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Commentaire articles Aurilien Scholl et Eugène Veuillot faisant suites aux élections du Sénat en 1879

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Par   •  15 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 405 Mots (10 Pages)  •  1 029 Vues

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« La France a tiré les rois et la République a eu la fève. », Aurélien Scholl. Ce document est composé de deux articles de presse. Le premier est un article paru dans le journal l’Univers le 7 janvier 1879, journal quotidien catholique français, écrit par Eugène Veuillot un journaliste français, et traite de la défaite des monarchistes du point de vue de ces derniers. Le second est un article écrit par Aurélien Scholl, journaliste, auteur dramatique, chroniqueur et romancier français, paru le 5 janvier 1879 dans le journal le Voltaire, journal quotidien français. Ce dernier relate la victoire des républicains face aux monarchistes. Ces deux articles traitent des réactions des républicains et des monarchistes suite aux élections sénatoriales du 5 janvier 1879. Auparavant, les élections législatives des 20 février et 6 mars 1876 donnent aux républicains la majorité à la Chambre des députés, avec 360 sièges, le maréchal de Mac-Mahon désigne, à la présidence du Conseil, Jules Dufaure, puis Jules Simon. En 1879, des élections sénatoriales ont lieu et permettent au Sénat de devenir républicain à 174 contre 126, resté jusqu’alors à majorité de droite. C’est donc une cuisante défaite pour les conservateurs. De plus, le ministère veut changer les hauts fonctionnaires qui lui sont opposés mais le maréchal de Mac Mahon refuse de laisser limoger des généraux : c’est le conflit ; il doit démissionner.

En quoi les élections sénatoriales de 1879 marquent-elles un tournant politique sous la IIIe République ?

L’article d’Eugène dépeint donc la réaction des monarchistes face à la défaite (I), alors que celui d’Aurélien Scholl dépeint la victoire des Républicains (II).

I/ La réponse des monarchistes face à la défaite

Veuillot nous fait part du constat et de l’analyse critique de la défaite (A), ensuite dans cet article les monarchistes présentent leur riposte : la résistance (B).

A) Constat et analyse critique de la défaite

Premièrement, ce 5 janvier 1879 le Sénat auparavant monarchiste devient républicain, les monarchistes ont tout perdu. Dans l’article de l’Univers du 7 janvier 1879, le journaliste nous décrit l’état d’esprit dans lequel se trouve les monarchistes au lendemain du résultat des élections. Les monarchistes font ce que l’on pourrait appeler un « mea culpa », pourtant ils paraissent confiants, optimistes et déterminés. En effet, des lignes 1 à 6, on remarque qu’il y a acceptation des faits, preuve à l’appui avec les résultats : 194 contre 126. La défaite est écrasante, et donne le pouvoir aux républicains qui commençaient déjà à s’installer depuis 1876. On peut constater que lors des élections législatives des 20 février et 6 mars 1876, la chambre des députés était devenue à majorité républicaine avec 360 sièges contre 200. De plus, le maréchal de Mac-Mahon désigne, à la présidence du Conseil du gouvernement, Jules Dufaure, un centriste puis Jules Simon, un républicain. Ainsi, c’est l’occasion pour eux de tirer les leçons, de comprendre leurs erreurs, d’assumer leurs faiblesses. Ils se remettent en question pour savoir en quoi ils ont échoué. Ceci ne les empêchera pas d’atteindre leur but, ils gardent et renforcent les lignes de leur défense. Rien ne les arrête, même pas le résultat de ces élections sénatoriales puisqu’ils ont pour eux le « droit et la vérité ainsi que la loi et la force du nombre » l.13 qui souligne le fait que pour les monarchistes leur puissance face aux républicains est indéniable et même avec ces résultats, leur légitimité n’est pas remise en question.

Ensuite, dans son article, Eugène Veuillot parlant au nom des monarchistes pointe du doigt ce qu’il qualifie de « politiques qui ont fait le septennat » l.45-46. En effet, ces derniers que l’on peut appeler ex-monarchistes étaient minoritaires lors du dernier septennat, septennat qui a transformé la majorité monarchiste en majorité républicaine après les élections du 8 mars 1876 et des élections sénatoriales de 1879. Ces ex-monarchistes pensaient lors de ce septennat à un retour à la monarchie mais lorsqu’ils ont vu le tournant des événements politiques, ils sont se rangés auprès des « républicains de centre-gauche » l.51-52. D’après les monarchistes, les ex-monarchistes devenus républicains soutiendront « M. Jules Simon contre M. Gambetta, et, plus tard, avec celui-ci devenu « le dernier espoir du parti de l’ordre, » contre M. Rochefort. » l.53-57. Pour l’auteur, ce rangement du côté des républicains est un déni de leurs origines, ils renient leurs racines politiques et pourquoi ils se sont battus auparavant. On peut notamment citer l’" Assemblée nationale " élue le 8 février 1871. Contre toute attente, ce scrutin donne la majorité aux conservateurs. Les républicains ne sont plus que 150 sur 645 députés. L’Assemblée compte aussi 40 députés libéraux qui se rallieront rapidement aux républicains, 400 monarchistes, dont 214 orléanistes et enfin, 20 bonapartistes.

De plus, le journaliste ne critique pas seulement les « ex-monarchistes », il critique aussi les républicains. En effet, le parti monarchiste est un parti unique et indépendant agissant seul contrairement aux républicains qui sont composés de différents partis, c’est pour eux un « juste milieu entre le bien et mal » l.62-63.

Il n’est donc pas de coutume chez les conservateurs de se sombrer dans la fatalité. Bien au contraire on sent le désir de revanche. D’abord lucide en comprenant la cause et le cheminement de ses erreurs puis conquérant en préparant la riposte : la résistance.

B) Présentation de la riposte : la résistance

        Dans un second temps, comme nous l’avons vu précédemment, les monarchistes ne s’avouent pas vaincus face à ces élections. Ils préparent donc une riposte notamment en mettant en place un mouvement de résistance. Premièrement, Veuillot appelle à une réaffirmation de leur identité : catholique, monarchie sont assimilées « sous un même drapeau » l.45. Les monarchistes cherchent à récupérer le pouvoir, la souveraineté car comme le pouvoir du monarque viendrait de Dieu, ce seraient donc les seuls à disposer d’un pouvoir légitime car le sacre d’un monarque légitime son pouvoir. De plus, il ne faut donc plus se disperser, ne faire confiance qu’à des personnalités de son camp et non faire des alliances douteuses qui comme on a pu le voir occasionne des déboires et des retournements de situation qui mènent au désastre. C’est le cas du maréchal de Mac-Mahon qui a été élu président de la République, le 24 mai 1873. Ce monarchiste sera le premier bénéficiaire du septennat, institué par la loi du 20 novembre 1873. Cette élection a mené non pas à la reprise du pouvoir par les monarchistes mais par les républicains. Les monarchistes ont donc fait une erreur en mettant au pouvoir Mac Mahon.

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