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Droit constitutionnel, Ernest RENAN, « Qu’est-ce qu’une nation ? », conférence faite à la Sorbonne le 11 Mars 1882.

TD : Droit constitutionnel, Ernest RENAN, « Qu’est-ce qu’une nation ? », conférence faite à la Sorbonne le 11 Mars 1882.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2017  •  TD  •  1 293 Mots (6 Pages)  •  2 162 Vues

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TD Droit Constitutionnel Séance 1[pic 1]

Document : Ernest RENAN, « Qu’est-ce qu’une nation ? », conférence faite à la Sorbonne le 11 Mars 1882.

Exercice : Effectuez le commentaire du document (introduction complète et plan détaillé).

INTRODUCTION :

Selon Montesquieu, penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières : “Dans une nation qui est dans la servitude, on travaille plus à conserver qu'à acquérir. Dans une nation libre, on travaille plus pour acquérir qu'à conserver.”                                Dans son discours « Qu’est-ce qu’une nation ? » lors de la conférence du 11 Mars 1882, Ernest Renan, né le 28 Février 1823 et mort le 2 Octobre 1892, écrivain, philologue, philosophe et historien français,  pose la question à réponses multiples sur la définition du terme de nation. En terme générale, la nation est un ensemble d’individus vivant sur un même territoire et ayant conscience d’être unis par une entité qui leur est propre du fait de leur passé commun, de leur langue, de leur culture. La nation est une entité politique, caractérisée par un territoire propre et organisée en Etat.  Le discours d’Ernest Renan mis en place à la suite de la perte de l’Alsace Lorraine suite à la défaite de 1870 met en avant l’idée que la nation repose sur un héritage ancien qu’il faut entretenir et sur la volonté actuelle de la maintenir. Il est le plus connu des acteurs de la notion française de la nation, par opposition à l’approche allemande qui est incarnée par des acteurs tels que Hegel et Fischt. Selon les allemands, la nation est constituée à partir d’un peuple partageant la même origine, la même culture. Pour Fischt,  la culture, l’histoire, la race, la langue en sont des caractéristiques objectives. A l’inverse du courant français qui adopte une idée subjective de la nation en insistant sur l’aspect volontariste.                                                                 Pour Ernest Renan, la nation est un ensemble de personnes qui quelque soit leurs origines culturelles on l’envie de faire partie du même groupe, d’une même entité. La nation repose ici sur la volonté de vivre ensemble, et c’est sur cela que fonctionne la République Française. La doctrine allemande et la doctrine française ont essayés de déterminer les critères de la nation. Dans ce discours, Ernest Renan s’exprime sur les fausses définitions du terme de nation, notamment sur le fait que la nation serait fondée sur la race, la culture ou encore la langue, et s’exprime également sur l’aspect historique de la nation, le fait qu’elle soit un héritage à entretenir.                                 Ainsi, nous nous intéresserons alors sur la vision que possède Ernest Renan de la nation. Qu’est ce qui caractériserait réellement l’existence d’une nation ? Afin de répondre à cette problématique, nous nous pencherons tout d’abord sur la définition qu’à Ernest Renan de la nation (I), puis nous étudierons le fait de savoir si la vision de la nation qu’à Ernest Renan pourrait encore être possible de nos jours (II).

  1. La nation : la conception historique d’Ernest Renan

Selon Ernest Renan, la nation serait un héritage du passé qui serait indissociable de notre présent et de notre futur. Pour lui, la nation regroupent deux choses « une âme, un principe spirituel » mais qui n’en font qu’une et sont différenciés par la temporalité.

  1.  La nation, un produit du passé
  • L’âme est la dimension passée de la nation, un « riche legs de souvenirs ».
  • « Les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes », cela renvoi à un héritage.
  • L’existence de la nation est due à un « long passé d’effort, de sacrifices et de dévouements ».
  • Le passé est attaché à la gloire d’un peuple et à ses sacrifices.

  1. Le présent
  • Une « volonté commune dans le présent » existe selon Renan, « avoir fait de grandes choses ensemble, et vouloir en faire encore »
  • Le « principe spirituel » est la dimension présente de la nation.
  • Ce principe spirituel est « le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »
  • L’existence de la nation est une affirmation de la perpétuation de cette nation, c’est « le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune ».

  1. La nation présente de nos jours ?
  1. Une critique des cinq fondements de la conception allemande
  • Renan parle dans son discours de la conception allemande de la nation.
  • Critique  sur les fondements (la race, la langue, la religion, la communauté des intérêts et la géographie)  de leur conception : « voila ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l’on comprend malgré les diversités de race et de langue. »
  • « L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes », cela signifie qu’une nation ne dépends d’aucun critère, elle existe grâce à la volonté des hommes.
  • « Si des doutes s’élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d’avoir un avis sur la question », Renan nous montre que la population fait partie de la nation et que part conséquent elle a le droit d’avoir un avis, de s’exprimer.
  1. Une réalité plus complexe selon Ernest Renan
  • Même s'il envisage une évolution, la nation selon Renan se résume surtout à la nation française de la fin du XIXe siècle. C'est la limite de la méthode historique : « Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais telle n'est pas la loi du siècle où nous vivons. À l'heure présente, l'existence des nations est bonne, nécessaire même. »
  • Derrière les caprices des nations, Ernest Renan décèle un équilibre des nations qui par leurs diversités servent l'œuvre commune de la civilisation et de l'idéal d'humanité. Cet équilibre lui permet aussi de prophétiser la fin des nations dans une "confédération européenne".
  • Les facultés de la nation ne doivent pas être séparées « Par leurs facultés diverses, souvent opposées, las nations servent à l’œuvre commune de la civilisation […]. Isolées, elles ont leurs parties faibles »
  • La solidarité est très importante pour l’existence d’une nation selon Renan, il faut «  une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices ».

CONCLUSION

        Pour Ernest Renan, la nation est une « conscience collective » dont les habitants consentent à entretenir leur sentiment national dans l’avenir. La nation doit donc être consentie par un peuple, par la volonté de ce dernier d’accepté son passé et d’entretenir le présent de sa nation « nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes ». « Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera ». Ainsi, les Nations modernes se distinguent les unes des autres à l’époque de Renan en raison de nécessités historiques.

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