La volonté est-elle la condition de la liberté?
Dissertation : La volonté est-elle la condition de la liberté?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zazarb • 15 Mars 2019 • Dissertation • 3 630 Mots (15 Pages) • 843 Vues
Nous avons spontanément tendance à penser que l'Homme, en tant que sujet conscient de lui-même et de ce qui l’entoure fait usage de sa volonté lorsqu'il s'agit de se mouvoir. Cette volonté qui se traduit nécessairement par des choix implique de manière irréfutable la notion de liberté. L'idée de liberté peut de prime abord paraître limpide et aisément qualifiable. En dépit de l'image claire que l'on peut se faire à son évocation, la réalité est un tant soit peu plus complexe. Il n'existe pas une seule liberté en tant que telle mais bel et bien plusieurs domaines, niveaux de liberté. Au sens courant du terme, la liberté signifie tout simplement pouvoir agir à sa guise. Au sens psychologique métaphysique, bien que cette définition soit discutable, la liberté résiderait dans le fait d'agir selon un libre-arbitre et donc, seule la volonté donnerait accès à la liberté. D'un point de vue juridique, la liberté se définirait davantage par le fait d'être autorisé à accomplir certains actes. La liberté politique, indissociable de la liberté juridique peut elle aussi faire figure dans les différentes formes de liberté. Ici, il s’agirait de ne pas être contraint.
Quelle que soit la définition que l'on puisse donner à la liberté, quelle que soit sa forme, semble être indissociable de la volonté, la faculté de déterminer librement ses actes, pouvoir de faire ou de ne pas faire quelque chose. Mais la volonté est-elle la condition de la liberté? Il n'y a-t-il pas de liberté possible sans volonté? La sensation de volonté traduit-elle toujours une liberté absolue? La liberté a une importance capitale non pas seulement en tant que telle mais surtout parce qu'elle implique indubitablement une responsabilité morale aussi appelée dignité. Cette responsabilité permettrait aussi l'accès au respect dû à la personne. Mais alors si la volonté est seule condition de la liberté, sans volonté, ne serions-nous plus libres? Notre volonté est-elle toujours libre? Ne répondrions-nous plus de nos actes? Dans de telles circonstances, quels facteurs pourraient nous mouvoir?
Tout d'abord, il est important de relever que pour pouvoir jouir d'une liberté qui lui est accordée, l'Homme doit avoir la volonté de le faire. Exempt de cette dernière, il serait voué à la passivité. Un homme peut être juridiquement libre de quelque-chose, cette liberté ne sera réellement en vigueur que si elle est mise à profit. Ainsi, un homme libre d'expression dans la loi ne le serait réellement s'il ne se saisissait pas de ce droit pour en faire une liberté. En ce sens la volonté est l'outil fondamental pour permettre de passer d'une liberté de droit plutôt abstraite et théorique à une liberté de fait. La volonté prise à partie dans un tel cadre implique nécessairement le fait que la volonté soit maîtresse d'elle-même. C'est-à-dire que pour qu'un choix soit déterminé par seule action de la volonté et que ce dernier soit le reflet d'une liberté, il faut que, la volonté alors à l'origine de cette décision soit entièrement indéterminée. C'est-à-dire qu'aucun facteur extérieur ni inconscient ne guiderait notre esprit vers tel voie plutôt qu'une autre.
En fait, l'Homme serait doté d'un libre-arbitre, il ne serait régi uniquement que par le fruit de sa pensée dont il a immédiatement conscience. La notion de liberté est donc directement liée à celle de la connaissance : un choix ne peut-être dit libre que si l'Homme a pleinement conscience des possibilités qui s'offrent à lui mais également des conséquences qui peuvent découler du choix dont il est question. Ces conséquences devront alors être assumées puisque, l'Homme aura, aiguillé par sa réflexion et mû par sa volonté pris cette décision en toute connaissance de cause. L'Homme serait si libre qu'il pourrait même opter pour une décision à l'encontre de sa raison, de sa délibération puisque seule sa volonté le dirigerait. Il arrive bien souvent dans la vie quotidienne que nous ayons conscience de ce que nous devons faire mais que nous décidions de faire autrement, voire même d'agir par opposition totale à ce que nous savons être juste. Le choix du mal serait-il alors ce que l'Homme prendrait pour preuve de sa liberté ou alors résulterait-il d'un mauvais calcul ?
L'homme est “condamné à être libre” comme le disait Sartre. Ce qui implique nécessairement une responsabilité totale, je suis ce que je choisis ; je suis la somme de mes choix. Le terme “condamné” dont fait usage le philosophe peut d'ailleurs faire écho à la loi. On pourrait alors se demander si l'Homme est réellement libre lorsque des lois lui sont imposées. Dans ce cas de figure, il est toujours possible pour lui d'y déroger bien que dans la majorité des cas il ne lui soit pas préférable d'agir ainsi. En effet, sa volonté peut tout à fait le guider vers une voie entrave à la justice comme le ferait par exemple quelqu'un qui éprouve le besoin ou l'envie de voler.
Ici se pose encore la question du choix du mal. L'Homme, lors d'un mauvais agissement, agit-il uniquement par mauvais calculs ou alors agit-il uniquement pour se prouver à lui-même ou à la société qu'il est un être libre et autonome? Mais lorsque l'Homme croit satisfaire un désir ou un besoin et a l'intime conviction de le vouloir, sa liberté n'est-elle pas entravée?
Avant de commettre un acte, la personne en tant que sujet a conscience de ce que pourrait, devrait ou est la situation. A ce moment-là, elle agit en toute connaissance de cause et est donc parfaitement libre de volonté et donc parfaitement libre d'agir au sens stricte du terme. On pourrait alors se demander si une personne atteinte d'une maladie mentale quelconque est réellement auteure de ses choix, de ses actions et donc est remettre en question toute forme de liberté chez elle. Dans un tel cas, la question de la responsabilité est très complexe.
En principe, l'Homme est un être libre, on ne pourrait lui retirer ou bien très difficilement ce principe essentiel. En admettant comme l'affirme Sartre, que “l’existence précède l'essence”, autrement dit, l'Homme existe avant d'être ce qu'il est, une potentielle nature humaine n'a pas lieu d'être. Par conséquent, l'Homme ne serait jamais mû par simple nécessité comme, bien que cette thèse soit aujourd'hui controversée, le serait un animal par instinct. En le simple fait que l'Homme puisse avoir conscience de lui-même et de différentes possibilités qui
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