Dissertation d'Histoire des Institutions "La proclamation de la théorie pontificale"
Dissertation : Dissertation d'Histoire des Institutions "La proclamation de la théorie pontificale". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LBirdy75 • 5 Février 2018 • Dissertation • 1 195 Mots (5 Pages) • 987 Vues
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La proclamation de la théocratie pontificale
Introduction
« Les Dictatus papae » est un ensemble de 27 textes à valeur normative. Il a été écrit par Grégoire VII en 1075. Ce dernier ayant pour nom civil Hildebrand Aldobrandeschi de Soana, a été élu Pape en 1073. Grâce au Concile de 1074 et 1075, il réforme l’Église en imposant le non-mariage aux prêtres, en supprimant le commerce de biens spirituels (simoniaques) et destituant les prêtres accusés de concubinage. Il interdit aux laïques d’accorder l’investiture aux ecclésiastiques et établit alors la suprématie de la papauté sur tout le territoire chrétien grâce au texte du Dictatus Papae.
En 1076 l’empereur Henri IV le déclare déchu et l’excommunie, mais un an après il lui demande pardon et est humilié. En 1084, par son entrée à Rome, Henri IV déclare Grégoire VII déchu à nouveau et proclame Clément III Pape. Grégoire est alors libéré par Robert Guiscard et s’exile à Salerne où il mourra en 1085.
La période est alors très problématique pour l’Église au vu du comportement de plusieurs Papes transgressant les règles, les évêques prenant les pouvoirs en main et les souverains prenant d’une autre manière leur aise. L’Église perd donc de son autorité et de sa valeur devant le peuple, ce que Grégoire VII trouve indigne pour celle ci et cherche à lui redorer son autorité pontificale.
Il en vient alors à se poser la question comment les Dictatus papae, misent en place par Grégoire VII mettent-ils en avant la puissance pontificale de l’Église ? Pour y répondre, il s’agira d’expliquer dans un premier temps la supériorité du pouvoir de l’Église par rapport au pouvoir laïc (I), puis dans un second temps il s’agira d’éclaircir le sujet sur la supériorité du siège apostolique sur l’ensemble de l’Église chrétienne (II).
I. La supériorité du pouvoir de l’Église par rapport à la laïcité.
Nous étudierons pour commencer la place des souverains devant le pouvoir ecclésiastique (A) puis pour conclure cette première partie nous verrons la condamnation des laïcs par l’Église. (B)
A) Les souverains étant les serviteurs de la volonté ecclésiastique
« Seul le pontifie romain est dit à juste titre universel », autrement dit le Pape est considéré comme le seul homme sur Terre ayant la capacité de prétendre d’être le seul à être respecté par tous, il est au dessus de tous et possède l’autorité suprême. Les souverains, situés un étage en dessous de lui sont donc obligés de se plier à ses volontés. Le Pape écarte l’aide du souverain pour pouvoir édicter des lois, créer de nouveaux territoires, puisqu’il lui-même en a la capacité et le souverain se soumet à chacune de ses volontés.
« Seul il peut user des insignes impériaux », autrement dit le Pape est le seul considéré comme « chef » et les souverains doivent faire appel au Pape pour pouvoir bénéficier des « insignes impériaux ». C’est le Pape qui décide si oui ou non ils ont la possibilité » d’en bénéficier, ce qui montre que le pouvoir du souverain et le souverain lui même est soumis à la volonté ecclésiastique. Malgré qu’ils soient supérieurs à tous chez les laïcs, ils doivent s’abaisser à la volonté du Pape : « Le pape est le seul homme dont les souverains baisent les pieds ». Les souverains servent le Pape, ce dernier étant l’autorité absolue sur les souverains et sur les autres laïcs, empêchant alors n’importe quelle tentative d’emprise sur l’Église.
B) La condamnation des laïcs par le pouvoir de l’Église
« Sa sentence ne doit être réformée par personne, et seul il peut réformer la sentence de tous ». Le Pape a donc le pouvoir de modifier les jugements de
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