Commentaire Baldus - corrigé
Commentaire de texte : Commentaire Baldus - corrigé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Naomie Guiongo • 11 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 950 Mots (4 Pages) • 594 Vues
Droit civil – Commentaire d’arrêt (doc. 8) : Cass. civ. 1ère, 3 mai 2000,
Baldus
Introduction et plan détaillé
Rappel de méthode : rappelons la nécessité d’expliquer le texte. C’est le seul but du
commentaire. Le commentaire d’arrêt, ce n’est donc pas rédiger un passage de manuel, ni de
cours ! C’est rendre clair le texte pour le lecteur.
Cicéron, avocat sous le régime de la République à Rome, raconte comment le vendeur d’une
villa, pour tromper son acheteur sur la valeur du bien, avait organisé une pêche miraculeuse
dans le lac de sa villa alors qu’il la faisait visiter. Cette histoire, c’est celle d’un dol, c’est-àdire
d’une erreur provoquée. Le dol étant un vice du consentement, il est une cause de nullité
relative des contrats, car le droit civil considère que le consentement donné n’a pas été intègre.
Dans l’affaire portée devant la Cour de cassation, les contrats en cause étaient des ventes de
photographies entre particuliers. Après plusieurs lots vendus au même acquéreur, la vendeuse
apprend que ces photographies avaient une grande valeur, et que l’acquéreur en connaissait la
valeur, puisqu’il en avait déjà vendues et achetées à des prix très élevés.
D’abord, la venderesse porte plainte pour escroquerie, classée sans suite par les juridictions
pénales, peut-être en raison d’un manque de preuves. Elle porte doc ensuite son action au civil,
en assignant son contractant en nullité pour dol. Dans un arrêt rendu le 5 décembre 1997, la
Cour d’appel de Versailles fait droit à sa demande : elle prononce la nullité pour dol et ordonne
à l’acquéreur, qui a revendu les photographies, de verser à titre indemnitaire la différence du
prix à la vendeuse. Les juges d’appel retiennent les éléments prouvant que l’acquéreur
connaissait la valeur réelle des photographies, et qu’il s’est tu. Il aurait donc eu une obligation
d’information de la venderesse sur la valeur réelle des photographies.
Le consentement est-il vicié par le dol lorsque l’acheteur n’a pas informé le vendeur sur
la valeur réelle des biens vendus, lorsqu’il en avait connaissance ? Cette question implique
de déterminer si l’acheteur a l’obligation de délivrer cette information au vendeur, car c’est le
manquement volontaire à cette obligation d’information qui constitue le dol par réticence (c’està-
dire par silence). Elle est capitale à l’époque de l’arrêt, puisque le Code civil (ancien article
1116) n’envisageait le dol que par des manoeuvres, à l’exemple de celle de Cicéron évoquée
plus haut. Il ne prévoyait ni le dol par mensonge, ni le dol par réticence (c’est-à-dire par silence).
Statuant au visa de l’ancien article 1116 du Code civil, la Première chambre civile de la Cour
de cassation casse l’arrêt d’appel au motif qu’ « aucune obligation d’information ne pesait sur
l’acheteur ». Ainsi, les faits ont été mal qualifiés selon elle : il n’y a pas eu dol par réticence
car l’acheteur n’avait pas l’obligation d’informer le vendeur sur la valeur réelle des biens.
C’est dire que d’une part, il n’y a pas réticence dolosive de l’acheteur qui n’avait pas
d’obligation d’information (I), solution à mettre en perspective avec la réforme du droit des
obligations
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