Comment s'articule la conception de l'état selon Hobbs?
Commentaire de texte : Comment s'articule la conception de l'état selon Hobbs?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cloarec Camille • 28 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 1 244 Mots (5 Pages) • 462 Vues
Commentaire de texte
« Si l'État est fort, il nous écrase. S'il est faible, nous périssons. » dit le célèbre écrivain Français Paul Valery à son époque, soulignant par cette citation le caractère ambigu et complexe entre l’état et le droit. L’état peut se définir comme une personne morale de droit public, exerçant son autorité sur un territoire, une population, et titulaire de la souveraineté. Le texte que nous allons étudier aujourd’hui n’est autre que le « Léviathan », écrit par Thomas Hobbs en 1651. Thomas Hobbes est un philosophe et penseur politique né en 1588 et mort en 1679. Il est l’auteur de nombreux ouvrages tels que « Elements of Law » ou encore « De Cive » mais c’est le « Léviathan » qui lui vaudra la renommée qu’on lui prête aujourd’hui. Son œuvre, par sa conceptualisation de l'état de nature et du contrat social eut une influence considérable sur la conception des politiques modernes. Cet ouvrage composé de 4 parties est particulièrement important dans la compréhension de la pensée hobbesienne. Quand Hobbes écrit le « Léviathan », il est en exil depuis une dizaine d'année en France, et l’Angleterre est en pleine crise politique : de 1642 à 1659, l'Angleterre fait en effet face à une guerre civile opposant les royalistes et les parlementaires, à l'exécution du Roi Charles 1er en 1649, à l'avènement de Cromwell et enfin à la Restauration.
Comment s’articule la conception de l’état selon Hobbs ?
Dans une première partie nous verrons que la formation d’un état est fondamentale à l’évolution de l’homme avant d’analyser l’état en tant que détenteur de la souveraineté.
- Un état fondamental à l’évolution de l’homme
- Le passage d’un état de nature à un état
Hobbes s’est longtemps questionné sur l’état de nature ; c'est-à-dire le mouvement qui consiste à désigner l'homme en tant qu'animal en l'absence de lois. Il en a déduit plusieurs conclusions. Hobbes constate en effet que rester à l’état de nature n’est pas très gratifiant pour l’homme : l’homme à l’état de nature n’est pas heureux, mais surtout il constate que comme les hommes sont craintifs, cet état d’insécurité permanent les pousse à se regrouper. Par la volonté individuelle, l’homme à l’état naturel se rend compte de la nécessité du vivre ensemble et donc de la fondation d’une société. C’est de cette idée que naît le pacte social, appelé « convention » ou « pacte » par Hobbes. Mais ce pacte qui lie les individus les uns entre les autres ne suffit pas. De cette formation d’un pacte social découle la création d’un état. Le texte nous dit en effet que « l’accord entre les hommes n’existe qu’en vertu d’un pacte » et qu’« il n’y a rien d’étonnant que quelque chose d’autre soit exigé (en plus du pacte) pour rendre leur accord constant et durable ». Cette chose n’est autre qu’un pouvoir commun aux hommes, il s’agit ici de « transférer tout leur pouvoir et toutes leurs forces à un seul homme ou à une assemblée pour les représenter ». Ce pouvoir mis en commun à un rôle fondamental.
- Le rôle de l’état
L’état va permettre aux hommes le fondement d’une société, de liens sociaux entre les individus. La sociabilité n‘est en effet possible que si tous les hommes sont « tenus » par un pouvoir fort. Les individus sont naturellement agressifs et belliqueux. Le Léviathan, c'est-à-dire l’état, a ainsi pour rôle de garantir la paix, la sécurité et le bien commun de tous. Hobbes dit dans son œuvre « tant que les hommes vivent sans une puissance commune qui les maintienne tous en crainte, ils sont dans cette condition que l’on appelle la guerre, et qui est la guerre de chacun contre chacun ». L’état va en effet soumettre les hommes en son pouvoir par le moyen de la peur : « il détient tant de puissance et de force qu’il peut, grâce à la terreur qu’il inspire, diriger les volontés de tous vers la paix à l’intérieur et l’aide mutuelle contre les ennemis de l’extérieur ». L’état a ainsi un double rôle : celui de protecteur, de guide, mais aussi celui de bourreau, qui tire son autorité de la crainte de ses sujets. Si l’état a un pouvoir si grand et incontestable, c’est car celui-ci est souverain.
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