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Ernest Renan et la notion de nation

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Par   •  17 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 575 Mots (7 Pages)  •  955 Vues

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INTRODUCTION

«Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, créée une conscience morale qui s'appelle une nation», force est de constater l'ambitieuse définition développée par Ernest RENAN afin de définir le concept de «nation».

Ernest RENAN, né en 1823 et décédé en 1892, était à la fois écrivain, philologue, philosophe et historien français du XIXème siècle. Il a également été membre de l'Académie Française et très impliqué dans l'apprentissage des langues sémitiques.

Le texte «Qu'est-ce qu'une nation ?» est un extrait issu d'une conférence donnée par Ernest RENAN le 11 mars 1882 à la Sorbonne. Dans le cadre du régime de la IIIème République, qui a débuté à Sedan en 1870, le régime politique a été boulversé et nous assistons à la crise du 16 mai 1877 qui a pour but de modifier l'ordre d'établissement des différents pouvoirs.

La fin de cette crise aura lieu en 1879, lorsque MAC-MAHON démissionne et laisse sa place à Jules GRÉVY.

Ce texte est intéressant car il témoigne de la manière dont Ernest RENAN met en avant les éléments caractéristiques de la nation et il prend position après l'annexion de l'Alsace-Lorraine, lors de débats doctrinaux sur les différents éléments constitutifs d'une nation.

En effet, du côté allemand nous pouvons apercevoir une conception très objective de la nation tandis que, du côté d'Ernest RENAN, nous apercevons une conception de la nation plus subjective, qui repose sur le volontarisme et qui entraîne des conséquences non négligeables pour les individus.

C'est parce qu'il est de renommée importante que les idées qu'il a pu développer à la fin du XIXème siècle sont encore des idées a visée pertinentes de nos jours.

Ainsi, pour aller plus loin, nous nous demanderons comment l'auteur de ce discours envisage-t-il la notion de «nation» ?

S'il est d'abord question de définir la nation de façon subjective (I), il sera ensuite question de développer le point de vue de l'auteur au sujet du droit du sol (II).

I. La nation, un concept subjectif

Afin de définir au mieux ce concept subjectif de la nation, il est important de témoigner du produit historique duquel il découle (A) mais également du fait que cela ne pourrait être possible sans élections (B).

A. La nation issue de l'histoire

Le contexte historique est un produit déterminant de la conception de nation.

En effet, Ernest Renan met ici en avant le fait qu'il y ait une nette confusion entre la race et la nation, comme l'indique ce passage «De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la nation, (…), une souveraineté analogue à celle des peuples réellement existants» (lignes 22 à 26). Cela est donc à prendre comme une critique de l'approche allemande de la nation puisque selon les critères allemands, la nation se fonde sur des critères dits objectifs tels que la langue, la géographie, la culture, et tant d'autres.

L'inscription historique de la nation se traduit de nouveau par une critique de l'Allemagne au paragraphe deux, des lignes 27 à 33 («Une nation est une âme, un principe spirituel. (…), la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis»). Ici, l'auteur juxtapose les notions de peuple, nation et souveraineté, à savoir la souveraineté nationale et la souveraineté populaire, afin d'accentuer sa critique.

Enfin, «les nations ne sont pas quelques chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera», les lignes 89 et 90 symbolisent donc le contexte historique par le fait qu'une nation peut être amenée à disparaître, à évoluer et à être remplacée car un produit de l'histoire se doit de faire évoluer l'État dans lequel il se développe et cela se fait majoritairement par le biais d'élections qui viennent modifier l'organisation entière d'un pays.

B. Les élections, représentation de la volonté de la nation à être entendue

Ici, la volonté de la nation a être entendu passe par le biais d'élections. De fil en aiguilles, la nation qui est un produit de l'histoire, s'est basée sur ce principe afin d'évoluer.

La principale représentation de la volonté de la nation à être entendue se caractérise ici par le fait que l'individu, membre de la nation, cherche à se détacher de ses particularités et à se caractériser lui-même en tant qu'être unique comme indiqué des lignes 13 à 15 : «des parentés comme celles que la race, ou plutôt la langue, établit entre les différentes branches de Germains, les différentes branche de Slaves».

La volonté d'adhésion de la part de la population se détermine également par ces extraits «L'existence d'une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie» (lignes 64 à 67) et «Le

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