Egalité et vérité: les principes directeurs de la loi
Commentaire de texte : Egalité et vérité: les principes directeurs de la loi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar baddj • 18 Janvier 2015 • Commentaire de texte • 1 273 Mots (6 Pages) • 799 Vues
Vérité : juridiquement parlant, il n’y a qu’une vérité qui est celle de la
filiation légalement établie. La filiation légalement établie correspond
par présomption à la réalité. On peut alors se poser la question de savoir
ce que recouvre cette réalité et sur quoi elle se fonde.
Il existe différentes approches. Le fondement biologique suppose que la
filiation est avant tout et depuis toujours un fait naturel. Par vérité il faut
alors entendre vérité biologique, vérité scientifique.
D’autres réalités peuvent pourtant tempérer cette approche. Ainsi la
vérité sociologique et affective, instillée de volonté peut-elle trouver sa
place au sein de la filiation.
Egalité : sont visées ici les différents types de filiation. Sont-elles
équivalentes ? Peut-on parler de parité entre les enfants tant sur leur
statut que sur le lien de filiation en lui-même quant à l’établissement de
ce lien et à sa contestation.
• Mise en relation des termes du sujet :
Egalité et vérité sont les deux axes majeurs retenus par le droit de la
filiation contemporain.
Pourtant, historiquement, cela n’a pas toujours été ainsi.
• Histoire et contexte à introduire dans l’introduction :
Ces éléments doivent conduire à comprendre l’évolution qui s’est
construite en droit de la filiation pour arriver aujourd’hui à la mise en
avant des deux principes retenus par le sujet.
Par le passé, la preuve scientifique étant impossible à rapporter le
système légal reposait sur des présomptions et indices. A cela, s’ajoutait
une inégalité des statuts retenus par le droit alors même qu’aucune vérité
ne pouvait exister. 3
Hier, le droit de la filiation était construit autour du mariage : la
légitimité des enfants en était le principe essentiel. On a considéré ainsi
pendant plusieurs siècles que la filiation normale était la filiation
légitime. On souhaitait la protection de l’institution matrimoniale et par
principe les enfants naturels étaient marginalisés. Leur seule
échappatoire était la légitimation par mariage. Leurs droits restaient
limités. Cette inégalité des statuts des enfants provenait de cette inégalité
des filiations et commandait de se référer à des fictions juridiques
s’éloignant de la vérité pour le législateur.
L’essentiel des problématiques connues alors par le droit de la filiation se
concentrait sur le lien de paternité. Les parades mises en place par le
législateur à défaut de certitude scientifique concernant le père étaient
d’une par les présomptions (présomption de paternité légitime dans le
cadre du mariage, et présomption relative à la conception de l’enfant), et
d’autre part les fictions entendues ici comme étant le lieu de la volonté
individuelle. Tout le système se basait sur le fait que l’intérêt de l’enfant
était alors d’être légitime.
Ce sont les bouleversements sociaux et le progrès scientifiques qui ont
fait bouger les choses. Le législateur a alors été contrait à revoir les bases
textuelles de la filiation en considération de trois éléments fondamentaux
: égalité, vérité, stabilité.
Le premier pas a été franchi par la loi n° 72-3 du 3 janvier 1972 sur la
filiation. Le texte proclame l’égalité de principe des filiations légitimes et
naturelles. A côté, le principe de vérité des filiations est acquis sans
toutefois trop bousculer le modèle de la famille légitime. Cette loi est
complétée par une autre n° 82-536 du 25 juin 1982 qui fait de la
possession d’état d’enfant naturel un mode d’établissement extrajudiciaire
de la filiation naturelle.
Aujourd’hui l’ordonnance du 4 juillet 2005 est venue parachever
l’égalité des filiations et donner une place différente aux vérités
entendues ici au sens large car tant biologiques que sociologiques.
L’équilibre que le législateur a du retenir passe alors par la primauté de
la vérité biologique contrainte par la stabilité à offrir à la filiation. La
vérité juridique (par la reconnaissance, l’acte de naissance) peut parfois
se substituer à cette vérité biologique. Enfin la vérité sociologique peut
être reconnue dans l’intérêt de ceux qui vivent ce lien de filiation. Ainsi,
réduire la filiation, à sa seule dimension biologique serait l’appauvrir, la
fragiliser.
I- Egalité et vérité : principes directeurs du droit
de la filiation
Déjà présents dans la loi de 1972, le législateur de 2005 tire de l’égalité
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