Faut-il réformer le mode d’élection du président américain ?

Faut-il réformer le mode d’élection du président américain ?

Lors des élections présidentielles américaines de 2016, Hillary Clinton remporte le vote populaire avec 2,7 millions de voix de plus que son opposant Donald Trump. Pourtant paradoxalement, c’est bien Donald Trump qui prend les reines de la maison blanche en Janvier 2017.

En effet, le mode d’élection de la fonction présidentielle américaine est un système complexe fondé sur le suffrage universel indirect à un tour. La population de chacun des 50 états vote pour des grands électeurs, qui eux même sont chargé de désigner le futur président, issu du parti démocrate ou républicain. L’ensemble de ces grands électeurs, au nombre de 538, forment le collège électoral. Le président est élu lorsqu’il obtient la majorité absolue des voix, à savoir 270.

Néanmoins il existe une subtilité pour l’élection des grands électeurs ; un candidat qui remporte la majorité des grands électeurs dans un état, remporte enfaîte tous les grands électeurs de cet état, selon le principe du « winner-takes-all ». De plus, le nombre de grands électeurs varie en fonction de la population de l’État. C’est pourquoi un président tout comme Trump peut être élu même s’il n’obtient pas la majorité absolue des suffrages de la population américaine.

En outre, en raison de ce système, les candidats concentrent leur campagne sur quelques états clés appelés « Swing States », soit des états susceptibles de voter aussi bien majoritairement démocrate que républicain. L’Ohio, la Caroline du Nord ou encore le Wisconsin peuvent par exemple faire basculer les résultats des élections présidentiels. Au contraire, le vote de la population dans les États à large majorité démocrate ou républicain n’a que peu d’influence sur le résultat final.

Selon une vision française, le système électoral américain peut alors paraître anti-démocratique. Il ne respecte pas l’égalité politique de chaque citoyen. Même au sein des États Unis de nombreuses contestations se font entendre, depuis bien longtemps déjà. Durant les 200 dernières années, plus de 700 proposition amendements pour modifier ou supprimer le collège électoral ont été proposée. Avant d’être élu, Trump lui même qualifia en 2012 ce système de « désastre pour la démocratie ».

De fait, cette élection repose sur un système complexe avec de nombreux inconvénients à remettre en question. Il s’agira alors de se demander s’il faut réformer le mode d’élection du président américain? Ainsi, dans une première partie nous étudierons les nécessité de remettre en cause le système du collège électoral(I), puis nous analyserons ses bénéfiques pour la démocratie états-uniennes. (II).

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