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Bien et Juste

Thèse : Bien et Juste. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2016  •  Thèse  •  2 657 Mots (11 Pages)  •  1 257 Vues

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ALAUZET                                                                                                                                                   29/11/15
Julien
TD7

Essai : Le bien est-il l’ennemi du juste ?

(Une société d’hommes vertueux est-elle une société juste ?)

Introduction        

        Le bien et le juste sont deux concepts complexes à cerner. Nous vivons dans une société pluraliste, où plusieurs conceptions du bien et du juste coexistent sans qu’il soit permis de manière évidente de trancher entre ces sens. Et ce sont pourtant ces conceptions qui conditionnent en permanence notre comportement. Se posent à la fois les questions du jugement moral de savoir ce qui est bien, ce qui est juste, d’agir ou de ne pas agir. Même s’il s’agit de notions abstraites et subjectives, posons des définitions générales. D’abord le bien : il s’agit de la façon morale de qualifier une chose ou un acte ; de façon binaire cette chose ou cet acte est bien si il ou elle est vertueux/se et, dans le cas contraire, il ou elle mal. Les façons d’appréhender cette qualification sont très souvent déterminées par notre entourage, par nos coutumes, par notre religion. Il s’agit d’un avis personnel que nous nous faisons mais en condition de ce que l’on a appris. Ensuite le juste : la justice est un principe philosophique, selon lequel une société idéale est une société dans laquelle tous les individus sont soumis aux mêmes normes, aux mêmes lois et elle s’accompagne, en général, de la justice comme institution pour surveiller le bon déroulement de ce principe, via des mesures de sanctions. En théorie, alors que la désignation par le qualitatif « bien » est subjective, puisqu’elle dépend des convictions (la religion ou la tradition par exemple), celle par le qualitatif « juste » est objective puisque le juste n’est pas déterminé par l’individu mais par une autorité plus haut placée. Ainsi, le bien est une valeur individuelle tandis que le juste est une valeur collective. Seulement se pose le problème de définir ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Comment va-t-on définir que des actions ou des mesures sont justes ? Comment va-t-on désigner ce qui ce qui est la norme, ce qui va dans le sens de la société ? Le bien est-il au centre des préoccupations en termes de justice ? Alors qu’anciennement le bien était au cœur de la justice notamment dans les sociétés religieuses, les déclinaisons du juste sont aujourd’hui diverses. Le bien s’est effacé pour laisser place à des préoccupations sociales, égalitaires et libertaires.

  1. Les sociétés traditionnelles

Dans la plupart des sociétés traditionnelles et religieuses, la façon dont la vie est organisée s’articule autour du bien. On ne se préoccupait pas tellement de construire le juste et la justice. Le principal est de savoir si l’action est bien ou non. Si elle est bien, alors elle est juste. Par exemple, le fait d’aider son prochain est considéré comme une action bonne dans le monde Chrétien. Ainsi, aider son prochain est automatiquement une action juste au moyen-âge. En effet, le juste est pensé à partir du bien et le bien est déterminé majoritairement par la religion. D’ailleurs, c’est simple, il suffit de considérer la justice sous l’angle de la justice divine et non pas humaine. Tout homme mauvais est aussi un homme injuste au sens religieux, et il doit s’attendre à en être sanctionner.  Un autre exemple est celui des Grecs. Le bien est l’expression d’une harmonie, tous les citoyens peuvent et doivent participer à la vie de leur cité, notamment sur le plan politique (principe de la démocratie). Dans ces deux exemples, si les individus sont bons, alors ils sont également justes, et la somme de leurs bonnes actions conduit à des sociétés justes car tous les citoyens font le bien. Malheureusement, il s’agit là de conceptions propres à des cités, à des sociétés. Mais de façon plus générale, il n’existe aucun consentement universel sur ce qui est bien ou non, chaque société pense le bien selon ses convictions, et plus encore, chaque individu pense le bien selon ses propres convictions. Les divergences se font à la fois sur le plan inter sociétal et intra sociétal. Prenons par exemple le monde Grec et le monde Chrétien, leurs conceptions du bien ne coïncident pas toujours. Alors que, pour l’un l’homme bon et juste est celui qui se rend régulièrement à l’Assemblée, pour l’autre c’est celui qui fait la charité. Donc selon le modèle de justice dans lequel on se place, l’homme bon et juste peut en fait n’être qu’un individu neutre voir même malfaisant. Enfin, dans une seule société, un homme peut décider bon pour lui d’agir différemment de ce qui est pourtant la norme de sa société. Selon les autres individus de sa société, cet homme ne mène pas de bonnes et justes actions, alors que lui estime l’inverse.

Finalement la justice n’est vraiment que très marginale dans ces sociétés. C’est vraiment le bien qui triomphe. La justice par exemple aux yeux des sociétés traditionnelles chrétiennes existent par exemple mais seulement par le biais d’un rapport avec le divin. L’enjeu pour l’individu est de savoir si oui ou non il a mené de bonnes actions car il est tenu d’avoir été juste aux yeux de Dieu. En fait, chaque individu était responsable devant Dieu et devait justifier son mode de vie, il devait rendre compte de ses actions et de pourquoi est-ce qu’il a agi de cette façon, s’il a ressenti ou non que c’était juste - car bien.

Aujourd’hui, l’enjeu est de réunir tous les hommes d’une société et même de différentes sociétés, on ne souhaite plus revivre des conflits comme les croisades par exemple qui sont, en fait, des conflits d’intérêt car basés sur des différends quant aux conceptions que l’homme se fait du bien et du juste. Donc aujourd’hui la justice est une question sociale, le bien ne doit plus se mettre sur son chemin, il en est l’ennemi. Il faut repenser la justice. Cependant, le problème de comment établir la justice n’en demeure pas moins. Il faut décider de comment caractériser la justice et ce n’est pas toujours évident. La preuve en est, il existe différents courants sur la forme que doit prendre, aujourd’hui, la justice. De plus, il faut que cette justice soit unanimement reconnue et approuvée, ce qui est en soit impossible à obtenir.

  1. Différents modèles de justice – des limites

Il existe plusieurs théories de la justice dont trois sont importantes : le communautarisme, l’utilitarisme, le libéralisme.

-Dans la première théorie, c’est le juste qui découle du bien, la justice est censée favoriser la vertu et la vie bonne. C’est la forme qui se rapproche le plus des sociétés traditionnelles. Dans cette conception, on s’applique à faire en sorte que les hommes fassent le bien et que l’Etat fasse leur bien. Cette conception met en avant l’individu, qui a le droit de s’affirmer, qui n’est pas dans l’ombre de la société et qui a le droit d’avoir ses propres convictions. Cependant, sa conviction est bien souvent modelée par sa communauté. Il a une vision du bien en fonction de ses proches notamment. Ce n’est pas le juste qui prime sur le bien mais le bien qui prime sur le juste.

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