Les parties des animaux, Aristote
Fiche de lecture : Les parties des animaux, Aristote. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Belen Sng • 25 Novembre 2019 • Fiche de lecture • 1 472 Mots (6 Pages) • 1 056 Vues
Les parties des animaux, livre I chapitre I, 641a
Problème (= thème, notion)
Distinction entre matière et forme.
Ὕλη = matière > sens matériel de la constitution d'un corps
μορφή = forme > au sens aristotélicien, on parle de l'essence ou de structure d'une chose.
Composition de la structure d'une chose chez Aristote : "Il faut donc parler de sa configuration" (l. 9)
- Cause formelle (forme, essence... en grec οὐσία : la substance. C'est la qualité intrinsèque et indiscible à la chose / ex: idée abstraite de la statue qui la définit en son propre et la différencie d'une autre)
- Cause matérielle (qualité matérielle de la chose/ ex : matériau d'une statue)
- Cause efficiente (origine causale/ ex : le sculpteur est la cause efficiente de la statue)
- Cause finale (en vue de quoi/ ex : hgle sculpteur fait la statue en vue d'un gain pécunier)
La cause formelle est la seule qualité invariable d'une chose. Les autres sont considérées comme des "accidents" : leur nature est contingente, elle peut varier en qualité.
Problématique (question que l'auteur pose par rapport au problème)
Aristote problématise le postulat atomiste selon lequel il n'y a pas de différence entre la matière et la forme d'une chose. Voici la question qui motive ici son examen : La matière seule suffit-elle à examiner le vivant?
Enjeu de l'examen (pourquoi l'auteur pose cette question, qu'a t-elle de spécifique?)
"Les Anciens et ceux qui ont... feu ou terre." (l. 1 à 6)
La préoccupation fondamentale, sinon exclusive des premiers philosophes a toujours été la recherche de l'élément ou des éléments premiers desquels toute la réalité puise son origine. Cela concerne premièrement les philosophes de l'école milésienne.
- Soit que l'eau est nécessaire à l'émergence de la vie. Ainsi, en chaque corps biologique on la rencontre. C'est pourquoi le philosophe Thalès partait du postulat selon lequel l'Eau est l'élément premier et originaire.
- Soit que le principe vital du vivant est l'âme. Le terme grec ἀήρ désigne l'air, qui possède les caractéristiques d'un dynamisme intrinsèque: invisible, il peut prendre des aspects visibles et s'étendre indéfiniment mais se transforme en chaque chose sans perdre sa nature essentielle. En étant "souffle vital", l'air est ce qui donne vie et unité au corps. Telle est la conception de l'élément premier du philosophe Anaximène.
- Soit que, le mouvement présent en chaque être vivant est régi par le feu qui caractérise le point moteur et culminant du principe de régénération (transformation descendante par le feu, l'air, l'eau puis la terre et inversement pour la transformation montante). Ainsi Héraclite soutient que le feu est l'élément premier et originaire.
Cette conception de la génèse du monde concerne aussi les atomistes comme Démocrite qu'Aristote va justement venir réfuter dans le texte. Démocrite pense l'organisation du monde en deux parties caractéristiques du "plein" et du "vide". Il établit une homologie entre le "plein" et "l'être" dont il ne sépare pas la matière (considérant que tout ce qui est est matière). L'idée de "vide" coïncide avec le "rien" qui permet le mouvement des atomes. Ces derniers sont, selon Démocrite, les unités matérielles ultimes de la composition de l'univers. Au gré de leur agrégation ou de leur désagrégation, les atomes sont à l'origine de la formation de toute chose. Chaque atome peut varier en position, en direction et en agencement. En revanche la forme et la grandeur d'un atome constituent des caractéristiques invariables que Démocrite pose comme premières et indivisibles.
Thèse de l'auteur : La fonction d'une chose ne doit pas être déduite selon sa nature formelle (l. 10 à 25)
1 - La finalité d'une chose est en premier lieu déterminée par sa matière
lignes 10 à 13 :
Démocrite part du principe que la matière indifféremment de la forme révèle la substance d'une chose (matière = forme)
> procédé rhétorique visant à réfuter la thèse adverse en considérant qu'elle serait juste si la réalité était autre (utilisation du grotesque)
> sophisme qui ne constitue pas réellement un argument
lignes 13 à 18 :
Aristote va maintenant avancer des exemples qui vont venir illustrer sa thèse.
Procéder par image plastique, familière et concrète est courant pour argumenter un propos dans la littérature et la philosophie grecque (exemple de la mythologie et des récits transmis oralement comme s'ils étaient des histoires, attachement culturel à la métaphore > procédé divertissant, enseignement tirés)
Aristote soulève donc le problème de ce procédé déductif en rappelant que la configuration extérieure d'une chose ne coïncide pas toujours avec sa nature formelle. Pour se faire, deux exemples :
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