de St Louis affirmaient que « le roi ne tient de personne sauf de Dieu et de lui-même ». Mais ces déclaration ne sont qu’unilatérale et n’ont donc pas de valeur juridique. Cependant cette autonomie royale est affirmée par le pape Innocent III. En effet, le pape est en mauvais terme avec Otton premier et va donc se rapprocher de Philippe Auguste qui profitera de ces circonstances pour affirmer son autorité et notamment grâce à la bulle papale « per venerabilem » Le Pape affirme l’autorité du roi sur la chose matérielle. Cette bulle papale va être accompagnée d’un argumentaire juridique s’appuyant sur le droit romain. En effet, à Rome, l’empereur qui n’avait pas mission le bien public ne dépendait que de lui-même et avait un pouvoir souverain. Les juristes de l’époque ont donc fait un transfert de l’empereur au roi. Le roi ayant pour mission le bien commun il est donc considéré comme Empereur en son royaume. Le pouvoir du roi sort de sa définition féodale et on passe ici de l’empire suzerain à l’empire souverain. L’autorité du roi comprend la pyramide féodale entièrement.
Ainsi à partir du XIIIème siècle, l’autorité du roi en son royaume est reconnue au SEG et il n’y a plus d’ingérence.
B) l’indépendance royale vis-à-vis du pape
1) les bonnes relations entre la royauté française et le pape
Les deux puissances les plus importantes sont le SEG et la papauté. En effet ce sont les plus riches et les plus influentes. Et depuis toujours, l’Eglise s’entend bien avec la royauté française. (Clovis le premier à se faire baptiser, Pépin le Bref qui aide le pape contre les lombards en échange d’un sacre, la bulle papale per venerabilem qui aide Philippe Auguste à réaffirmer son autorité. Enfin on peut dire que Louis VI appuiera fortement la réforme grégorienne en protégeant le pape (réforme qui a permis de réorganiser le pouvoir du pape en le centralisant au St Siège du Vatican pour mettre fin à des débordements des ecclésiastiques). Les rois de France se sont aussi beaucoup investis dans les croisades.
2) dégradation des relations et grand schisme
La monarchie française n’accepte pas pour autant l’autorité du pape qui s’autorise parfois des autorités que refuse le roi de France. Philippe Le Bel quand il avait besoin d’argent a décidé de prélever un impôt sur les ecclésiastiques français (les décimes). Mais le Pape s’y est opposé et va multiplier les bulles et menace le roi de l’excommunier si il n’arrête pas de prélever des décimes. Puis la papauté énumère les griefs qu’elle a contre le roi. Le pape Boniface 8 envoie sa dernière bulle « unam sanctam » en 1303 où il instaure la supériorité temporelle du pape sur la souveraineté du roi de France. Mais B8 meurt suite à l’envoie de cette bulle mais la question de supériorité du pape reste entière. Puis la monarchie va bénéficier d’un avantage, le Pape suivant est l’ancien archevêque de Bordeaux, Clément 5, il est donc français et ne va donc pas contrarier la royauté. Clément 5 va d’abord s’installer à Rome mais les cardinaux vont le contrarier. Il va donc quitter Rome pour s’installer à Avignon. La supériorité de la papauté va donc être une idée qui va s’user. Le repositionnement du pape à Avignon va déplaire aux cardinaux qui décideront d’élire leur propre Pape. On a donc deux papautés, celle d’Avignon et celle du saint siège. C’est la période qu’on appelle le grand schisme. Cette fracture au sein de l’Eglise va fragiliser l’Eglise et donc renforcer l’idée de supériorité du royaume de France
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