Etudier nous soigne-t-il ?
Dissertation : Etudier nous soigne-t-il ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alice.cm • 8 Mai 2022 • Dissertation • 5 481 Mots (22 Pages) • 477 Vues
Etudier nous soigne-t-il ? (Essai)
Alice COHEN-MORZADEC - 1HLP (10/04/2022)
Nous sommes tous obligés d’étudier jusqu’à l’âge de seize ans mais pourquoi ? Étudier serait-il une porte d’accès à la réussîtes au bonheur, à un parfait état de santé ? Étudier est un moyen de donner une forme à un amas de connaissances dans différents domaines. Tel un chantier, l’école et les études seraient donc censées bâtir un édifice en ajoutant une à une les pu très qui servent à le construire. Cela nous permettrait de réfléchir et de penser, l’amas d’information pour ensuite préciser et affiner sa forme en l’examinant en cherchant, en approfondissant. Au lieu de se hâter, il faut tâter, prendre son temps, vérifier chaque fois que la pierre est bien positionnée avant d’en poser une nouvelle. Il faudrait prendre soin de l’édifice, presque comme une jeune pousse que l’on attend de voir mûrir et que l’on cultive, plutôt qu’un bâtiment aux aspects robustes, rugueux et indestructibles. La plante repousse après qu’on l’a coupée, elle se soigne si on la cultive encore mais si l’édifice est démoli il faut le bâtir à un nouveau sur les ruines de son passé. Pourtant chaque individu est différent, chacun possède ses propres aptitudes et capacités, chacun ses propres maladies, le médecin lorsqu’il ausculte, examine et soigne doit s’adapter à chacun et chercher différentes anomalies. Comment savoir si étudier va nous cultiver ou nous bâtir ? Nous élever ou nous mettre en cage ? Nous soigner ou nous blesser ? Quel est son objectif ? Aider l’individu, parfaire la société ou traiter le groupe ? Comment peut-on affirmer qu’étudier ne nous soigne pas quand bien même il faut étudier pour pratiquer la médecine ?
Étudier nous soigne-t-il ? Nous tenterons de répondre à cette question en définissant les termes du sujet, ensuite nous étudierons dans un premier temps qu’étudier peut nous aider à nous affranchir de notre état naturel, puis nous analyserons le fait qu’étudier nous emprisonne au lieu de nous sauver, avant de traiter l’idée qu’étudier n’est pas la meilleure solution pour nous soigner.
Étudier est un verbe qui signifie appliquer son esprit à l’acquisition de connaissances dans différents domaines. Le fait « d’appliquer son esprit » implique que cela relève du choix de l’individu. Contrairement aux mots « Inculquer », « Instruire », « Enseigner », avec « étudier » l’humain est soumis à l’information et n’est pas celui qui la transmet. Il existe en effet plusieurs manières de transmettre, par ambition collective de faire circuler un savoir commun ou par volonté de s’adapter à l’individu, en gravant de manière intrusive l’information ou en laissant le libre choix à l’apprenant. Il est possible d’instruire pour ouvrir des portes, former l’esprit, la personnalité et l’esprit critique, construire un être humain. On peut aussi éduquer pour rendre à chacun sa meilleure version de lui-même, un objectif mélioratif. On peut former, ce qui ne fonctionne pas dans la durée car on tente d’instituer une forme précise, de façonner un moule dans lequel chaque personne, bien que différente, est supposée rentrer. Enfin on peut enseigner pour donner une base théorique et commune de savoir. Ainsi, lorsqu’on étudie, on est supposé rende compte de cet amas de connaissances par le biais de ces différentes manières. Il faut s’appliquer attentivement et ne pas se laisser imaginer. En effet, imaginer nous pousse à déformer la réalité et à nous détacher d’idées factuelles, objectives et vérifiés qui s’apparentent à la Raison. Finalement, Étudier serait un moyen de sonder, chercher, examiner, ausculter, traiter, appliquer son esprit à l’étude d’une question, et rejoindrait donc ici le sens de soigner. La question est maintenant de savoir si étudier relève du libre arbitre.
Soigner est un mot au sens davantage flou car il sous-entend qu’il y a quelque chose à soigner chez l’humain. Il faudrait donc sonder, chercher, examiner, ausculter, traiter, pour soigner une quelconque anomalie. Soigner peut-être utile pour parfaire et donc donner le maximum d’ampleur à quelqu’un ou quelque chose, ou bien pour pâlir et rendre lisse, brillant, uni à force d’usure. Ainsi, cela nous ferait pénétrer dans un moule commun pour unir et parfaire notre société quitte à ce que cela nous use. Nous pâlir est censé nous inter aux usages du monde, nous rendre plus civilisé mais cela ne fait que nous accommoder à la blessure collective. On nous cultive sur les cendres des autres et on nous bâtit sur les négligences du passé en pensant que cela suffira pour parfaire l’ensemble de l’espèce humaine. Le supposé soin que l’on nous donne nous transforme juste, nous maltraite bien que cela soit contraire au sens de soigner. On nous déforme, on nous rend méconnaissables, on nous traite avec rigueur mais le concept de l’humain n’est que le fantasme du passé. Nous sommes les fruits de l’imagination de ce qui nous a précédé, alors pourquoi nous interdire d’imaginer ? Peut-être parce que l’on nous couve. On nous abrite et nous protège pour que l’on ferme les yeux sur ce qu’il y a autour, mais on ne fait qu’entretenir notre maladie qui ne s’est pas encore manifestée au lieu de la soigner réellement. Il faudrait donc chercher, quelle est cette maladie que l’on couve ? On pense nous aider, nous faciliter l’accomplissement des actes par les études mais aider est un acte mutuel, bien souvent d’entraide. Que donnons-nous en échange ? Notre libre arbitre ? Et si on ne nous soignait pas, et si on nous blessait ? Blesser c’est marquer profondément tel que l’on inculque, c’est faire une entaille et par conséquent retirer une partie de nous comme cette maladie que l’on couve, c’est causer du tort et de la douleur comme lorsque les études nous poussent à bout.
