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Doit-on arrêter les progrès scientifiques?

Dissertation : Doit-on arrêter les progrès scientifiques?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Décembre 2022  •  Dissertation  •  2 055 Mots (9 Pages)  •  377 Vues

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SUJET : Doit-on arrêter les progrès scientifiques ?

 

 

“Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” nous prévient Rabelais. Le problème soulevé par ce mot de l’auteur français réside dans la science et sa définition. En effet, la science peut être définie comme le savoir total et c’est aussi dans ce sens que va son étymologie. Ce domaine de la connaissance regroupe ainsi toutes les vérités qui ont pu être établies comme scientifiques, c’est à dire en suivant des critères de rationalité, neutralité, objectivité et universalité. Mais nulle mention d’éthique ou de morale n’est présente au sein de cette définition. Et c’est là tout le problème qui est soulevé par Rabelais. La science conduit ainsi inévitablement à des dérives liées au manque de précaution prises par les scientifiques à l’heure de la conception d’un objet quant à son utilisation future. Une limite aux progrès scientifiques est donc nécessaire pour le bon fonctionnement de la société et afin de restreindre de potentielles catastrophes humaines. Nous nous demanderons de ce fait si la science présente un panel trop important d’avancées pouvant être considérées comme contre-nature et doit ainsi stopper sa croissance exponentielle ou si les bienfaits que celle-ci apporte à notre humanité sont indiscutables et fondamentaux si bien qu’arrêter le progrès scientifique serait contre-productif. Nous considérerons d’abord les limites du progrès scientifique et les raisons qui pourraient pousser l’humanité à arrêter son développement. Puis nous nous pencherons sur l’importance et l’utilité que revêt la science dans notre société et de fait la difficulté de s’en séparer.

 

 

La science, en tant que progrès technique et découverte, a graduellement pris place dans nos vies jusqu’à les envahir totalement, et cette avancée vertigineuse peut apparaître contre-nature. Les innovations technologiques les plus révolutionnaires de ces dernières années fascinent autant qu'elles inquiètent. En effet la technologie en particulier, tend à prendre une place trop importante dans le quotidien de chacun, et en rend l’homme tributaire. La société moderne ne cherche pas à réduire cette attirance aux objets technologiques, et la cultive au contraire. Les hommes deviennent ainsi dépendants d’objets comme les téléphones portables, les réseaux sociaux ou encore les informations collectées sur internet, et ne discernent plus la réalité de leur existence de la virtualité les entourant. C’est ainsi que chacun avec toutes les informations, qu’elles soient fondées ou non, qui circulent grâce à la technologie, acquière des connaissances. Mais comme l’avance Emile Zola : “La science a-t-elle promis le bonheur ? Je ne le crois pas. Elle a promis la vérité, et la question est de savoir si l'on ne fera jamais du bonheur avec de la vérité.” En effet, l’homme se cultive et progresse, mais d’un point de vue technique et non philosophique, il n’élève par la technologie ni sa conscience ni son âme. La technologie, qui est étroitement liée au progrès scientifique, prend alors une image d’instance totalisante et envahissante de notre quotidien. Mais est-ce le but de l’Humanité que de poursuivre des besoins purement matériels dont on ne peut se défaire ? Dans ce sens, la technologie est ainsi vue comme un frein à la liberté de l’Homme qui se retrouve piégé dans les filets des innovations scientifiques ayant bouleversé le monde.

En outre, l’évolution de la science devient un facteur majeur dans notre société moderne. Grâce à son développement continu, l’Homme accroit ces capacités. Pourtant ce progrès peut être nocif pour notre humanité et pour notre morale. En effet les sciences créent les objets ou les procédures idéaux qui pourraient être perçus comme une utopie, de toute puissance de l’être humain. C’est notamment le cas de la course à la jeunesse éternelle ou de la chirurgie esthétique. Cette dernière a été créé et démocratisée lors de la première guerre mondiale avec pour but d’aider les soldats grièvement blessés au visage nommé « gueule cassé ». Ce type de chirurgie permettait dans un premier temps de lutter contre les infections et les douleurs mais également pour la première fois dans l’histoire prenaient en compte l’esthétisme. Cependant, à cause à l’évolution de la médecine et des sciences, la chirurgie esthétique est aujourd’hui généralisée et banalisé dans certains pays. C’est le cas notamment du Japon ou encore de la Corée qui ont maintenant sur leurs territoires des centres spécialisés dans cette pratique. Les employeurs peuvent ainsi demander à leur futur salarié de modifier leur physique pour correspondre à l’idéal de leur société. Une séance dans un cabinet de chirurgie esthétique peut être offerte pour l’anniversaire d’un jeune adolescent. Le patient devient donc un client. « Le médecin ne demandera plus au patient « où avez-vous mal ? mais « que désirez-vous ? » ». Cette citation de Michel Foucault met en valeur le fait que l’Homme peut désormais contourner la fatalité et avoir une certaine maitrise de son physique quel qu’il soit. Ainsi l’Homme obtient de nouvelles prérogatives ce qui montre que la science frise l’utopie alors que des questions morales sont soulevées quant aux pratiques de la science. 

On peut également remarquer que la science peut soulever des questions quant à son humanité. En effet celle-ci ne cherche ni l’éthique ni la morale mais tend seulement à se développer en apportant toujours plus de connaissances possibles. Par exemple, un scientifique cherchant à fabriquer une bombe nucléaire ne se soucie pas des milliers de personnes que cela pourrait tuer mais cherche uniquement à élaborer un produit efficace et abouti. De même les progrès trop importants de la science paraissent dangereux pour les valeurs humaines, c’est notamment le cas de la PMA, pratique faisant travailler des mères porteuses pour proposer conter de l’argent des enfants “parfaits” qui sont choisis sur mesure par les parents comme un bien de consommation. Un autre exemple pourrait être celui de l’eugénisme visant à créer des hommes ayant des capacités infinies par des moyens comme le clonage ou la naissance artificielle ; seulement, cela peut nous amener à la question suivante : ces êtres créés de manière scientifique ont-ils encore une part d’humanité en eux ou sont-ils des comme des biens commerciaux, produits dans des buts d’optimisation économiques ? Finalement, on peut conclure que cette absence de tout esprit d’humanité qui caractérise la science nous montre bel et bien que la seule solution face à ces dangers serait de limiter raisonnablement les avancées scientifiques.

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