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Commentaire de document : La révolte des Canuts de 1834

Dissertation : Commentaire de document : La révolte des Canuts de 1834. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2020  •  Dissertation  •  2 841 Mots (12 Pages)  •  1 289 Vues

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LAMEGIE Kendice

L1 Histoire, Groupe 4

Destiné à NEVEROVA Natalia

Pour le 14 octobre 2020

TD n°5 : Commentaire de document : La révolte des Canuts de 1834.

Au XVIII-XIX°s, La France est fragilisée par une série de révolution sociales et politiques. Celle qui nous intéresse c’est la révolution des Trois Glorieuses, deuxième révolution française, se déroulant sur trois journées celle du 27 au 29 juillet. A la base de cette révolution, il y a les Ordonnances de Saint-Cloud adopté le 25 juillet 1830 par Charles X. Ces dernières ont pour but de changer les élections. Cette révolution va faire naître la Monarchie de Juillet mais la France va vivre dans un climat de tension et de mécontentement malgré tout. Ce qui va donner lieu en 1831 à une révolte, la révolte des Canuts, qui ne sont autre que des ouvriers de la soie. Cette révolte éclate à la suite de l’annonce du gouvernement qui instaure un tarif en commun permettant alors de limiter la baisse des prix, mesure qui doit être mise en place le 1 novembre 1831. Cependant, les fabricants refusent cette augmentation et donc ils vont se soulever le 21 novembre, donnant lieu à la première partie de la révolte des Canuts, 16 mois après les Trois Glorieuses. On va parler alors de révolte sociale dû à la mauvaise conjoncture économique, qui est la première grande bataille ouvrière. Lors de cette révolution, Les Canuts prennent le drapeau noir pour emblème, utilisé normalement par les pirates ou les anarchistes, et adoptent une devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ». Dans la capitale, le peuple appelait à faire de même que les travailleurs de la soie, obligeant alors la police et la Garde Nationale à effectuer de multiples patrouilles et arrestations parce qu'ils craignaient que des soulèvements ne commencent. Au vu de la bonne situation économie du début de l’année 1834, les patrons décident d’une baisse des salaires des ouvriers car ils considèrent que ces derniers ont augmenté excessivement ce qui va alors déplaire aux principaux concernés et va donc entraîner l’arrestation de plusieurs des leaders. Une loi va être voté interdisant alors les associations ce qui va fortement déplaire et donner lieu le 9 février 1834 à une seconde révolte appelée la « Sanglante Semaine ». Cette révolte va être particulièrement violente et sera qualifié de révolte politique plus que de révolution sociale contrairement à la première révolte des Canuts de 1831. Seconde révolution qui va être au cœur de ce commentaire puisque c’est cette dernière qui est représenté sur l’estampe s’intitulant « Horrible massacre à Lyon » réalisé sur du bois coloré par un artiste resté inconnu. Cette gravure mesure 39,5 cm de hauteur sur 56,6 cm de largeur et contenant un texte « explicatif ». Sur cette estampe est représenté une scène d’affront entre les insurgés et la garde nationale ainsi que l’armée devant la paroisse de Saint-Nizier à Lyon ce qui nous amène à nous demander en quoi cette estampe permet de rendre compte, selon le point de vue de l’auteur, d’un climat de tension ainsi que l’émergence d’une « nouvelle » classe sociale ? Nous verrons dans un premier temps l’opposition de deux camps puis à travers cette opposition nous analyserons cette révolte. Ce n’est qu’une fois ces aspects éclaircis que l’on se penchera sur l’émergence d’une nouvelle classe sociale.

D’une part, on va s’intéresser aux deux camps s’opposant dans cet affront sur cette estampe c’est-à-dire les insurgés correspondant alors aux Canuts, aux ouvriers et de l’autre côté. Tout d’abord, les Canuts sont des ouvriers de la soie habitant le plus souvent dans le quartier de la Croix-Rousse, ville qui n’est pas encore rattachée à Lyon et où les loyers sont moins élevés qu’à Lyon ce qui est pratique pour les Canuts. Sur cette estampe ils sont représentés au premier plan et sont facilement reconnaissables grâce à leurs tenues, parfois débraillées, des chemises et quelques-uns porte de longs manteaux ou encore grâce au drapeau rouge qu’ils brandissent fièrement. Ce drapeau rouge est un signe de lutte ouvrière utilisé principalement par les révolutionnaires. Ils sont également représentés en bataille, armes à la main (fusils, épées), en train de se battre ou en train de tirer. Le fait de les représenter au premier plan cela indique leur importance dans cette représentation et on comprend ainsi qu’une partie de l’interprétation de cette estampe va se faire autour des insurgés. On observe également la présence d’une barricade, signe de résistance, faite de planche de bois et de pierres qui sert aux Canuts d’estrade pour se placer plus haut que les soldats de la garde nationale afin d’exprimer un sentiment de supériorité. On observe notamment, grâce à cette estampe, un Insurgé représenté au-dessus de la foule, qui est mieux habillés que le reste des révolutionnaires et brandissant le drapeau tricolore signe de résistance et d’un sentiment républicain. En bas de cette estampe, il y a un texte, qui qualifie les Canuts d’insurgés : « Les Insurgés s’étaient emparés de plusieurs églises {…} », ce qui démontre alors ce caractère de révolutionnaire qu’ils laissent paraîtres. Cette révolution des Canuts est une première grande bataille ouvrière qui selon l’historien Russe Eugène Tarlé « constitue un tournant dans l’histoire de la classe ouvrière, non seulement en France, mais dans le monde entier » (cf. La révolte des canuts (1831-1834), F.Rude). Lors de cette révolution plus de 6000 insurgés vont manifester et la garde nationale va alors être mobilisée avec plus de 12 000 soldats.

Cette mobilisation de la garde nationale va se retrouver dans la représentation de la scène de cette seconde révolution de cette estampe. Effectivement, la garde nationale est représentée au même titre que les insurgés, cependant on réussit à les différencier notamment par leur caractère un peu plus prestigieux. Grâce à cette estampe on peut voir qu’ils sont représentés principalement au second plan et à gauche, en rang, bien ordonnés, en garde à vous car c’est avant tout une force de l’ordre chargé de défendre l’État, de maintenir la paix et l’ordre public et qui démontre alors leur caractère noble, bourgeois surtout face à ce conflit soutenu par les républicains. D’autres sont représentés sur des cheveux ce qui accentue ce côté prestigieux. Ils portent leurs armes sur l’épaule et s’apprêtent sans doute à affronter les Canuts. Ils sont sous les ordres d’un cavalier plus haut gradé, reconnaissable grâce à la médaille qu’il porte sur son uniforme et il porte qu’une seule arme blanche contrairement aux autres gardes qui eux, possèdent une arme à feu. La garde nationale est visible grâce au port de l’uniforme qui offre un contraste avec les vêtements des insurgés qui eux sont en chemise, pantalon simple et débraillés. La garde nationale parait alors plus haute dans la société que les Insurgés. Contraste qui se distingue notamment par l’utilisation d’armes différentes comme au premier plan, l’utilisation d’un canon par deux gardes nationaux qui témoignent d’une richesse plus élevée que celle des Canuts mais également une plus grande puissance. On voit alors l’émergence d’un clivage qui fait de cette seconde révolution, un conflit d’une grande violence.

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