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Peut-on accéder au bonheur ?

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Par   •  23 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  1 773 Vues

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                Le Bonheur est une forme de plénitude chez l'Homme, un état de satisfaction complète, stable et durable. Une joie intense ou un plaisir éphémère n'est pas le bonheur. Être heureux, autrement dit, trouver le bonheur, correspondrait à la réalisation de tous ses désirs les plus grands. Un Homme heureux est un homme dont les objectifs qu'il s'est fixés et qui lui sont chers sont atteints. D'après Aristote, le bonheur est le souverain bien, la fin ultime de la vie humaine, appelée eudémonisme, qui se distingue des fins dites partielles, qu'il considère comme des moyens pour accéder au dit bonheur. Toutes nos actions seraient ainsi faites en vue d'être heureux, de façon plus ou moins directe. Dans cette perspective, sa recherche semble inévitable. Qu'on le souhaite ou non, le bonheur serait impossible à ne pas rechercher. Cela pose cependant un problème. Est-il bien certain que le bonheur soit atteignable ? Ne serait-ce pas un idéal inaccessible ? Avant tout, qu'est-ce qu'un Homme heureux ? Nous verrons dans un premier temps que le bonheur est propre à chaque individu et qu'il existe de nombreuses théories à son sujet, avant de nous pencher sur l'idée du bonheur comme une quête sans fin et théoriquement impossible.

                Le bonheur est, comme dit précédemment, la quête consciente ou non de chaque Homme. Comme chaque être humain est différent, la conception du bonheur varie d'un individu à l'autre, mais également chez une même personne, lors de l'écoulement de sa vie. De ce fait, différentes théories s'opposent en certains points et s'allient en d'autres concernant le bonheur.

        En effet, le concept du bonheur est difficilement définissable puisqu'il est changeant selon la personne dont il est question. Le bonheur est une aspiration pour tous les hommes mais les moyens d'y aspirer sont nombreux. Ainsi, si nous allons dans la rue et que nous demandons à des passants leur aspiration au bonheur, les réponses que nous aurons seront complètement différentes, pouvant aller de la richesse à la paix dans le monde, en passant par la présence de famille près de soi. De plus, les passants interrogés auraient du mal à définir le bonheur. Comme l'a développé Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, la notion même de bonheur est problématique, car son contenu est impossible à cerner, comme c'est un concept indéterminé.

        De plus, certains philosophes se contredisent sur les origines et les fins du bonheur, prouvant ainsi l'idée de conception individuelle de ce dernier. Aussi, nous retrouvons différentes notions liées au bonheur. L'épicurisme est développé par Epicure, pour qui la vie de plaisir est la seule pouvant conduire au bonheur, et qui le définit comme une absence de douleur du corps et de troubles de l'âme, autrement dit, l'absence de peine. Epicure dit d'ailleurs que le sage peut être heureux sous la torture car il a appris à surmonter l'absence de plaisirs corporels. Cette réduction du bonheur à l'absence de peine peut paraître toutefois insuffisante, puisqu'on aurait tendance à la penser comme une condition minimale pour être heureux. Le stoïcisme est soutenu par Sénèque, qui affirme qu'il est impossible de confondre bonheur et plaisir, le premier étant un état durable contrairement au second qui est un état éphémère. Sénèque dit : « Le plaisir arrivé à son plus haut point s'évanouit ». Dans cette vision du bonheur, ce dernier est identifié au souverain bien, le plaisir ne lui est, par conséquent, pas nécessaire, puisqu'être heureux pour les stoïciens consiste en l'absence de troubles de l'âme, églament appelée Ataraxie. Il s'agirait en fait de construire son bonheur sur ce qui ne dépend que de soi. Le christianisme prône également sa conception du bonheur. Il pose la fragilité du bonheur terrestre, qu'il affirme comme partiellement illusoire, et affirme que le seul bonheur parfait est celui que promet le Royaume de Dieu. Ceux qu'on croit malheureux sur Terre sont en réalité heureux car le Royaume de Dieu leur est réservé. L'idée du bonheur terrestre devient alors comparative : l'on est heureux seulement lorsque l'on est moins malheureux qu'un autre. Or, cet état ne correspond pas à un bonheur véritable et peut être perçu comme une simple consolation.

        Enfin, on trouve d'autres personnes, vivant inconsciemment dans le bonheur : les enfants. Leur insouciance les prive de la conscience du bien et du mal, de celle de la souffrance et du malheur. Ils sont donc extérieurement heureux car ils profitent du temps présent comme il vient, puisqu'ils n'ont pas conscience du temps qui passe, de la même manière que l'animal de Nietzsche, dans les Considérations Intellectuelles II, où il met un place un dialogue entre un animal et un Homme, dans lequel l'Homme demande à son interlocuteur pourquoi ce dernier ne lui racontait pas son bonheur. L'animal n'ayant conscience que du moment présent oublie ce qu'il voulait dire.

                Nous avons vu que la conception du bonheur est propre à chacun, et que des théories complètement opposées à ce sujet demeurent. Les seules personnes véritablement heureuses sont les enfants, puisqu'ils n'ont pas conscience du temps qui passe, et peuvent ainsi profiter de la vie à chaque instant. Seulement, en grandissant, l'Homme prend conscience du temps, et doit vivre avec le passé, l'empêchant d'accéder au bonheur. Le bonheur ne serait-il alors qu'une quête sans fin théoriquement impossible ?

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