Ce « nous » et ce « on » cités depuis tout à l’heure, qui représentent-ils ? snobs peut désigner l’individu ou bien le groupe ou encore l’espèce humaine, la société tout entière. que on semblerait alors relever de quelque chose d’au-delà de notre libre arbitre. Est-ce qu’en mettant en commun on se fait une entaille ? on se retire une liberté, ou est-ce que l’on polit, apaise et traite nos plaies.
Lorsque les humains lèvent leurs yeux vers leur miroir ils ne voient qu’un simple reflet d’eux-memes. Si réellement ils plongeaient leur regard au plus profond de leur âme ils y verraient le reflet lisse d’une histoire de l’humanité vieille de plusieurs millénaires. Un être condamné à reproduire les mêmes erreurs sans cesse, c’est ce que représente chaque individu de notre espèce. En effet, l’histoire ancienne antique comme l’histoire moderne des guerres nous le montrent. Nous pouvons dès lors partir du principe que l’Homme est un monstre ou du moins voué à en être un. Mais qu’est ce que le monstre ? Un « monstre » a trois définitions distinctes. La première est le double, à la fois humain et animal, ou chose et humain ou bien deux surfaces opposées qui interfèrent. On retrouve ces cas de figure chez de nombreux monstres mythiques comme Méduse ou le Minotaure qui assemblent respectivement serpent ou taureau et humain. Toutefois ils correspondent aussi au deuxième sens de monstre l’un on retrouve un humain, une chose, un animal transcendant la limite du possible comme un sportif de haut niveau. Méduse et le Minotaure ont des capacités et aptitudes spéciales, ils changent en pierre ou dévore plus facilement car dotés de crocs, de griffes aiguisées. Le troisième sens de monstre est à mon sens le complet inverse. Il s’agit d’humains jugés inférieurs à la réalité et à ce que l’on exige d’un individu tels qu’elle les Villains aux ambitions sadiques, immorale et non emphatiques. Par ailleurs, Méduse et le Minotaure intègrent aussi cette catégorie par leurs actes immoraux et leur absence de valeurs. Toutefois, on peut quand même se demander s’ils sont réellement responsables de leurs actes étant donné qu’ils semblent voués à faire le mal indépendamment de leur volonté ? Certains humains considérés comme des monstres seraient-ils juste emprisonnés dans une spirale infernale où ils finissent toujours par commettre le mal ? Étudier pourrait-il permettre de rompre le sortilège sachant que cela implique de faire le choix d’étudier ? Ceux bloqués dans la spirale ont-ils la possibilité de faire un choix ? Après tout, ne sommes-nous pas tous également bloqués ? Une part monstrueuse réside dans chacun d’entre nous telle une maladie que l’on couve. Lorsqu’un sportif essaie de se dépasser, d’être surhumain, c’est un monstre ; lorsqu’un humain fait appel à son animalité, à son ambivalence, son double, c’est un monstre ; lorsqu’un humain ne respecte pas les règles instaurées, jugé inférieur aux autres de son espèce, c’est un monstre. Ainsi si les études nous permettent d’être libérés de cette figure alors l’éducation et même l’inculcation sont une solution phare pour nous rendre notre libre arbitre et nous détacher de l’emprise du monstre. Pourtant pour certains philosophes tel que Rousseau, un philosophe des Lumières, l’éducation ne serait pas nécessaire pour libérer l’humain de sa nature mais plutôt pour le libérer de l’emprise de la société car d’après lui l’humain naît ferait bon pour ensuite être perverti. Mais alors d’où vient ce monstre et en quoi étudier peut-il le soigner ? Tout d’abord si l’on part du principe que l’Homme est monstre par nature et que la société, les Humanités visent à lui rendre son humanité l’une des manières de nous soigner serait d’étudier directement la source du problème. Monstre qui vient de monstrare en latin qui signifie montrer. L’enseignement nous montre ces figures monstrueuses pour apprendre les bassesses de l’humain. Nous comprenons par le biais de la mythologie grecque les penchants humains auxquels il ne faut point céder, pour certains moralistes il faut résister à la passion, pour certains humanistes il ne faut pas céder à la fainéantise car le véritable cheminement de l’homme est de réussir à dépasser ses limites. Toutefois, n’est-il pas monstrueux que de vouloir nous retirer une partie inée qui nous appartient pleinement ? Ainsi, nous pourrions partir du principe que la société est celle qui nous pervertit. Dès lors le monstre est la société dans laquelle nous évoluons, nous grandissons, nous nous élevons, il faudrait donc par quelque moyen s’éduquer soi même pour renverser l’ordre établi et changer la société. Les humains peuvent tout à faire s’essayer à révolutionner la société télé qu’ils l’ont tenté plusieurs fois dans notre histoire avec la Révolution française par exemple. Nous pourrions tout de mème nous demander comment cela est-il possible qu’une société puisse corrompre ses habitants si jamais auparavant les habitants ne l’ont pas d’abord corrompue. C’est ici qu’intervient la sédentarisation où l’âme sauvage de l’humain s’est rendormie, mais où le monstre humain a ouvert ses paupières sans qu’aucun retour en arrière ne semble envisageable.
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