Commentaire d'un extrait de la Constitution Tanta

Commentaire de texte : Constitution Tanta du 16 décembre 533.

Plan :

I- Le Digeste : l'accomplissement unificateur des hommes
a) Un travail laborieux et considérable pour des moyens humains
b) Projet d'harmonisation du droit de Rome

II- Un travail difficile et considérable néanmoins possible grâce au soutien divin
a) La providence garante des hommes
b) Un travail surveillé par l'Empereur, lui-même épaulé par Dieu

Intro :

    Le Digeste (ou Pandectes en grec) est un recueil du Corpus juris civilis, qui compile les extraits d'opinions et de sentences des juristes romains, réunis sur l'ordre de l'empereur Justinien (483-565), empereur de l'Empire Romain d'Orient.  Il charge Tribonien de rassembler les textes de jurisprudence, et d'en sélectionner les plus utiles, pour en faire un tout nouveau recueil. L'empereur cherche à réunifier l'empire au niveau militaire comme au niveau juridique, par l'unification du droit romain dans une grande compilation, dont une partie importante est constituée par le Digeste, dont est issu le texte à étudier. Par la constitution Tanta, le 16 décembre 533, l'empereur Justinien achève et publie le Digeste, soit 50 livres divisés par titres, chacun étant consacré à un thème de droit.
   La constitution Tanta confirme l'ouvrage comme un travail de grande ampleur dans sa destinée unificatrice. Désireux de rassembler son empire de par l'accomplissement de ce recueil (I), l'empereur remercie Dieu pour son soutien lors de ce travail difficile et considérable (II).

Développement :

   Le Digeste est l'accomplissement unificateur des hommes, tout d'abord par le travail laborieux et considérable que cela représente pour eux, mais aussi par le projet d'harmonisation du droit de Rome qu'il constitue.
     La constitution Tanta met en avant la difficulté du travail donné par l'empereur Justinien, notamment par rapport à l'effort intellectuel que cela demande aux hommes : "personne avant nous n'avait espéré pouvoir réussir ce qui paraissait tout à fait impossible à l'esprit humain". C'est d'ailleurs pour cela que l'empereur fait appel à un "homme illustre", Tribonien, auquel il confit l'exécution du recueil; comme par nécessité de collaboration, pour que le travail soit mené à terme. Justinien souligne d'autant plus la difficulté de la tâche et son aspect minutieux lorsqu'il précise l'étendue de la jurisprudence : "deux milles volumes écrits par les anciens, soit trois millions de fragments" et l'action que cela entraine : "il fallait donc les lire entièrement avec soin pour en sélectionner le meilleur", "on a supprimé tout ce qui pouvait faire difficulté, et les textes contradictoires". Il précise aussi l'importance de celle-ci, qui est issue de nombreux siècles de droit Romain, en l'occurrence "quatorze siècles".
   Avec la constitution Tanta, Justinien présente le Digeste comme une véritable nécessité à "ramener à l'unité et à l'harmonie le droit de Rome". Son objectif étant de rendre sa magnificence à un droit ancien, affaiblit par les siècles : "les lois anciennes, accablées de vétusté, soient par nos soins parées d'une nouvelle splendeur et réunies en un recueil peu considérable", pour qu'il mentionne "toutes les discussions et les solutions conformes au droit". Un droit nouveau est né et est donc né avec sa nouvelle application, en effet l'empereur souligne que qu'auparavant, "les procès étaient réglés bien plus par la volonté arbitraire des juges que par l'autorité des lois" et ce, malgré "le très grand nombre des lois". Pour lui, de par l'harmonisation et la restructuration des lois il en conclut que "de la pauvreté au milieu d'une abondance de livres, on est passé à la richesse dans la brièveté".

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