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Bulle super speculam commentaire

Commentaire de texte : Bulle super speculam commentaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 639 Mots (11 Pages)  •  3 948 Vues

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Commentaire de Texte Bulle Super Spéculam

Introduction :

Elu le 18 juillet 1216, Cencio Savelli choisit le nom d'Honorius. Le 11 mai 1219, le pape Honorius III interdit l'enseignement du droit romain à l'université de Paris confirmée par la décrétale Super speculam du 16 novembre.

Une décrétale est une missive par laquelle le pape, ici, Honorius III, en réponse à une demande, édicte une règle en matière disciplinaire ou canonique. La « bulle super speculam » intervient au cours d’un contexte particulier, en effet, après la découverte des compilations de Justinien, il y a une extension du Droit Romain, à Bologne notamment mais aussi à Paris. Ce droit rentre alors en conflit avec le droit canon.

Ainsi, le pape va rédiger une décrétale pour contrer cette expansion et interdire l’étude du droit romain à Paris, ville du droit canonique et protéger le prestige du droit canon.

Dès lors, quelles sont les tenants et aboutissant de la décrétale d’Honorius III ?

Pour répondre à cette question, il faudra s’attacher à comprendre comment Honorius III va inciter l’étude du droit canon (I) en interdisant l’étude du droit romain (II)

Plan :

I : Une incitation au droit canonique

C’est pour protéger l’enseignement de la théologie, dont Paris est devenue la capitale européenne, que le pape a été conduit à légiférer. Il a voulu préserver cette discipline de la concurrence du droit civil vers lequel les étudiants se tournaient dans des proportions de plus en plus grandes. C’est pour cela que dans cette lettre pontificale on peut relever la primauté affirmée par le pape de l’étude de la théologie face aux lois séculières (A). Si ce principe n’est pas respecté, malgré l’autorité morale de cette décision, des sanctions viendrons confirmer la désobéissance (B).

A : Une primauté théologique

La primauté de l’étude de la théologie est affirmée d’emblée juste par la décision prise qui a pour objectif l’interdiction de l’enseignement et de l’étude du droit civil.

Dès les premières phrases de la lettre on peut relever L.3 « Salut et bénédiction apostolique… » l’adjectif apostolique signifie qui vient des apôtres. Cet adjectif n’est pas employé indifféremment. Il est présent pour marquer le caractère universel de la foi chrétienne face au droit romain. La foi chrétienne doit se propager par son enseignement dans les universités où elle a sa place traditionnelle L.18 « observez avec grande diligence ces prescriptions et faites les observer avec soin ». C’est à dire que Paris est une des villes universitaires la plus importante à l’époque, mais coexistent des universités qui enseignent la théologie et d’autres le droit romain. C’est pour cela que plus loin dans le texte est employé un adjectif qui s’oppose L.4 « lois séculières » . L’adjectif séculier veut dire dans sa première acceptation qui appartient au domaine laïc etnonàl‘Eglise. C’est une discréditation expressément faite du droit romain. Le droit romain est inférieur selon le pape au droit canonique enseigné par la théologie. La théologie quant à elle mérite toute les attentions car elle reçoit L.3 « salut et bénédiction ».

Tout ces critiques s’expliquent parce que, depuis près d’un siècle, l’engouement pour le droit civil était tel qu’il menaçait de tarir le recrutement des écoles de théologie et donc leur crédibilité. Il n’y a rien d’étonnant à ce que le pape intervienne pour protéger ce recrutement à Paris, en écartant la concurrence dangereuse du droit. Le pape voit bien que le droit civil est une réel menace pour « la ressource » de ses universités. Au surplus, ce n’était pas la première fois que la papauté prenait une semblable mesure : on en trouve toute une série depuis le début du XIIème siècle.

B : Un caractère moral

Cette décision contient un caractère solennel. Celui-ci peut être déjà remarqué par la définition propre du mot décrétale : c’est une décision faite à l’initiative du pape. Le pape est le chef de l’Eglise catholique, son pouvoir et son autorité est grande. L’Eglise a elle-même énormément d’influence durant cette période de l’Histoire. L’auteur est le pape Honorius III (1216-1227), nous avons peu d’information sur sa vie  mais il est désigné par l’expression L.1 « serviteur des serviteurs de Dieu », c’est un titre honorifique des papes. C’est une décision qu’il faut impérativement respecter du fait que c’est une décrétale (caractère impératif) et de surplus d’offenser cette décision serait directement faire offense à Dieu puisque le pape en est son serviteur, donc son messager sur terre. L.3 nous avons aussi l’expression « Salut et bénédiction apostolique… » apostolique est un adjectif qui veut dire aussi envoyé de Dieu sur terre, cela donne un caractère officiel de l’étude de la théologie qui raconte des choses véritables, provenant directement de Dieu. Cette décrétale s’adresse directement à tous les enseignants et élèves qui sont dans « le droit chemin » L.1 « à ses chers fils » pour ne pas qu’ils changent de position et qu’ils ne soient pas tentés de partir vers d’autres horizons « séculiers ». Ils sont sur la bonne voie , et ils ont choisi la bonne direction selon le pape contrairement aux autres L.17 « vous, cependant, mes frères et mes fils ». On peut relever un caractère menaçant au non respect de cette décision pontificale parce que les mots employés sont pesants dans leur forme L.13 «  quelqu’un ose enseigner le droit civil ou en suivre les leçons. Que celui qui contreviendra à cette interdiction ». Alors, on remarque que « la Sainte Eglise » à une autorité morale considérable qui l’autorise et lui donne le droit de sanctionner l’irrespect de la décrétale. La sanction est lourde pour celui qui ne fait pas honneur à la décision : il est L.15 « exclu de la défense des causes » c’est-à-dire qu’il n’a plus le droit d’exercer en tant qu’homme d’Eglise, ni de prêcher pour la foi chrétienne. Parce que, du moment ou il est allé vers une autre source de savoir, cela veut dire qu’il n’a pas été fidèle devant Dieu (en général on prête serment). Ensuite, cela est suivi de l’excommunication qui est la sanction suprême dans le droit canonique, c’est une honte pour un fidèle : il ne peut plus entrer en communion avec Dieu.

Ainsi, le droit romain détourne de nombreux élèves de l’étude de la théologie parce qu’il permet de gagner sa vie convenablement et cela est vite rentable. Le pape met en place cette interdiction pour éviter le discrédit de la théologie. Cependant, nous savons que le droit canon à une logique et une inspiration qui vient de ses origines de cohabitation durant le bas empire avec le droit romain. Pourtant, le pape l’interdit pour faire prévaloir les intérêts de la Sainte Eglise qui se veut être influente à cette époque.

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