Discussion d'un projet de code pénal du Maroc
Discours : Discussion d'un projet de code pénal du Maroc. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fzelamiri • 11 Mai 2015 • Discours • 348 Mots (2 Pages) • 752 Vues
Le 1er avril, lorsque le ministère de la Justice publie sur son site internet un avant-projet du code pénal, les Marocains, en parcourant ses 288 pages, croient à un poisson d'avril tant ses clauses appartiennent à un autre âge.
Las, le projet est on ne peut plus sérieux. Aussitôt, la contestation gagne la société civile et les réseaux sociaux. "Un texte passéiste et incompatible avec la réalité sociale du Maroc", s'indigne Mounir Bensalah, coordinateur national de l'association Anfass ("souffles"). "Il est même en contradiction avec la nature libérale de la Constitution", renchérit Mohamed Neshnash, président de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH).
Considéré comme l'un des piliers de la réforme de la justice, le code pénal (qui date de 1962) devait subir une refonte totale afin d'être en conformité avec l'esprit de la Constitution et les conventions internationales signées par le royaume chérifien.
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Moyenâgeux
Si l'avant-projet porté par le ministre islamiste Mustafa Ramid (PJD) marque quelques avancées (création de peines alternatives pour désencombrer les prisons, criminalisation du harcèlement sexuel ou de l'enrichissement illicite...), il est aussi nettement régressif en matière de libertés.
Ainsi, il maintient la peine de mort alors que le débat sur sa suppression a atteint sa maturité ; continue de punir les relations sexuelles avant le mariage, l'homosexualité et les déjeuners en public durant le ramadan (même s'il en diminue les peines) ; prévoit des circonstances atténuantes en cas de crime d'honneur et, pis, va jusqu'à les élargir à tous les membres de la famille, alors que seul son chef y a droit dans le code actuel.
Une disposition qui rappelle les usages moyenâgeux de certains pays du Moyen-Orient. À ce triste tableau s'ajoutent des peines carrément liberticides. Ainsi, invoquant la menace terroriste, l'avant-projet autorise les services de sécurité à utiliser la violence pour disperser une manifestation lorsqu'ils le jugent nécessaire
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